De toutes les institutions fondées sur la technologie, l’armée américaine semble être la plus insensible à l’économie de carburant. La tâche primordiale de l’armée est en effet de vaincre un ennemi – rapidement et résolument, avec une perte minimale de vies de son côté.
Un compromis entre l’efficacité énergétique et les fonctionnalités techniques est acceptable pour les véhicules civils, mais pour les véhicules militaires où l’efficacité fonctionnelle est souvent une question de vie ou de mort, ces préoccupations étaient impensables – du moins jusqu’à maintenant.
Une lettre récente de hauts responsables de l’armée américaine présente une stratégie visant à plus d’écoresponsabilité, en énumérant l’ensemble des économies d’énergie possibles sur les installations militaires aux États-Unis et sur les machines pouvant être impliquées dans les combats.
«Il s’agit de réduire la demande en énergie, en eau et en ressources brutes dans la conception, la fabrication et le fonctionnement des systèmes militaires, des avions, des véhicules et équipements», peut-on lire dans la lettre intitulée The Energy Security and Sustainability (ES2) Strategy (la Stratégie de sécurité énergétique et de développement durable).
Pourtant, la majeure partie des innovations proposées dans la lettre porte sur les infrastructures aux États-Unis non reliées au combat et ne comprend pas de recommandations spécifiques sur la façon de modifier l’équipement de combat.
«L’armée veut intégrer des technologies innovantes dans les installations neuves ou rénovées, exiger des moteurs plus économes en carburant pour les avions, des matériaux légers pour les véhicules, installer des pommes de douche à faible débit d’eau et des générateurs autonomes dans les bases», indique la lettre
«Il s’agit de réduire la demande en énergie, en eau et en ressources brutes dans la conception»
Un cinquième de la consommation d’énergie de l’armée américaine provient en effet des installations militaires, ce qui coûte plus de 4 milliards de dollars chaque année au département de la Défense (DoD). Depuis l’an dernier, l’armée expérimente avec des infrastructures utilisant des énergies renouvelables sur plusieurs de ses installations. L’objectif du DoD est que, d’ici 2025, un quart de l’énergie utilisée par l’armée provienne de sources renouvelables.
Un décret sur la consommation d’énergie durable
Pour diminuer l’utilisation de l’électricité, l’armée envisage d’utiliser davantage de panneaux solaires sur ses installations et mettre en place des systèmes de cogénération, utilisant la chaleur produite par les générateurs d’énergie au lieu de la laisser se disperser. Elle se penche également sur l’utilisation de micro panneaux solaires portables que l’US Air Force utilise depuis 2010.
Pour réduire la consommation d’eau, l’armée indique aussi vouloir mettre en place l’utilisation des «eaux usées ou pluviales traitées» sur ses installations.
La Stratégie ES2 a été conçue dans le cadre du décret 13693 du président Barack Obama. Le décret fixait, dès 2013, des objectifs d’énergie durable pour tous les grands organismes fédéraux.
Parmi eux se trouve l’objectif de réduire la consommation d’eau de 2% par an jusqu’à atteindre une réduction totale de 20% en 2020. Il prévoit aussi que tous les bâtiments de plus de 465 m2, conçus après 2020, doivent être à énergie nette zéro (ZNE).
L’armée a déjà construit neuf installations pilote de ZNE en 2014 qui, si elles étaient présentes à l’échelle de toutes les stations de l’armée dans le monde entier, pourraient diminuer la consommation d’énergie d’environ 20 millions de milliards de joules par an et ainsi économiser 300 millions de dollars. À titre de comparaison, la consommation d’énergie par habitant aux États-Unis était de 313 000 millions de joules en 2011.
Pour répondre à certains de ces objectifs, l’armée suit également une nouvelle feuille de route concernant l’industrie alimentaire: le but est de consommer local, de manière à réduire les coûts de transport.
«Utiliser les ressources régionales, lorsque cela est possible, peut améliorer l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement, ce qui assure au projet ou à la mission un plus grand succès, augmentant la durabilité opérationnelle des installations et réduisant la charge logistique des opérations», peut-on lire dans la lettre des hauts responsables de l’armée américaine.
Le décret du président contenait des repères quantitatifs d’efficacité énergétique pour la plupart des exigences imposées aux divers organismes, mais aucun ne fait référence aux unités de transport de l’armée. Au lieu de cela, le DoD doit seulement fournir des rapports au Congrès sur l’utilisation de carburants renouvelables dans ces domaines.
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