Pendant des siècles, l’art byzantin a agi comme une boussole, orientant les dévots dans leur foi et, en fin de compte, les guidant vers leur salut. L’artiste byzantin peignait dans un style spécifique, un langage visuel en somme, que les chrétiens orthodoxes comprenaient. « Son rôle s’apparentait à celui de la prêtrise et l’exercice de son talent à une sorte de liturgie – une liturgie dans un sens presque sacramentel – plutôt qu’à une fonction didactique », comme l’indique The Oxford Companion to Art (Le compagnon d’Oxford pour l’art, ndr).
Chaque élément de l’art byzantin rapproche le dévot de Dieu. « La disposition des mosaïques ou des peintures dans une église, le choix des sujets, même les attitudes et les expressions des personnages, étaient tous déterminés selon un schéma traditionnel empreint d’une signification théologique. »
L’art au service de l’ascension
Au monastère Sainte-Catherine, au pied du mont Sinaï en Égypte, les visiteurs peuvent admirer une remarquable représentation du XIIe siècle qui incarne l’art byzantin : L’échelle de l’ascension divine. Les artistes byzantins ont réalisé cette œuvre pour rappeler aux moines orthodoxes la vigilance constante nécessaire pour triompher du mal et la droiture requise pour atteindre le paradis.
L’œuvre est basée sur le texte chrétien orthodoxe de saint Jean Climaque intitulé L’échelle de l’ascension divine, qu’il a écrit vers l’an 600 pour servir de guide aux ascètes. Ce texte décrit les 30 étapes de la perfection spirituelle comme les barreaux d’une échelle menant au salut (theosis). Dans la neuvième étape, saint Jean déclare que « les saintes vertus sont comme l’échelle de Jacob (dans l’Ancien Testament). Car les vertus, allant de l’une à l’autre, mènent au ciel celui qui les choisit ».
Les chrétiens orthodoxes lisent souvent ce texte pendant le Grand Carême, avant la Pâque orthodoxe qui, cette année, tombe le 16 avril.
Dans cette représentation, un groupe de moines, les mains en prière, gravit l’échelle pour rejoindre le Christ au paradis. Un groupe de moines au sol observe certains de leurs confrères qui succombent aux dangers qui peuvent les frapper au cours de leur pénible ascension. Dans les cieux, des anges incarnent les vertus et encouragent les moines, tandis qu’une série de démons obscurs aux queues animales tentent toutes sortes de stratagèmes pour détourner les moines de leur chemin. Certains tirent des flèches, tandis que d’autres prennent leur cible au lasso. Ces démons symbolisent également le fait que les péchés tels que la luxure, la colère et la gourmandise peuvent même détourner les dévots de leurs missions sacrées.
En gravissant chaque échelon, les moines doivent cultiver une vertu spécifique pour vaincre chaque vice. Le mal reste proche, même si les épreuves des moines deviennent plus dures à l’approche du paradis. Une pauvre âme s’approche du Christ, mais pèche encore, faisant une chute démoniaque. Les déchus tombent dans les mâchoires de l’enfer, souvent représenté sous la forme d’un dragon dans ce type de représentations, mais dans cette œuvre, l’enfer est une tête monstrueuse qui avale l’un des moines déchus.
La gloire attend les moines victorieux, car le Christ au ciel les accueille avec une bénédiction au sommet de l’échelle. Ils ont vaincu les tentations terrestres et, sur la dernière marche, ils incarnent les vertus suprêmes de la foi (pistis), de l’espérance (elpis) et de la forme la plus élevée de l’amour, la charité (agapè).
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