TRADITIONS CHINOISES

L’art d’enseigner dans l’ancienne Chine (2ème partie)

mars 11, 2017 17:28, Last Updated: juillet 19, 2017 19:24
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Dans l’ancienne Chine, l’éducation était menée à la fois dans le secteur privé et par le gouvernement. Les enfants étaient éduqués à la maison par des tuteurs privés (appelés Sishu), des érudits qui échouaient aux examens du gouvernement central. L’éducation des enfants était une voie de carrière importante pour ces intellectuels: cela fournissait une source de revenus, nourrissait leurs talents et soutenait l’éducation dans la société.

Dans la société ancienne chinoise, tout le monde respectait les professeurs et les professeurs étaient hautement considérés. La hiérarchie du respect se déclinait: « Ciel, Terre, Empereur, Parent, Professeur. »

Les gens le prenait comme devise: « Un professeur pour une journée est un père pour une vie. » Ainsi, les intellectuels désiraient par-dessus tout enseigner. Si l’un de leurs élèves était capable de se classer aux examens du gouvernement central et de devenir un fonctionnaire hautement considéré, cela apportait une grande renommée à son professeur, et ce dernier était honoré pour le restant de ses jours.

Les écoles conduites par le gouvernement étaient appelées Shuyuan. Certaines étaient privées mais toutes possédaient un historique administratif (bureaucratique); elles étaient souvent soutenues financièrement par le gouvernement. L’objectif des Shuyuan était des études plus avancées et un environnement qui cultivait les grands talents. Seuls ceux qui étaient destinés à passer les examens gouvernementaux étaient suffisamment bons pour entrer dans les Shuyuan.

Les Shuyuan existaient aux niveaux provinciaux ou dans de grandes capitales provinciales. Les Shuyuan prodiguaient l’éducation la plus raffinée et possédaient de hauts standards académiques.

Les directeurs des Shuyuan étaient tous des sommités dans les cercles académiques et des érudits hautement respectés. Le gouvernement travaillait avec les secteurs privés afin d’établir des écoles, lesquelles permettaient au grand public de disposer d’une éducation de qualité. L’ancien système d’éducation chinoise était très complet et conçu pour fournir à l’état et la société des personnes talentueuses dans différents domaines.

Dans la société classique chinoise, l’éducation était classifiée en étude classique, étude élémentaire et étude mi classique mi élémentaire. L’étude élémentaire transmettait les connaissances rudimentaires aux débutants. Les professeurs lisaient seulement le texte à haute voix sans en expliquer le sens. Tandis que le professeur lisait, les étudiants mémorisaient chaque mot et chaque phrase. Les érudits, commençant jeune, mémorisaient ainsi des centaines de milliers de caractères.

Cette méthode d’enseignement peut sembler maladroite mais elle était en fait efficace pour les raisons suivantes: Premièrement, elle servait à aiguiser le caractère des étudiants et à rectifier leurs attitudes envers l’étude. Deuxièmement, à travers un tel entraînement intensif, les mots avec une signification divine étaient gravés dans l’esprit des étudiants et ils pouvaient se rappeler et utiliser ces mots comme base pour guider leur conduite pour le reste de la vie. Cette partie de l’étude établissait une solide fondation pour leurs futures études.

Il existe une raison pour laquelle les professeurs n’expliquaient pas la signification des textes. Les paroles des saints ont une philosophie et des significations profondes et ne peuvent être expliqués simplement en quelques mots. Les étudiants pouvaient ne pas comprendre même avec l’explication la plus méticuleuse. Cela peut prendre toute une vie à un étudiant pour digérer cette connaissance, l’appréhender et la pratiquer avant qu’il ne puisse atteindre une réalisation approfondie. Une explication subjective ou inappropriée pouvait facilement fourvoyer les étudiants. Ainsi pour les livres classiques confucéens, c’était une tradition que les professeurs ne les expliquent pas au niveau de l’étude élémentaire.

L’étude classique signifie que le professeur expliquait les mots ou les phrases en enseignant ses étudiants. Il y avait une discussion ouverte entre le professeur et les étudiants. A ce niveau, ceux ci possédaient déjà une certaine quantité de savoir ainsi que des bases académiques solides, et ils étaient capables d’échanger des opinions et de discuter avec les professeurs. Les étudiants pouvaient soumettre des questions et les professeurs y répondaient.

Les études semi élémentaires et semi classiques se situaient quelque part au milieu. Le professeur expliquait le contenu de ses cours jusqu’à une portée limitée. Peu importe quelle sorte d’étude, le type de cours fournis aux élèves était grandement reliés au niveau académique du professeur.

L’éducation chinoise ancienne prêtait beaucoup d’attention à ce que les étudiants soient réellement éclairés avec des pénétrations profondes et l’expérience. C’est seulement quand les élèves pouvaient vraiment maîtriser leur connaissance qu’ils étaient considérés comme bien éduqués.

Certaines personnes peuvent penser que l’éducation ancienne chinoise n’est rien de plus que mémoriser mécaniquement et que c’est donc ennuyeux. Ceci n’est pas entièrement vrai. Etudier véritablement est un processus qui est éprouvant. Il est naturel que lorsque quelqu’un travaille dur il soit récompensé. Le système d’éducation de l’ancienne Chine était particulier de par son évolution graduelle. Les performances académiques d’un étudiant se mêlaient avec le fait de se cultiver lui-même. L’amélioration d’un étudiant dans le domaine académique reflétait sa propre amélioration dans la cultivation de soi.

L’ancienne éducation n’était pas ennuyeuse; elle était considérée comme valorisante et amusante. Outre l’apprentissage des livres classiques confucéens, les étudiants dépensaient beaucoup de temps et d’énergie à étudier les poèmes, le chant, la calligraphie, la musique, les échecs, l’écriture et la peinture. .

Il existait aussi de nombreuses sortes d’entraînement spécial dans l’éducation ancienne tel que l’éveil rythmique, éplucher des mots/phrases, composer des poèmes, écrire des articles, jouer d’instruments de musique et peindre. Cet entraînement se faisait tous les jours et l’éducation se mêlait aux entraînements. Cela stimulait l’intelligence des étudiants, exerçait leur processus de réflexion et améliorait leur niveau d’écriture. Cela éveillait également la créativité des étudiants, leur désir de créer, et cultivait leur esprit et leurs pensées nobles.

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