En marchant devant les portraits luxuriants de la série de photos de l’artiste Naima Green, Jewels from the Hinterland, on se sent entouré par la même verdure paisible qui entoure les sujets. On se sent enraciné par leur esprit serein et confiant.
« Les lieux où on imagine les personnes à peau noire ou brune vivant dans les villes se situent généralement dans des zones en béton dur, dans des espaces désolés ou en décomposition, je voulais contester cette représentation comme la seule représentation de l’endroit où les Noirs vivent dans la ville et où ils existent », a confié Naima Green au téléphone le 27 août.
Chacune de ces scènes verdoyantes et luxuriantes se déroule dans des villes urbaines denses souvent considérées comme des jungles de béton – la plupart à New York, quelques-unes à Miami.
Les photos : 17 portraits et 24 polaroïds plus petits ont été exposés pendant l’été dans le cadre de l’exposition A Collective Utterance à la galerie Arsenal au Central Park.
« Je pense que beaucoup de gens ont senti qu’ils étaient vus et perçus d’une nouvelle façon », a dit Mlle Green.
« En ce qui concerne la photographie, je souhaite faire un portrait qui permet au modèle de se sentir bien dans sa peau, de se sentir beau, de se sentir vu, de vraiment demander au visiteur de se concentrer sur cette personne juste devant lui et de voir l’humanité et la nuance dans cette personne. »
« Je pense que c’est la raison pour laquelle, dans tant d’images, ils me regardent en tant que photographe et vous en tant que visiteur », dit-elle.
Découvrir la photographie
Le projet a commencé en 2013, à l’époque où Mlle Green, qui était alors professeur, a fait le saut pour prendre la photographie au sérieux.
Mlle Green a grandi dans une famille qui l’a encouragée à faire de l’art dès son plus jeune âge. Bien qu’elle se souvienne que ses parents ont documenté son enfance sur un film 35 mm, elle s’était toujours engagée davantage dans le dessin et la peinture.
Ce n’est que lorsqu’elle a suivi un cours de photographie en noir et blanc à l’école secondaire à l’âge de 16 ans qu’elle a commencé à aimer l’appareil photo.
« Cela m’a ouvert le monde : une nouvelle façon de voir, une nouvelle façon d’expérimenter les lieux », a dit Mlle Green. « Je pense qu’à partir de ce moment, j’ai toujours eu une caméra avec moi. »
Mlle Green a ensuite étudié la sociologie et les sciences urbaines. En tant que New-Yorkaise d’origine, elle s’est intéressée à la façon dont les villes sont construites, à la façon dont elles sont utilisées et aux personnes qui ont l’impression de posséder certains espaces.
Selon le Service des parcs, la ville compte plus de 1 700 parcs, terrains de jeux et installations récréatives au total.
« Mais qui les utilise et pourquoi, et qui a l’impression que ces espaces leur appartiennent ? », se demandait Mlle Green. Ces idées sont devenues les prémices de son projet photographique.
Le travail d’une vie
Mlle Green se souvient d’avoir pensé : « Je veux faire quelque chose qui a de l’ampleur et du poids. »
Elle s’est donné comme objectif de faire 50 portraits d’artistes noirs dans des espaces verts, en commençant par des gens de son entourage.
« Cela semblait un énorme projet », dit Mlle Green. Au cours des deux premières années, elle a pris des photos d’une vingtaine de personnes. Dès la troisième année, elle téléphonait directement à des artistes, des poètes et des penseurs, des gens dont le travail l’inspirait à se demander s’ils voulaient participer à son projet. La troisième année, elle comptait plus de 60 participants.
« À partir de 2015, le projet a pris de l’ampleur », dit-elle. Les personnes qui avaient participé au projet en recommandaient d’autres, et ainsi de suite, et ainsi de suite. Grâce au bouche-à-oreille, le projet s’est étendu au-delà de ce que Mlle Green avait rêvé au départ. Maintenant, elle pense que c’est le genre de projet sur lequel elle va travailler toute sa vie.
Plus récemment, elle a pris de tels portraits à l’extérieur de New York, à Miami et à Oakland, et elle espère s’étendre tout d’abord à l’échelle nationale, puis peut-être même en dehors du pays.
Certains portraits donnent l’impression de « revenir chez soi ».
« Beaucoup de gens qui ont participé à ce projet passent beaucoup de temps dans les espaces verts », mentionne Mlle Green, ou ils ne sont pas originaires de New York et viennent en fait d’une ville où les espaces verts sont nombreux. Les portraits, où ils semblent happés par la forêt, ajoutent une dimension aux sujets qui ne sont pas nécessairement vus ou perçus de cette façon dans leur vie quotidienne en ville.
Ils diront à Mlle Green : « Cela me semble familier d’une manière qui n’est pas représentée comme faisant partie de mon être et de mon existence. »
Cela devient une sorte de responsabilité pour Mlle Green en tant que photographe et c’est une responsabilité qu’elle prend au sérieux.
« C’est vraiment crucial pour moi de m’assurer que je prends soin des gens et que je prends soin de leur image », dit-elle.
« C’est important pour moi d’être socialement engagée et de parler aux gens… Je ne veux pas me contenter d’aller prendre une photo, de partir et de ne plus jamais parler à cette personne. Presque tous ceux dont j’ai pris la photo sont encore dans ma vie sous une forme ou sous une autre. C’est très important pour moi, de maintenir des relations avec des gens qui me font confiance avec leur image. »
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