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L’Atlantique à la rame : l’aventurier de 75 ans Jean-Jacques Savin retrouvé mort dans son canot

janvier 25, 2022 9:51, Last Updated: janvier 25, 2022 12:55
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Le Girondin Jean-Jacques Savin âgé de 75 ans, qui tentait de traverser l’Atlantique à la rame et dont les proches étaient sans nouvelles depuis vendredi, a été retrouvé sans vie le samedi 22 janvier dans son canot, au large des Açores.

Le « corps de Jean-Jacques a été retrouvé sans vie à l’intérieur de la cabine de son canot l’Audacieux », a annoncé dans un communiqué l’équipe de bénévoles qui suivaient l’aventure du septuagénaire.

La « sécurité maritime portugaise avait localisé hier (vendredi) le bateau malheureusement retourné au large des Açores. Un plongeur a pu descendre et visiter l’embarcation ce samedi », précise le texte qui ajoute que « l’océan a cette fois-ci été plus fort que notre ami, lui qui aimait tant la navigation et la mer ».

L’équipe indique par ailleurs qu’elle ne connaît « pas encore les circonstances exactes du drame ».

Jean-Jacques Savin sur un chantier naval à Lege-Cap-Ferret avant son départ. (Photo : PHILIPPE LOPEZ/AFP via Getty Images)

Inquiétudes depuis vendredi

Le navigateur, qui s’était fait connaître en traversant l’Atlantique dans un tonneau en 2019, poussé par les vents et les courants, suscitait depuis vendredi matin l’inquiétude de ses proches, à qui il ne donnait plus signe de vie depuis la nuit de jeudi à vendredi.

« Nous sommes très inquiets », indiquaient des membres de l’équipe qui avaient perdu sa trace au nord de Madère.

« Malheureusement, depuis 00H34 hier matin (vendredi), nous n’avons plus aucun contact ni aucune manifestation de sa part », disaient-ils après avoir précisé que le navigateur avait alors déclenché « ses deux balises de détresse nous indiquant être ‘en grande difficulté' ».

Sur la page Facebook « Jean-Jacques Savin : traversée de l’Atlantique à la rame », Manon, sa fille, avait indiqué que « Tout a été mis immédiatement en œuvre en coordination avec les services de secours en mer français, portugais et américains ».

Jean-Jacques Savin teste sa barque le 28 mai 2021 sur un chantier naval à Lege-Cap-Ferret, (Photo : PHILIPPE LOPEZ/AFP via Getty Images)

« Rassurez-vous, je ne suis pas en danger ! »

Lors des derniers contacts, Jean-Jacques Savin se trouvait au large, au nord de Madère, et faisait route vers la petite île de Ponta Delgada, dans l’archipel des Açores, pour réparer.

Car peu après son départ de Sagres dans le sud du Portugal le 1er janvier, l’aventurier avait été vite dérouté en raison de mauvais vents. Son parcours initial avait ainsi été rallongé de 900 km puis il devait rencontrer de graves problèmes d’énergie et de communication.

Mercredi, sur sa page Facebook, Jean-Jacques Savin mentionnait la « forte houle et la force de vent », ajoutant qu’il était obligé d’« utiliser (son)  désalinisateur manuel ». « Cela me coûte de l’énergie physique. Rassurez-vous, je ne suis pas en danger ! », écrivait-il.

Jean-Jacques Savin, habitant d’Arès sur le bassin d’Arcachon, entendait traverser l’Atlantique à la rame en canot et devenir « le doyen de l’Atlantique », « une façon de narguer la vieillesse ».

Jean-Jacques Savin voulait devenir « le doyen de l’Atlantique ». (Photo : PHILIPPE LOPEZ/AFP via Getty Images)

Un « aventurier dans l’âme »

Il avait fêté ses 75 ans le 14 janvier à bord de son canot de huit mètres de long, 1,70 m de large et équipé de deux cabines et d’un poste de rame.

À son bord, 300 kg d’équipements, dont de la nourriture lyophilisée, un point de chauffage, un fusil-harpon pour pêcher, un désalinisateur électrique et un manuel, sa mandoline, du Champagne, du Sauternes et du foie gras pour fêter son anniversaire.

« Je pars en vacances vers le grand large, je prends trois mois de vacances », s’amusait-il peu avant son départ.

Grand sportif et « aventurier dans l’âme », cet ancien militaire parachutiste, mince et musclé, avait passé en 2019 plus de quatre mois dans un bateau en forme de tonneau de trois mètres de long et 2,10 m de diamètre. Il avait ainsi traversé l’Atlantique en solitaire, poussé par les vents et les courants.

Cet ancien pilote privé et conservateur de parc national en Afrique avait ainsi rallié les Antilles, qu’il espérait à nouveau rejoindre à la rame.

Il avait signé un livre, « 127 jours à la dérive, l’Atlantique en tonneau », sur son aventure qui avait également été suivie par 23.000 personnes sur Facebook.

« Je vais ramer huit heures par jour, et quand ça soufflera fort, je m’enferme », avait-il précisé avant d’entamer son périple.

 


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