L’Australie décidé d’interdire DeepSeek sur les appareils gouvernementaux

Par Epoch Times avec AFP
5 février 2025 11:54 Mis à jour: 5 février 2025 11:54

L’Australie a décidé d’interdire l’utilisation des programmes d’intelligence artificielle de la start-up chinoise DeepSeek sur tous les appareils gouvernementaux, face à un « risque » jugé « inacceptable » en termes de sécurité.

« Après une analyse des risques et des menaces, j’ai considéré que l’utilisation des produits, des applications et des services internet de DeepSeek représentait un niveau de risque inacceptable en termes de sécurité pour le gouvernement australien », a écrit la ministre de l’Intérieur, Stephanie Foster, dans une directive publiée mardi. Les programmes de DeepSeek vont donc être « retirés » mercredi de « tous les équipements fixes et mobiles du gouvernement australien », a-t-elle ajouté.

L’irruption il y a une dizaine de jours du robot conversationnel R1 de la start-up chinoise a stupéfié par sa capacité à égaler ses concurrents américains à un coût, selon l’entreprise, bien moindre, ce qui remet en question le modèle économique du secteur de l’IA. Mais DeepSeek a aussi très vite commencé à susciter les inquiétudes des autorités à travers le monde.

D’autres pays sont préoccupés

Avant l’Australie, Taïwan avait déjà annoncé la semaine dernière interdire à ses fonctionnaires et à des infrastructures-clés d’utiliser les applications de la start-up chinoise, invoquant des risques pour « la sécurité nationale de l’information ».

En Corée du Sud, le régulateur chargé de la protection des données personnelles a annoncé pour sa part vendredi demander des explications à la start-up chinoise concernant son traitement des informations fournies par les utilisateurs, suivant l’exemple d’autres pays dont la France et l’Irlande. Les géants technologiques sud-coréens comme Samsung Electronics ou son rival SK hynix sont des fournisseurs majeurs des microprocesseurs avancés utilisés pour les serveurs d’IA.

L’autorité italienne de protection des données personnelles a elle lancé jeudi dernier une enquête sur le robot conversationnel de DeepSeek, à qui elle a interdit de traiter les données des utilisateurs italiens. Elle a justifié sa décision par les réponses « totalement insuffisantes » apportées par DeepSeek à ses questions sur l’utilisation des données personnelles.

Un appel à être « très prudents »

Dès l’irruption de DeepSeek sur la scène IA, le ministre australien de l’Industrie et des Sciences avait immédiatement invité les utilisateurs à être « très prudents ». « Il y a beaucoup de questions auxquelles il faudra répondre sur la qualité, les préférences des consommateurs, la gestion des données et de la vie privée », a déclaré Ed Husic à la télévision nationale ABC, insistant sur la nécessité d’« être très prudent » face au chatbot chinois.

« Les Chinois sont très doués pour développer des produits qui fonctionnent très bien » et le marché chinois « est habitué à leur approche des données et de la vie privée », avait-il développé. Mais, « dès que vous exportez vos produits vers des marchés où les consommateurs ont des attentes différentes en matière de protection de la vie privée et de gestion des données, la question qui se pose est de savoir si ces produits seront adoptés de la même manière ».

« Il s’agit d’une mesure prise par le gouvernement sur les conseils des agences de sécurité. Il ne s’agit absolument pas d’une mesure symbolique », a commenté  Andrew Charlton, émissaire du gouvernement chargé de la cybersécurité. « Nous ne voulons pas exposer les systèmes gouvernementaux à ces applications », a-t-il poursuivi, interrogé par la chaîne ABC. Les informations téléchargées « pourraient ne pas rester privées » et des applications telles que DeepSeek « pourraient vous exposer à des logiciels malveillants ».

En 2018, l’Australie avait exclu le géant chinois des télécommunications Huawei de son réseau 5G national pour des raisons de sécurité nationale. Cette interdiction avait déclenché la colère de Pékin qui a longtemps été engagé dans une guerre commerciale avec l’Australie.

Sur recommandation des services de renseignement australiens, TikTok a aussi été interdit sur les appareils gouvernementaux en 2023.

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