Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré vendredi qu’un drone russe armé d’une ogive avait frappé le sarcophage protégeant la coque de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
L’incident est survenu après que le président Donald Trump a déclaré le 12 février qu’il rencontrerait le président russe Vladimir Poutine pour discuter de la fin de la guerre en Ukraine, dont l’invasion par Moscou avait marqué le commencement en février 2022.
D’après M. Zelensky, les niveaux de radiation à Tchernobyl n’ont pas augmenté suite à l’attaque du drone, ce que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé.
Le drone a endommagé la structure et déclenché un incendie, qui a été éteint.
Volodymyr Zelensky a affirmé, sur Telegram, que l’attaque de Tchernobyl montrait que « Poutine ne se prépar[ait] certainement pas à des négociations ».
Les autorités ukrainiennes ont publié des images du sarcophage endommagé du réacteur 4 de Tchernobyl, qui avait surchauffé et était entré en fusion lors d’un test de sécurité de routine à la centrale nucléaire, le 26 avril 1986.
La catastrophe avait entraîné la mort de 90 travailleurs de l’usine et l’évacuation de 350.000 personnes de la région, dont la plupart n’ont jamais pu regagner leur domicile.
L’enveloppe extérieure a été construite en 2016, sur une lourde structure de confinement en béton qui avait été posée sur le quatrième réacteur peu après la catastrophe de 1986, l’un des pires accidents de l’histoire du nucléaire.
La Russie n’a fait aucun commentaire immédiat sur l’incident et l’affirmation de Kiev ne peut être vérifiée de manière indépendante.
L’AIEA a déclaré, dans un message sur X, que son équipe à Tchernobyl a entendu une explosion et a été informée qu’un drone avait frappé le sarcophage.
Aucune victime n’est à déplorer
L’AIEA a indiqué que l’avarie s’était produite à 1 h 50, tout en précisant qu’il n’y avait « aucune indication d’une rupture de l’enceinte de confinement interne ».
« Les niveaux de radiation à l’intérieur et à l’extérieur restent normaux et stables. Aucune victime n’a été signalée », a ajouté l’AIEA.
Le chef du bureau présidentiel ukrainien, Andrii Yermak, a écrit sur sa chaîne Telegram que l’Ukraine avait l’intention de fournir des informations détaillées aux États-Unis sur l’incident à Tchernobyl lors de la conférence de sécurité de Munich, qui a débuté vendredi.
L’Ukraine possède quatre centrales nucléaires, et certains craignent qu’elles ne soient prises pour cible par la Russie pendant le conflit.
La centrale nucléaire de Zaporizhzhia, dans le sud de l’Ukraine occupé par la Russie, est la plus grande d’Europe et l’une des dix plus grandes du monde.
L’AIEA a déclaré sur X que son chef, Rafael Rossi, a souligné que l’incident de Tchernobyl et l’augmentation de l’activité militaire autour de Zaporizhzhia mettaient en évidence les risques pour la sécurité nucléaire.
Pour M. Rossi, « il n’y a pas de place pour la complaisance, et l’AIEA reste en état d’alerte ».
M. Zelensky a écrit sur Telegram : « Le seul État au monde capable d’attaquer de telles installations, d’occuper le territoire des centrales nucléaires et de mener des hostilités sans se soucier des conséquences est la Russie d’aujourd’hui. Il s’agit là d’une menace terroriste pour le monde entier. »
La Russie doit rendre des comptes
« La Russie doit être tenue pour responsable de ce qu’elle fait », a-t-il ajouté.
M. Zelensky a rencontré le vice-président des États-Unis, J.D. Vance, et le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, lors de la conférence de Munich sur la sécurité qui s’est tenue vendredi 14 Février.
En début de semaine, M. Vance a averti les dirigeants européens qu’il était « irréaliste » que l’Ukraine rejoigne l’OTAN et qu’elle revienne à ses frontières d’avant 2014.
M. Zelensky a mis en garde les dirigeants du monde entier de ne pas « faire confiance aux déclarations de Poutine selon lesquelles il est prêt à mettre fin à la guerre ».
Avec The Associated Press (AP) et Reuters
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