Le Canada aux urnes, Trudeau espère un deuxième mandat

Par Epochtimes.fr avec AFP
22 octobre 2019 02:25 Mis à jour: 23 décembre 2019 20:21

Les Canadiens votaient lundi pour décider s’ils confiaient un second mandat au Premier ministre libéral sortant Justin Trudeau, usé par quatre ans au pouvoir et plusieurs scandales personnels, lors de législatives particulièrement indécises.

Les derniers sondages donnaient les libéraux de M. Trudeau et les conservateurs d’Andrew Scheer, son principal rival, dans un mouchoir de poche, rendant tout pronostic quasi-impossible. Tous les instituts prédisent toutefois qu’aucun parti n’obtiendra de majorité absolue et devra compter sur l’appui de plus petits partis à la Chambre des communes pour se maintenir au pouvoir.

Dans ce pays qui s’étale sur six fuseaux horaires, les premiers bureaux de vote de Terre-Neuve et Labrador, dans l’est du Canada, devaient fermer leurs portes à 20h30 locales (23h00 GMT).

Les derniers électeurs voteront en Colombie-Britannique (ouest) jusqu’à 02H00 GMT (mardi), mais les premières tendances sont attendues dès le dépouillement des bulletins des deux provinces les plus peuplées, le Québec et l’Ontario (centre), à partir de 00H30 GMT.

Après une longue campagne souvent acrimonieuse, Justin Trudeau a voté dans la matinée dans sa circonscription à Montréal, accompagné de son épouse et de leurs trois enfants, sans faire de déclaration.

Son rival conservateur Andrew Scheer, lui aussi accompagné de sa femme et de leurs cinq enfants, a pour sa part mis son bulletin dans l’urne en fin d’après-midi à Regina, son fief dans la Saskatchewan (ouest).

Plus de 27 millions de Canadiens étaient appelés à élire leurs 338 députés. Si les sondages disent vrai, ils devraient mettre fin à la majorité absolue dont dispose le Premier ministre sortant depuis sa victoire surprise en 2015.

Aucun taux de participation n’a été publié en milieu de journée. Quelque 4,7 millions d’électeurs avaient voté par anticipation, de vendredi à lundi de la semaine dernière, un chiffre en forte hausse par rapport à 2015.

Michel Mercer, un résident de Montréal, a voté pour les libéraux, mais pas vraiment par conviction.

« J’ai préféré voter pour éviter d’avoir un gouvernement minoritaire, car je serais plutôt tendance NPD (un parti de gauche), mais je n’ai pas le goût de voir les conservateurs au pouvoir », dit-il à l’AFP.

Au contraire, Murray Lutzer, qui habite Regina, fief d’Andrew Scheer, a choisi les conservateurs. « Je ne veux juste pas de quatre nouvelles années de domination libérale », dit-il.

En cas de gouvernement minoritaire, le futur Premier ministre, libéral ou conservateur, devra compter sur l’appui d’un ou plusieurs petits partis pour obtenir une majorité à la Chambre des communes.

Comme le Nouveau Parti Démocratique (NPD, gauche), de Jagmeet Singh, l’une des révélations de ces élections, crédité de près de 20% des intentions de vote. Ou le Bloc québécois, formation indépendantiste dirigée par l’autre révélation de la campagne, Yves-François Blanchet.

 

 

Ce parti ne présente des candidats que dans la « Belle province », mais celle-ci compte à elle seule près d’un quart (78) des élus à Ottawa et le Bloc pourrait y tailler des croupières aux libéraux.

A 47 ans, Justin Trudeau n’a plus les atouts de la jeunesse -MM. Scheer et Singh ont 40 ans- et de la nouveauté qui avaient contribué à le porter au pouvoir, à la surprise générale, en 2015 face au conservateur Stephen Harper.

Le dirigeant libéral termine son mandat affaibli par plusieurs scandales. Sa popularité a chuté après une affaire d’ingérence politique dans une procédure judiciaire, et la publication en pleine campagne de photos de lui grimé en Noir (« blackface ») a brouillé son image.

Tout au long de la campagne, il a défendu son bilan: économie solide, cannabis légalisé, taxe carbone, accueil de dizaines de milliers de réfugiés syriens, accords de libre-échange signés avec l’Europe ou les Etats-Unis et le Mexique…

En face, M. Scheer promet un retour à l’équilibre budgétaire, des baisses d’impôts, avec un objectif simple: « Remettre de l’argent dans la poche des Canadiens ».

Le conservateur aux valeurs catholiques assumées a tenté de compenser une image un peu terne par des attaques en règle contre M. Trudeau.

Mais il n’a pas échappé à son lot de polémiques: hostilité personnelle à l’avortement et soupçons d’avoir commandité une campagne de dénigrement de son rival de la droite conservatrice Maxime Bernier notamment.

A quelques heures du verdict, le suspense reste total. D’autant que le système électoral canadien prévoit qu’un Premier ministre sortant peut rester en poste même si son parti n’obtient pas la majorité des sièges, tant qu’il réunit une majorité lors des votes de confiance à la Chambre des communes.

 

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