Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a lancé vendredi un nouveau mode de financement de l’assistance dans les pays touchés par les conflits en lançant un premier placement privé, qui sera rémunéré en fonction de l’« efficacité » de l’aide apportée.
« Ce mécanisme de financement novateur a été créé pour encourager le secteur privé à soutenir les programmes de santé du CICR par des investissements sociaux. Ce sont principalement la multiplication des conflits et l’augmentation de son budget annuel qui ont poussé le CICR à imaginer ce modèle innovant », a expliqué l’organisation basée à Genève dans un communiqué.
Le programme en est à ses débuts. Les fonds levés auprès d’investisseurs – 26 millions de francs suisses (23 millions d’euros) serviront à construire et à faire fonctionner pendant cinq ans trois nouveaux centres de réadaptation physique en Afrique (au Nigeria, au Mali et en République démocratique du Congo), qui fourniront des services à des milliers de personnes. Le programme couvrira aussi notamment les coûts de formation du personnel récemment embauché.
À la fin de la cinquième année, les bailleurs finaux (Belgique, Suisse, Italie, Royaume-Uni et la Fondation La Caixa) verseront des fonds au CICR en fonction des résultats obtenus. Ces fonds serviront à rembourser les investisseurs partiellement, entièrement ou avec intérêts, en fonction du « degré d’efficacité atteint par les nouveaux centres du CICR », précise le communiqué.
Cette « efficacité » de l’assistance humanitaire sera mesurée sur la base du nombre de personnes qui auront reçu des aides à la mobilité par des professionnels de la réadaptation physique, et sera comparée à celle de centres déjà établis. Si les résultats des nouveaux centres n’atteignent pas la valeur de référence, l’investisseur social perdra un certain pourcentage de son placement initial. Si, en revanche, la valeur de référence est dépassée, il recevra le montant de son placement initial plus des intérêts annuels.
« Nous sommes aujourd’hui confrontés à des défis humanitaires immenses alors que des millions d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent à travers le monde. Cet instrument de financement constitue une évolution radicale, innovante, mais aussi logique pour le CICR. Il nous donne l’occasion non seulement de moderniser le modèle d’action humanitaire existant, mais aussi de tester un nouveau modèle économique conçu pour mieux venir en aide aux personnes en détresse », a estimé le président du CICR, Peter Maurer, cité dans le communiqué.
Le CICR est actuellement le principal fournisseur de services de réadaptation physique dans les pays en développement ou fragilisés.
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