Le Congrès américain devrait qualifier de génocide les crimes commis par le PCC contre les pratiquants du Falun Gong et les Tibétains, selon Anders Corr, éditeur du Journal of Political Risk et chroniqueur pour Epoch Times.
« Le Congrès et le département d’État américains ont déjà reconnu le génocide des Ouïghours ; nous devons également reconnaître le génocide des pratiquants du Falun Gong et des Tibétains », a récemment déclaré Anders Corr à l’émission « China in Focus » sur NTD, partenaire d’Epoch Times.
En 2021, les administrations Trump et Biden ont officiellement déclaré que le traitement de la minorité ethnique ouïghoure par la Chine constituait un « génocide » et des « crimes contre l’humanité ». Plusieurs pays ont fait de même, notamment la Belgique, le Canada, la République tchèque, la Lituanie et les Pays-Bas.
M. Corr a indiqué que le Tibet fait depuis longtemps l’objet de politiques génocidaires de la part de Pékin, les habitants étant soumis à des tests ADN obligatoires.
« Quatre-vingt pour cent des enfants sont aujourd’hui contraints de vivre dans des internats contrôlés par l’État, loin de leurs parents et de leurs grands-parents, ce qui les éloigne de leur propre famille au fil du temps ; ils perdent leur langue. Ils sont incapables de communiquer avec leurs grands-parents, qui ne connaissent que le tibétain. On leur enseigne le chinois mandarin et la propagande du Parti communiste chinois », a-t-il déclaré.
Il a souligné que le gouvernement tibétain en exil estimait que 1,2 million de Tibétains étaient morts à cause de la répression de la dissidence par la Chine.
« Toutes ces formes sont donc considérées comme des génocides au sens de la définition des Nations Unies », a-t-il ajouté.
Génocide des pratiquants du Falun Gong
Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une ancienne discipline spirituelle de l’école de Bouddha comportant des exercices de méditation et des enseignements basés sur les principes de vérité, compassion et tolérance. Il a gagné en popularité à partir de 1992 par le seul bouche à oreille, à tel point que, près de 100 millions de personnes le pratiquaient en Chine à la fin de la décennie. Considérant la popularité de cette pratique comme une menace pour son pouvoir, le Parti communiste chinois (PCC) a lancé une campagne brutale pour éradiquer cette pratique en juillet 1999 visant à éradiquer « totalement et en trois mois » le Falun Gong.
Des millions de Falun Gong ont été détenus dans des prisons et des centres de détention à travers le pays, où ils sont soumis à des tortures physiques et mentales ainsi qu’au prélèvement forcé d’organes.
Depuis juillet 1999, cette répression cible des innocents de tous âges, adultes mais aussi enfants, dans une répression brutale et dévastatrice que les experts ont qualifiée de génocide.
Le docteur Torsten Trey, qui a fondé le groupe à but non lucratif Doctors Against Forced Organ Harvesting, a qualifié les sévices infligés aux pratiquants du Falun Gong de « génocide à froid », c’est-à-dire de « destruction méthodique d’un groupe humain mais au ralenti ».
« Un génocide peut être perpétré contre une religion, une ethnie ou une race. La convention des Nations unies sur le génocide protège de nombreuses catégories d’êtres humains. Les Falun Gong et les Tibétains font tous partie des identités protégées. Je pense que nous devons commencer à reconnaître que ces génocides ont lieu », a déclaré M. Corr.
Si la persécution de la pratique est reconnue comme un génocide, M. Corr a déclaré que les États-Unis pourraient imposer des sanctions à Pékin et encourager d’autres pays aux vues similaires, notamment le Royaume-Uni et le Canada, à faire de même.
« Dès que l’on commence à qualifier quelque chose de « génocide », je pense que les milieux d’affaires se réveillent un peu plus qu’ils ne l’auraient fait. Ils pourraient cesser d’investir autant en Chine ; bien évidemment, ces investissements permettent à la Chine d’agir en toute impunité en commettant de tels atrocités », a-t-il affirmé.
Lutte contre le prélèvement forcé d’organes
Il a cité le cas de Thermo Fisher, société basée dans le Massachusetts, qui aurait vendu des kits de tests ADN à la police tibétaine.
« La police tibétaine utilise ces kits, tout comme les autres services de sécurité du Tibet, pour prélever l’ADN de personnes ou d’enfants sans leur consentement. »
« Et puis, selon certains experts qui se sont exprimés devant le Congrès, ils utilisent ces tests ADN pour apparier des personnes en vue de dons d’organes et de prélèvements forcés d’organes », a-t-il ajouté. Il faisait a priori référence au docteur Howard Monsour, ancien directeur médical du programme de transplantation hépatique de l’université du Texas à Houston et ancien chef du service d’hépatologie de l’hôpital méthodiste, qui a témoigné devant la commission de la santé et des services sociaux du Sénat du Texas le 29 mars dernier.
M.Monsour a expliqué à la commission qu’il avait appris l’existence de cette pratique inhumaine par l’intermédiaire de son doctorant chinois. M. Corr a qualifié cette action de « choquante et répréhensible au plus haut point ».
Il a exhorté le Congrès à adopter une loi visant les entreprises américaines qui fournissent des équipements susceptibles d’être utilisés pour le prélèvement forcé d’organes.
« Et il ne s’agirait pas seulement d’équipements destinés au Tibet, mais de l’équivalent pour toute la Chine, y compris Hong Kong et Macao, car les produits dont l’exportation vers la Chine est strictement encadrée sont souvent importés via Hong Kong et transférés ensuite en Chine continentale. Nous devons donc mettre un terme à ces sanctions économiques et à ces contrôles à l’exportation visant une entreprise particulière en Chine et les étendre à l’ensemble de la Chine, y compris Hong Kong et Macao », a déclaré M. Corr.
Le 27 mars, la Chambre des représentants a adopté à une écrasante majorité un projet de loi, baptisée « Stop Forced Organ Harvesting Act of 2023 » (Loi de 2023 sur l’arrêt des prélèvements forcés d’organes). Cette loi vise à tenir les dirigeants du PCC ainsi que toute personne impliquée pour responsables et à imposer des sanctions civiles ou pénales. La sanction pénale pourrait aller jusqu’à 1 million de dollars et 20 ans de prison, et la sanction civile, jusqu’à 250.000 dollars.
Cette loi représente ainsi la première mesure législative non symbolique prise aux États-Unis pour lutter contre ce crime. De même qu’elle exige un rapport annuel du gouvernement sur de telles activités ayant lieu dans des pays étrangers. « Aujourd’hui, les États-Unis sont de plus en plus conscients que le PCC exporte ses méthodes diaboliques de persécution de son propre peuple vers la communauté internationale », selon Tang Jingyuan, spécialiste de la Chine et commentateur politique basé aux États-Unis.
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