WASHINGTON – Le conseiller économique de la Maison-Blanche, Larry Kudlow, a déclaré que les violations des droits de l’homme en Chine, ainsi que les manifestations en faveur de la démocratie à Hong Kong, sont des éléments clés des négociations commerciales en cours avec Pékin.
« Les droits de l’homme sont un élément très important de ce processus », a déclaré M. Kudlow à Maria Bartiromo de Fox Business, le 21 octobre. « Cela inclut le mouvement pour la liberté et la démocratie en cours à Hong Kong. Le président Trump l’a dit très clairement. »
Larry Kudlow a déclaré que l’administration Trump est impliquée « dans une lutte très compliquée avec la Chine concernant le commerce, l’économie, la technologie, les droits de l’homme [et] la sécurité nationale ».
« Maintenant, ces choses peuvent être jugées avec le temps. Je ne sais pas. Nous avons maintenant une vision plus réaliste de la Chine et de la concurrence entre les deux pays », a-t-il admis.
Ces derniers mois, l’administration Trump condamne de plus en plus sévèrement la détention de plus d’un million de musulmans ouïghours dans des camps dits de rééducation dans la région du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine.
« Je tiens à préciser que la campagne répressive de la Chine dans le Xinjiang n’a rien à voir avec le terrorisme. Il s’agit de la tentative de la Chine d’éradiquer ses propres citoyens », a déclaré le secrétaire d’État Mike Pompeo aux journalistes lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.
Le 7 octobre, l’administration Trump a mis 28 organisations chinoises sur liste noire pour leur participation à des violations des droits de l’homme en Chine.
La liste comprend huit grandes sociétés d’intelligence artificielle et de vidéosurveillance qui « ont été impliquées dans des violations des droits de l’homme et des abus dans la campagne chinoise ciblant les Ouïghours et d’autres minorités ethniques majoritairement musulmanes », selon le ministère américain du commerce.
En outre, l’empiétement de Pékin sur l’autonomie de Hong Kong est une préoccupation croissante pour Washington.
La Chambre des représentants des États-Unis a adopté à l’unanimité une série de mesures visant à soutenir le mouvement pro-démocratique en cours à Hong Kong. Le 15 octobre, les législateurs ont adopté la loi de Hong Kong sur les droits de l’homme et la démocratie (Hong Kong Human Rights and Democracy Act), qui oblige le gouvernement américain à examiner chaque année si la ville peut conserver ses privilèges commerciaux.
Le cadre « un pays, deux systèmes », régissant les relations entre Hong Kong et Pékin jusqu’en 2047, permet à la ville de conserver une autonomie et des libertés étendues, dont un système juridique distinct. Cet arrangement a permis aux États-Unis de traiter avec Hong Kong comme une entité distincte et d’offrir un traitement spécial dans les domaines des visas, du commerce et des investissements.
Les législateurs veulent maintenant s’assurer que Hong Kong est suffisamment autonome pour bénéficier d’un traitement spécial de la part des États-Unis.
En outre, la Chambre a adopté la Loi sur les droits de l’homme et la démocratie de Hong Kong, interdisant l’exportation vers la ville de matériel de contrôle des foules, où les forces de l’ordre ont été accusées de recourir à une force excessive contre les manifestants.
Les projets de loi doivent être adoptés au Sénat et envoyés au Bureau du président pour être promulgués.
Trêve commerciale
En ce qui concerne le récent accord commercial partiel avec la Chine, M. Kudlow s’est montré optimiste, affirmant que les deux parties « ont fait beaucoup de progrès ».
« Jusqu’à présent, l’ambiance en provenance de Pékin a été plutôt bonne », a-t-il dit.
Le 11 octobre, le président Donald Trump a annoncé que les États-Unis avaient conclu « en principe » un accord commercial de « première phase » avec la Chine, sur la propriété intellectuelle, les services financiers et l’agriculture.
Dans le cadre de l’accord, Pékin a accepté d’acheter « jusqu’à 36 à 45 milliards € » de produits agricoles aux États-Unis, selon M. Trump. En retour, Washington a suspendu les hausses tarifaires sur les produits chinois prévues pour le 15 octobre.
« Le président Trump a changé le discours sur la Chine », affirme M. Kudlow. « Je ne pense donc pas qu’on puisse l’accuser d’être laxiste envers la Chine. »
Il reste encore beaucoup de travail à faire d’ici la signature de l’accord à la mi-novembre, selon M. Kudlow, mais les deux parties sont « très proches de s’ouvrir à des services financiers et de conclure un accord de stabilité monétaire, qui est essentiellement un accord du FMI ».
Donald Trump a dévoilé plus tôt qu’il pourrait y avoir une « signature officielle » avec son homologue chinois Xi Jinping à la mi-novembre, lorsque les deux dirigeants se réuniront lors d’un sommet de coopération économique Asie-Pacifique au Chili.
Le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, a minimisé l’objectif de novembre, affirmant que le président est beaucoup plus déterminé à signer un accord approprié qu’à viser une certaine date.
« Nous aimerions conclure un accord, mais de notre point de vue, il faut que ce soit le bon accord, et il n’est pas nécessaire qu’il se fasse en novembre », a-t-il expliqué à Fox Business le 21 octobre. « C’est ce à quoi le président tient. »
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