Le crâne d’un Drômois, dont la disparition en 2016 fait partie des centaines de dossiers réexaminés pour y déceler une éventuelle implication de Nordahl Lelandais, a été découvert dans le massif du Vercors, a indiqué mercredi le parquet de Valence.
« Les causes du décès d’Éric Foray restent à découvrir, comme le reste de sa dépouille. Pour l’heure, aucune hypothèse n’est écartée, y compris celle menant à un homicide volontaire », a indiqué le procureur de la République de Valence, Laurent de Caigny, dans un communiqué.
Il a estimé que la découverte et l’identification formelle du crâne via des « analyses médico-légales » constituaient une « évolution majeure » de l’enquête.
Les circonstances de la découverte du crâne n’ont pas été précisées.
« Cette découverte, aussi triste qu’elle soit, confirme ce que l’on craignait. Maintenant il faut qu’on en sache plus au niveau de l’endroit où le crâne a été retrouvé pour savoir si on est sur une affaire d’homicide confirmée », a déclaré à l’AFP Bernard Valézy, le vice-président national de l’ARPD (Assistance et Recherche de Personnes disparues), qui soutient notamment Régis Pique, le compagnon d’Éric Foray.
Certaines familles, membres de cette association fondée en 2003 et qui aide les proches de disparus, réclament notamment que des vérifications soient faites avec le parcours de Nordahl Lelandais.
Un crâne retrouvé dans le massif du Vercors a été identifié comme étant celui d'Éric Foray, aperçu pour la dernière fois en 2016 à Chatuzange-le-Goubet
Il faisait partie des "cold case" pour laquelle la piste Nordahl Lelandais était étudiéehttps://t.co/40Ya76CfMK pic.twitter.com/cRiXDNnjsW
— France Bleu Drôme Ardèche (@francebleuDA) January 4, 2023
Disparu en 2016
Parti le 16 septembre 2016 faire des courses à Chatuzange-le-Goubet, Éric Foray, âgé de 47 ans, cheveux courts et allure athlétique, avait disparu. Malgré les recherches menées, l’homme n’avait pas été retrouvé, ni son véhicule.
« Par un réquisitoire supplétif en date du 3 janvier 2023, le parquet de Valence a étendu la saisine du juge d’instruction à la qualification de meurtre, pour qu’il poursuive désormais l’élucidation des circonstances, le cas échéant, criminelles du décès » du disparu, a précisé M. de Caigny.
L’enquête initiale avait conduit le parquet à ouvrir une information judiciaire pour enlèvement et séquestration.
Les investigations étaient diligentées par le groupe « cold-case » de la section de recherches de Grenoble, appuyé par le Groupement de gendarmerie de la Drôme, selon la même source.
Appel à témoins
Le 11 juin 2018, la gendarmerie avait lancé un appel à témoins dans le cadre de l’enquête sur la disparition d’Éric Foray et sur celle d’une jeune femme, Nelly Balmain en août 2011.
« Il n’y a rien à ce stade dans le dossier qui permet de le relier à Nordahl Lelandais. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire, d’où le lancement des deux appels à témoins. Ce que l’on cherche, c’est le petit détail qui va faire la différence », avait alors expliqué le général Jean-Philippe Lecouffe, à l’époque sous-directeur de la police judiciaire de la direction générale de la gendarmerie nationale.
Nordahl Lelandais a été condamné en février dernier à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de la petite Maëlys, 8 ans, en août 2017. Il purgeait déjà une peine de 20 ans de prison prononcée en mai 2021 pour le meurtre du jeune militaire Arthur Noyer, qu’il avait pris en stop à Chambéry en avril 2017.
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