Le département d’État américain a condamné la campagne d’intimidation menée par Pékin et ses mandataires à l’encontre d’une compagnie d’arts de la scène basée à New York. Il demande que des mesures soient prises pour garantir la liberté d’expression.
Shen Yun Performing Arts a pour mission de faire revivre la culture traditionnelle chinoise, qui a pratiquement disparu en Chine. Shen Yun présente aussi les atteintes aux droits de l’homme qui sévissent actuellement en Chine envers la discipline méditative spirituelle Falun Gong, un groupe religieux que le régime communiste chinois cherche à éliminer depuis un quart de siècle.
Depuis des années, Shen Yun doit faire face aux tentatives répétées du Parti communiste chinois (PCC) visant à saboter ses tournées internationales. Le centre d’information sur le Falun Dafa a répertorié plus de 130 incidents où des diplomates chinois et des agents liés à Pékin ont tenté d’empêcher les représentations de Shen Yun.
Cette campagne a récemment pris de l’ampleur, des personnes présumées être des agents du PCC ayant envoyé des dizaines de courriels menaçant d’attaques à la bombe et d’assassinats dans des théâtres, à Shen Yun lui-même ainsi qu’à des membres du Congrès américain qui soutiennent le Falun Gong.
« Nous condamnons ces actes d’intimidation et demandons instamment la protection du droit à la liberté d’expression », a affirmé un porte-parole du département d’État à Epoch Times, ajoutant qu’il “demande instamment au Parti communiste chinois de mettre fin à sa campagne de 25 ans visant à éradiquer le Falun Gong.
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Le porte-parole a déclaré que le rapport annuel du département d’État sur la liberté religieuse internationale « fait état d’incidents d’ingérence à l’encontre des pratiquants de Falun Gong et de Shen Yun Performing Arts dans de nombreux pays ».
Selon une enquête d’Epoch Times sur les évènements ayant eu lieu en Corée du Sud, citée dans le rapport du département d’État sur la liberté religieuse de 2023, un représentant de l’ambassade de Chine a officiellement reconnu avoir trompé les Coréens en leur disant qu’il n’était pas légal que Shen Yun se produise.
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Préoccupations internationales
Bien que les récentes menaces n’aient pas encore entraîné de violence, l’inquiétude grandit à Washington et dans d’autres endroits. Au Royaume-Uni, Jim Shannon, député, a soulevé la question lors d’un débat le 6 février.
« Au cours des 25 dernières années, les pratiquants de Falun Gong en Chine ont été persécutés sans relâche par le Parti communiste chinois », a-t-il déclaré, se référant à des rapports sur les droits de l’homme faisant état de millions de personnes incarcérées, contraintes au travail forcé et soumises à des tortures pour leurs croyances.
Selon des témoignages de dénonciateurs, le régime communiste chinois étend cette campagne à l’échelle mondiale.
Le chef du PCC, Xi Jinping, aurait personnellement ordonné d’intensifier ces mesures à la fin de 2022, selon un article d’Epoch Times de décembre. D’autres sources, dont des notes de réunions internes de hauts responsables de la police chinoise, ont corroboré ces affirmations.
Ces notes divulguées, a déclaré M. Shannon, « indiquent que le régime intensifie actuellement ses efforts pour éliminer le Falun Gong dans le monde entier en utilisant des réseaux d’espionnage, les médias sociaux, la désinformation et le harcèlement des pratiquants, même dans ce grand Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ».
« L’expansion de cette campagne au-delà des frontières de la Chine est profondément préoccupante », a-t-il affirmé.
« Il s’agit non seulement d’une attaque envers la liberté religieuse, mais également d’un affront aux valeurs britanniques, à la démocratie et à l’État de droit », a-t-il fait remarquer. « Le gouvernement va-t-il mener une enquête urgente sur l’influence de la répression transnationale du Parti communiste chinois à l’intérieur de nos frontières, incluant ses attaques contre le Falun Gong et ses tentatives de censurer les spectacles de Shen Yun ? »
La présidente de la Chambre des communes, Lucy Powell, a déclaré apprécier que M. Shannon soulève « l’importante question de la liberté de religion ou de croyance ».
Le ministre des Affaires étrangères et le chancelier ont récemment effectué une visite en Chine et ont abordé ce sujet avec leurs homologues, a-t-elle dit, ajoutant que « ces questions sont prises très au sérieux par ce gouvernement ».
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Stratégie de désinformation
Selon plusieurs dénonciateurs cités dans un rapport publié en août par le Centre d’information sur le Falun Dafa, une organisation à but non lucratif qui documente les persécutions du PCC, la nouvelle stratégie de Pékin consiste à manipuler les influenceurs des médias sociaux et les médias occidentaux pour diffuser des informations trompeuses et des allégations mensongères. L’objectif est de semer la discorde dans l’opinion publique et de déclencher une réaction des forces de l’ordre américaines contre les pratiquants de la discipline spirituelle.
Au cours des six derniers mois, le New York Times a publié pas moins de 10 articles attaquant Shen Yun. Un YouTubeur sino-américain, qui a qualifié le Falun Gong d’ « ennemi », s’est vanté sur les médias sociaux d’avoir aidé les journalistes du New York Times dans leur démarche.
« C’est moi qui ai présenté les gens [les anciens artistes de Shen Yun] au New York Times, en particulier pour les premières interviews. Ils ont trouvé d’autres personnes grâce à cela », a-t-il écrit sur X après la publication du premier article du New York Times sur Shen Yun en août.
Le FBI a qualifié cet individu de « potentiellement armé et dangereux » après l’avoir repéré près du campus de Shen Yun dans le nord de l’État de New York en 2023. Il a ensuite été arrêté et inculpé de détention illégale d’armes à feu.
Plusieurs dénonciateurs qui ont fourni des renseignements internes du PCC au centre d’information sur le Falun Dafa, ont indépendamment identifié cet individu comme étant un relais du PCC pour diffuser des informations « malveillantes » contre le Falun Gong.
Selon un rapport du Centre d’information sur le Falun Dafa publié au début de l’année, le New York Times s’est largement appuyé sur un petit groupe d’anciens artistes mécontents sans révéler qu’au moins trois d’entre eux ont des liens avec l’Académie de danse de Pékin.
L’Académie de danse de Pékin, qui est une organisation d’État chinoise, sert d’« instrument de la campagne mondiale du PCC contre Shen Yun », indique le rapport.
Petr Svab a contribué à la rédaction de cet article.
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