« 40 jours, 4 criollos et du silence » : dans un documentaire dont il est le réalisateur, le dresseur de chevaux en liberté Jean-François Pignon tente d’apprivoiser avec patience et humilité des chevaux sauvages dans la pampa argentine, chez le chanteur Florent Pagny.
« Le but de cette aventure, c’était de rencontrer des chevaux sauvages et d’apprendre leur langage sans artifice, sans lasso. Dans ce voyage initiatique, j’ai remis en question mes 40 ans de méthode », a expliqué à la presse Jean-François Pignon, qui avait participé en 2007 au film « Danse avec lui », de Valérie Guignabodet avec Mathilde Seigner et Sami Frey.
Sur cette terre hostile, jonchée de ronces et de cactus, les animaux n’ont jamais de contact avec l’homme. Le dresseur qui dispense des stages à travers le monde s’est pour la première fois confronté à des chevaux parfois « explosifs » : deux mâles et deux femelles qu’il baptise Hombre, Bébé, Elue et La Meneuse.
« Il y a différentes façons de dresser un cheval »
« Il y a différentes façons de dresser un cheval : on peut le débourrer, le mater, le contraindre, à l’instar du rodéo. En Argentine, certains gauchos attachent le cheval à un piquet pendant plusieurs heures, plusieurs jours, jusqu’à ce qu’il cède », détaille-t-il.
« Certains se rompent le cou, d’autres baissent l’échine, au final, le cheval, épuisé moralement et physiquement, se soumet à la situation. Il tolérera qu’on le monte, on obtiendra un cheval obéissant mais rarement complice ! »
Le film tourné dans des paysages époustouflants raconte aussi la naissance d’une amitié avec Florent Pagny, qui vit depuis vingt ans au contact des chevaux dans son domaine, sans les monter. Les équidés servent de monture aux gauchos pour le travail du bétail.
« Je pense que ton délire, il n’est pas faisable. C’est une histoire de résistance. Tu n’es pas un cheval. Tu ne peux pas courir derrière tout le temps. Je vais te mettre une balise Argos ! », plaisante le chanteur au début du film.
Jean-François Pignon relève ce défi avec sa méthode de dressage, en composant avec le caractère des chevaux en seulement quarante jours, tout en silence et en douceur.
Le soir venu, c’est le moment du débriefing autour d’une table chez Florent Pagny et son épouse argentine Azucena Caamaño.
« Il faut être patient »
« J’ai appris de ma rencontre avec Jean-François qu’avec les chevaux il faut être patient », a confié à l’AFP Florent Pagny, qui donne aussi de la voix dans le film en chantant « Aime la vie ».
« La clé de l’approche avec le cheval, c’est l’indifférence. Ça m’a fasciné de voir que l’animal était gêné par le regard insistant et qu’il n’aimait pas trop que l’on le touche », a-t-il constaté.
Pour lui, Jean-François Pignon, « très connu en Argentine », fait évoluer les méthodes de dressage. « Il y a une nouvelle génération de gauchos qui considère qu’il faut arrêter d’attacher les chevaux, de les soumettre, de les maltraiter car on peut accéder au même résultat en étant plus cool ».
Sa réflexion après cette leçon : « Beaucoup d’hommes se réveillent le matin en se disant « je ferais bien un tour de cheval ». Mais très peu de chevaux voient le jour se lever en se disant « j’aimerais bien que quelqu’un monte sur mon dos aujourd’hui ! » »
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