Le 43e Festival du film d’animation d’Annecy (est de la France), grand rendez-vous mondial du secteur, s’ouvre lundi sous le signe du Japon, à l’honneur cette année, dans une manifestation qui s’efforce de s’ouvrir de plus en plus au grand public.
Pendant six jours, plus de 500 films seront projetés sur les rives du lac de Haute-Savoie, dont 214 en sélection officielle. Cette année, le cap est mis sur l’animation japonaise, dont les cent ans ont été célébrés en 2017. Un pays, deuxième acteur mondial du secteur derrière les Etats-Unis, que le Festival d’Annecy avait déjà célébré en 1999
« Il y a vingt ans, la France, l’Europe et le monde découvraient de plus en plus l’animation japonaise via les films de Hayao Miyazaki ou Isao Takahata », le réalisateur du « Tombeau des lucioles », décédé en 2018, souligne auprès de l’AFP Mickaël Marin, nouveau directeur de Citia, l’établissement qui organise le festival.
« L’animation japonaise a bien sûr évolué depuis et gagné beaucoup en notoriété, en spectateurs et en fans », a-t-il poursuivi. « C’est l’occasion aussi pour nous de montrer quels sont les nouveaux créateurs au Japon avec lesquels il faut compter ». Trois longs métrages venus du Japon seront notamment en compétition, aux côtés de séances événements ou de leçons de cinéma célébrant la dynamique animation japonaise.
Parmi les créateurs, Yôichi Kotabe, collaborateur d’Isao Takahata, sera à l’honneur, tout comme Yoshiaki Nishimura, fondateur et producteur du studio d’animation Ponoc (créé en 2015 avec d’anciens collaborateurs du studio Ghibli), qui sera membre du jury cette année, aux côtés entre autres de la productrice Julie Gayet.
Masaaki Yuasa, récompensé en 2017 à Annecy par le Cristal du meilleur long métrage pour « Lou et l’île aux sirènes », sera lui de retour en compétition avec « Ride your wave ». Outre l’animation japonaise, de gros films attendus seront au rendez-vous à Annecy, à commencer par « Playmobil, le film », premier long métrage inspiré des célèbres figurines, qui ouvrira le bal lundi soir.
Comme chaque année, les gros studios américains occuperont une place importante à Annecy, avec, entre autres, la présentation par Disney des premières images très attendues de « La Reine des neiges 2 » et l’avant-première française de « Toy Story 4 ».
Annecy célébrera aussi cette année un cinéma plus artisanal en remettant un Cristal d’honneur au réalisateur français Jean-François Laguionie, 79 ans, pionnier et figure majeure de l’animation hexagonale (« Le Château des singes », « Louise en hiver »), qui viendra présenter son nouveau film, « Le Voyage du prince ».
Confirmant une tendance des dernières années, le festival sera aussi largement tourné vers des films destinés à un public adulte, traitant parfois de sujets graves, avec en compétition notamment trois films présentés dans des sélections parallèles à Cannes, dont « J’ai perdu mon corps » de Jérémy Clapin, récompensé par le Grand prix de la Semaine de la critique.
« Les Hirondelles de Kaboul » de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec, adaptation du roman de l’écrivain algérien Yasmina Khadra, et « La Fameuse Invasion de la Sicile par les ours » de Lorenzo Mattotti, tiré du roman éponyme de Dino Buzzati, tous deux aussi à Cannes, seront en lice.
L’an dernier, Annecy avait récompensé « Funan » du Français Denis Do, film se déroulant pendant la dictature des Khmers rouges au Cambodge. Le Festival, dont la fréquentation ne cesse d’augmenter, y avait accueilli 11.700 accrédités et réalisé 115.000 entrées en une semaine. Cette année, sa 43e édition devrait « à nouveau battre des records en termes de participation », se réjouit Mickaël Marin, qui souligne aussi la volonté du Festival de s’ouvrir « beaucoup plus largement au grand public ».
Pour cela, la manifestation prévoira cette année davantage de séances en avant-première, de projections en plein air, d’expositions et l’ouverture d’un « Dôme VR », espace consacré à la réalité virtuelle où le public pourra venir essayer des expériences immersives. Attentif aux évolutions du secteur, le Festival ouvrira cette année aussi pour la première fois une section compétitive dédiée aux œuvres en réalité virtuelle.
D.C avec AFP
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