Le gouvernement de Joe Biden veut que la Turquie renonce aux missiles russes S-400, maintenant ainsi la position de l’administration Trump qui avait exclu Ankara du juteux programme de fabrication de l’avion furtif F-35.
« Notre position n’a pas changé », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, John Kirby. « Nous appelons la Turquie à renoncer au système S-400 ».
En réaction à la livraison en 2019 à la Turquie de la première batterie du système de défense antiaérienne russe S-400, les Etats-Unis ont exclu Ankara du programme de fabrication de l’avion furtif F-35, faisant valoir que les missiles russes pourraient en percer les secrets technologiques et étaient incompatibles avec les dispositifs de l’Otan.
« La Turquie est un allié de longue date et un membre estimé de l’Otan, mais sa décision d’acheter des S-400 est incompatible avec ses engagements d’allié des Etats-Unis et de l’Otan », a ajouté le porte-parole au cours d’un point presse.
« La Turquie a eu de multiples occasions ces dix dernières années d’acheter le système de défense Patriot aux États-Unis, mais elle a préféré acheter les S-400, qui donnent à la Russie revenus, accès et influence », a-t-il noté.
Outre l’exclusion de la Turquie du programme F-35, Washington a interdit en décembre l’attribution de tout permis d’exportation d’armes au SSB, l’agence gouvernementale turque en charge des achats militaires, pour punir Ankara de l’acquisition des missiles russes.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a émis en janvier l’espoir de parvenir avec l’administration de Joe Biden à un compromis permettant la réintégration d’Ankara au programme de l’avion de combat F-35, mais les contacts entre la nouvelle administration américaine et la Turquie ont été limités.
Si Ankara a fait savoir mardi que le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin et le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan avaient exprimé lors d’un entretien téléphonique « la volonté d’établir des relations fortes, durables et constructives entre les deux pays dans la période qui s’ouvre », M. Biden n’avait pas encore eu vendredi d’échange téléphonique avec M. Erdogan.
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