La présence du groupe Wagner en Biélorussie peut constituer « une menace » pour les pays voisins, membres du flanc oriental de l’Otan voisins, a estimé mercredi le président polonais Andrzej Duda, et le gouvernement de son pays a annoncé des « renforcements » à la frontière polono-biélorusse.
La Biélorussie a annoncé la veille l’arrivée sur son territoire d’Evguéni Prigojine, chef du groupe de mercenaires Wagner, dans le cadre d’un accord ayant mis fin à sa rébellion de 24 heures samedi en Russie.
« Difficile pour nous d’exclure que la présence du groupe Wagner en Biélorussie puisse constituer une menace potentielle pour la Pologne qui partage une frontière avec la Biélorussie, une menace pour la Lituanie (…), ainsi que, potentiellement, pour la Lettonie, elle aussi voisine de la Biélorussie », a déclaré M. Duda aux journalistes à Kiev.
Pourquoi cette « relocalisation » ?
Parlant lors d’une conférence de presse commune avec ses homologues ukrainien et lituanien, M. Duda a laissé sans réponse sa propre question sur « le but de cette relocalisation ».
« À quoi servent réellement les forces du groupe Wagner, donc autant dire l’armée russe, précisément au Bélarus ? Sont-elles destinées à occuper la Biélorussie ou à créer une menace supplémentaire depuis le nord envers l’Ukraine, en menaçant d’une attaque potentielle ce pays depuis la Biélorussie ? Ou bien, est-ce une forme de menace potentielle précisément envers nos pays de l’Otan, envers la Pologne ? », a-t-il lancé.
« L’Otan doit faire passer le message »
Selon le chef de l’État ukrainien, Volodymyr Zelensky, « l’Otan doit dire à l’unanimité aux sociétés polonaise et lituanienne que si un homme de Wagner met le pied en territoire lituanien ou polonais, alors tous les combattants de Wagner seront détruits, où qu’ils soient ».
Le sommet de l’Alliance qui ouvre le 11 juillet à Vilnius « est une excellente plateforme pour faire passer un tel message », a-t-il estimé.
Quelques heures plus tard, à Varsovie, le vice-Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski a annoncé aux journalistes qu’en perspective du transfert du groupe Wagner en Biélorussie, dont les effectifs sont estimés par Varsovie à environ 8000 hommes, des mesures avaient été prises pour renforcer la frontière orientale du pays.
M. Kaczynski a refusé de préciser l’envergure et la nature de cette démarche.
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