Deux nouvelles otages ont été libérées lundi soir par le Hamas, sommé par les États-Unis de relâcher toutes les personnes enlevées lors de son attaque meurtrière contre Israël le 7 octobre, avant toute discussion sur une trêve.
« Les otages doivent être libérés, ensuite on pourra discuter », a déclaré lundi le président américain Joe Biden. Le président français Emmanuel Macron est arrivé mardi à Tel-Aviv, où il doit rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et doit défendre une approche différente. Venu exprimer la « pleine solidarité » de la France avec Israël, il va également plaider pour une « trêve humanitaire » afin d’apporter de l’aide aux habitants de Gaza et « faciliter la libération des otages », selon ses services.
Les deux otages libérées lundi sont de nationalité israélienne et originaires du kibboutz Nir Oz, selon le bureau du Premier ministre israélien qui a donné leur identité : Yocheved Lifschitz, 85 ans, et Nourit Kuper, 79 ans. Leurs époux sont toujours détenus. Cette libération intervient trois jours après celle d’une Américaine et de sa fille.
« Anéantir » le Hamas
Environ 220 otages israéliens, étrangers ou binationaux ont été recensés par Israël, emmenés par le Hamas dans la bande de Gaza après leur attaque meurtrière commise en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire. Des centaines de combattants du mouvement islamiste palestinien avaient infiltré Israël depuis Gaza, semant la terreur lors de cette attaque sans précédent depuis la création de l’État d’Israël en 1948.
Plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël, la plupart des civils fauchés par balles, brûlés ou mutilés le jour de l’attaque, selon les autorités. Israël a promis d’« anéantir » le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 dans la bande de Gaza, assujettie depuis à un blocus israélien. « Nous voulons démanteler complètement le Hamas – ses dirigeants, sa branche militaire et ses mécanismes de fonctionnement », a déclaré le chef d’état-major israélien Herzi Halevi, entouré de plusieurs hommes en armes, dans une vidéo postée sur X par l’armée israélienne dans la nuit de lundi à mardi.
Les frappes se sont intensifiées ces derniers jours sur l’enclave de 362 km2 où s’entassent 2,4 millions de Palestiniens, soumis en outre à un siège qui les prive de nourriture, d’eau et d’électricité, imposé depuis le 9 octobre par Israël. L’armée israélienne a annoncé avoir frappé dans la nuit de dimanche à lundi « plus de 320 cibles militaires », des infrastructures du Hamas et de son allié du Jihad islamique. Ces deux groupes sont classés « terroristes » par les États-Unis, l’Union européenne et Israël.
L’aide internationale au compte-gouttes
L’aide internationale a commencé à arriver au compte-gouttes depuis samedi via l’Égypte. Lundi, un troisième convoi a franchi la frontière à Rafah, le seul point de passage vers Gaza qui ne soit pas sous contrôle israélien. Au total, une cinquantaine de camions ont pu entrer en trois jours, alors qu’il en faudrait selon l’ONU au moins 100 par jour.
Les États-Unis, qui ont obtenu l’accord d’Israël et de l’Égypte pour laisser passer l’aide, ont annoncé dimanche « qu’il y aurait dorénavant un flux continu ». Mais pour le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, il faut « plus d’aide, plus rapidement » ainsi qu’une « pause humanitaire » pour permettre sa distribution.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a lui aussi appelé lundi à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza, alors que 35 travailleurs humanitaires y sont morts depuis le début du conflit, dont six au cours des dernières 24 heures, selon l’ONU.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, dont le pays n’a pas condamné explicitement l’attaque du Hamas, a dit lundi à son homologue israélien que « tous les pays avaient le droit de se défendre », lors du premier appel entre les hauts diplomates des deux nations depuis le début du conflit. « La tâche la plus urgente désormais est d’empêcher la situation de s’aggraver et de conduire à une catastrophe humanitaire plus grave », a aussi déclaré Wang Yi à Eli Cohen, selon un communiqué de son ministère.
L’armée israélienne continue ses préparatifs en vue d’une offensive terrestre, massant des soldats aux abords de la bande de Gaza et y menant des incursions limitées pour viser l’infrastructure du Hamas et chercher à localiser les personnes disparues ou enlevées.
Cette perspective inquiète la communauté internationale qui redoute un embrasement du conflit. L’Iran, allié du Hamas, a averti que la situation risquait de devenir « incontrôlable » au Proche-Orient. Les États-Unis ont renforcé leur présence militaire dans la région. Une initiative qui fait courir le risque d’une « escalade » du conflit, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov à Téhéran lundi.
Depuis le 15 octobre, l’armée israélienne appelle les civils du nord de la bande de Gaza, où les bombardements sont les plus intenses, à fuir vers le sud. Toutefois, les frappes continuent aussi de toucher le sud, proche de la frontière égyptienne, où les déplacés sont massés par centaines de milliers.
Une situation humanitaire « catastrophique »
La situation humanitaire est « catastrophique », a averti l’ONU, avec au moins 1,4 million de Palestiniens qui ont fui leur foyer. À Rafah, des hommes remplissaient d’eau des bidons en plastique depuis des citernes, pendant que d’autres fouillaient les ruines d’un bâtiment détruit par une frappe, à la recherche de survivants. « Ils ont mis le corps déchiqueté de mon fils dans un sac bleu, Cham était calcinée », s’étrangle Ayman Abou Chamalah, un Palestinien de 34 ans, qui a perdu deux enfants et son épouse dans un bombardement. À Khan Younès, toujours dans le sud, une famille s’apprêtait aussi à enterrer des enfants tués dans un bombardement, leurs corps drapés de blanc portés jusqu’au cimetière par des proches.
Au Liban, plus de 19.000 personnes ont été déplacées après une multiplication des affrontements entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran et allié du Hamas, à la frontière entre les deux pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). La zone frontalière du côté israélien a elle aussi été évacuée.
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