INTERNATIONAL

Le Kremlin accuse les États-Unis de tout faire pour « prolonger la guerre » en Ukraine

novembre 20, 2024 11:24, Last Updated: novembre 20, 2024 17:52
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La Russie a accusé mercredi les États-Unis de tout faire pour « prolonger la guerre » en renforçant leurs fournitures d’armes à l’Ukraine, peu après l’annonce de la livraison de mines antipersonnel, en dépit des mises en garde russes, y compris nucléaires.

Sur le départ avant la prise de fonction de Donald Trump en janvier, l’administration de Joe Biden a récemment autorisé l’Ukraine à frapper en territoire russe avec des missiles longue portée de fabrication américaine, une ligne rouge pour Moscou.

Et mercredi, un haut responsable américain a annoncé à l’AFP que Washington s’apprêtait à fournir à l’Ukraine des mines antipersonnel, un type d’armement très critiqué par les ONG pour le nombre de victimes civiles qu’il provoque, y compris longtemps après la fin des conflits. Mais cette arme pourrait aider à freiner l’avancée des troupes russes, qui s’accélère dans l’Est.

Les États-Unis « sont pleinement dévoués au prolongement de la guerre en Ukraine et font tout ce qu’ils peuvent à cette fin », a fustigé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sans pouvoir confirmer ces livraisons de mines. Selon le responsable américain, les mines fournies à l’Ukraine seront « non-persistantes », c’est-à-dire équipées d’un dispositif d’auto-destruction ou d’auto-désactivation. Elles sont destinées à renforcer la défense ukrainienne au moment où ses troupes reculent sur le front.

Une organisation anti-mines, l’ICBL – prix Nobel de la paix en 1997 –, a condamné une « décision désastreuse des États-Unis » et appelé l’Ukraine à refuser de recourir à ce type d’armement. Cette annonce intervient alors que le nombre de victimes des mine et munitions non-explosées est en hausse dans le monde, selon le rapport annuel de l’organisation spécialisée « l’Observatoire des mines ». L’Ukraine est déjà le pays le plus miné de la planète, selon l’ONU. Enterrées ou dissimulées sur le sol, les mines anti-personnel explosent quand une personne s’en approche ou entre en contact avec elles, provoquant souvent des mutilations si ce n’est la mort.

Une posture « escalatoire » de la Russie

La Russie avait déjà accusé mardi les alliés occidentaux de l’Ukraine à chercher « l’escalade » du conflit, après une première frappe ukrainienne sur son territoire à l’aide de missiles américains à longue portée ATACMS. Elle a affirmé avoir détruit cinq projectiles ayant visé des installations militaires dans la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine, et promis une « réponse appropriée » à ces tirs qui ont une nouvelle fois conduit Moscou à employer un discours nucléaire.

Selon sa nouvelle doctrine sur l’emploi de l’arme nucléaire, officialisée mardi, la Russie peut désormais y recourir en cas d’attaque « massive » par un pays non nucléaire mais soutenu par une puissance nucléaire, une référence claire à l’Ukraine et aux États-Unis. Ce changement « exclut de facto la possibilité de vaincre les forces armées russes sur le champ de bataille », a souligné mercredi le patron du renseignement extérieur russe, Sergueï Narychkine, laissant entendre que la Russie allait recourir à la bombe atomique plutôt que de risquer la défaite dans une guerre conventionnelle.

Washington, Paris, Londres et l’Union européenne ont dénoncé une attitude « irresponsable ». L’Ukraine a exhorté ses alliés à « ne pas céder à la peur ». Emmanuel Macron a lui dénoncé en marge du sommet du G20 une posture « escalatoire » de la Russie, qu’il a appelée « à la raison ». La Chine, partenaire crucial de Moscou accusée de participer à son effort militaire, a de son côté appelé « toutes les parties » au « calme » et à la « retenue ».

Une « possible attaque aérienne significative » sur l’Ukraine

Sur le terrain, l’armée russe continue d’avancer, revendiquant mercredi la capture d’une nouvelle localité sur le front est, près de Kourakhové, tandis que les frappes se sont poursuivies en Ukraine comme en Russie au cours de la nuit. La capitale ukrainienne, Kiev, et la deuxième ville du pays, Kharkiv, dans le nord-est, ont été visées par des drones et des missiles, sans faire de dégâts significatifs ou de victimes, a annoncé l’armée de l’air.

L’ambassade des États-Unis à Kiev a mis en garde mercredi contre une « possible attaque aérienne significative » sur l’Ukraine, sans davantage de précisions, alors que le pays fait déjà face à des attaques russes quotidiennes, souvent massives. La dernière de ces frappes massives, dimanche, avait une nouvelle fois visé le système énergétique ukrainien, provoquant des coupures d’électricité.

Côté russe, le ministère de la Défense a rapporté avoir abattu une cinquantaine de drones ukrainiens au-dessus de plusieurs régions dont celle de Moscou. La Russie est elle-même accusé d’escalade, ayant, selon Kiev et les Occidentaux, désormais l’appui d’au moins 10.000 soldats nord-coréens. La Corée du Nord fournirait aussi de larges quantités d’obus et des missiles. Selon les renseignements sud-coréens, Pyongyang a livré à la Russie de nouvelles cargaisons de systèmes d’artillerie et de lance-roquettes multiples.

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