Le Kremlin s’est dit jeudi prêt à un dialogue « dans le respect mutuel » avec le Président américain Donald Trump, qui a menacé de nouvelles sanctions si la Russie ne conclut pas d’accord avec l’Ukraine pour mettre fin au conflit.
Depuis sa réélection, le monde occidental, la Russie et l’Ukraine attendent de voir quelle position adoptera l’imprévisible dirigeant américain, notamment sur l’aide militaire cruciale pour l’Ukraine, et quelles concessions il réclamera de Moscou et Kiev, d’autant qu’il se vante d’avoir une bonne relation avec le président russe Vladimir Poutine.
Après plusieurs jours de silence, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a dit jeudi ne voir « rien de particulièrement nouveau » dans les premiers propos du milliardaire sur le sujet. Donald Trump, déjà à la Maison Blanche de 2017 à 2021, « a été le président américain qui a le plus eu recours à ces méthodes de sanctions », a-t-il ajouté.
« Nous restons prêts au dialogue, à un dialogue sur un pied d’égalité et dans le respect mutuel », a néanmoins assuré M. Peskov. « Lors de sa première présidence, il y avait eu un tel dialogue entre Poutine et lui », a estimé le porte-parole russe, selon lequel le Kremlin attend toujours « des signaux » en ce sens de la Maison Blanche.
Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises qu’il se préparait à parler au président russe, mais sans donner de date. Vladimir Poutine s’est lui aussi dit prêt à une entrevue ou une discussion avec son homologue américain.
Menace de nouvelles sanctions pour la Russie
Donald Trump a cependant menacé mercredi la Russie de nouvelles sanctions si elle ne conclut pas « maintenant » un accord avec l’Ukraine, pour mettre fin au conflit lancé par Moscou il y a bientôt trois ans. « Si nous ne parvenons pas à un accord, rapidement, je n’aurai pas d’autre choix que d’augmenter les taxes, droits de douane et sanctions contre tout ce qui peut être vendu par la Russie aux États-Unis, ainsi que dans les différents pays qui s’y associeront », a insisté le président américain.
Et lundi, jour de son investiture, Donald Trump avait sommé Vladimir Poutine de trouver un « accord » de paix, car selon lui le président russe « est en train de détruire la Russie en ne trouvant pas un règlement » au conflit.
Pendant sa campagne, Donald Trump avait promis de mettre fin au conflit en Ukraine « en 24 heures », sans jamais expliquer comment. Il a nommé l’ex-général Keith Kellogg, qui a appelé Kiev à plusieurs concessions, comme émissaire chargé du dossier. Le retour au pouvoir de M. Trump est perçu comme un tournant potentiel pour le conflit, même si ses intentions restent floues.
Les États-Unis sont le premier soutien militaire de l’Ukraine. Donald Trump avait critiqué cette aide pendant sa campagne, mais depuis son investiture il n’a pas signifié clairement s’il entendait la maintenir ou y mettre fin. L’Ukraine craint néanmoins d’être poussée à la table des négociations en position défavorable, car elle est en difficulté sur le front, et d’être contrainte à céder ses territoires occupés par la Russie.
« Négociations équitables »
Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans une publication sur Telegram jeudi résumant son interview avec l’agence Bloomberg, a posé comme condition aux pourparlers l’obtention de réelles garanties de ses alliés. « La question est de savoir si l’Ukraine sera seule ou si l’Ukraine sera avec ses alliés », a-t-il dit, jugeant que c’était sur cela que reposait la tenue « de négociations équitables ».
Volodymyr Zelensky a notamment évoqué plus tôt cette semaine la présence d’un contingent de troupes occidentales en cas de trêve. L’armée russe ne cesse d’avancer dans l’est de l’Ukraine, face à des troupes ukrainiennes épuisées et moins bien équipées. Le ministère russe de la Défense a revendiqué jeudi la prise du petit village de Soloné, dans la région de Donetsk où se concentrent les combats.
Les États-Unis ont déjà imposé plusieurs salves de sanctions et d’embargos sur les importations depuis la Russie, qui se sont très nettement réduites, passant de 4,3 milliards de dollars de janvier à novembre 2023, à 2,9 milliards sur la même période l’an dernier, soit désormais moins de 0,1% des importations entrant dans le pays. Parmi les produits importés aux États-Unis figurent en particulier des engrais et des métaux.
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