Le musée du Louvre accueille 16 œuvres d’art, dont de précieuses icônes byzantines en provenance de Kiev, afin de les protéger de la guerre en Ukraine, a-t-on appris mercredi auprès de sa présidente.
« Dès le début de la guerre, comme d’autres grandes institutions muséales, notre préoccupation a été de voir comment apporter notre soutien à nos confrères ukrainiens. À l’automne, face à l’intensité du conflit, nous avons décidé de ce sauvetage », a précisé à l’AFP Laurence des Cars, confirmant une information du journal Le Monde. « C’est peu de choses dans un océan de tristesse et de désolation, mais c’est tout un symbole », a-t-elle ajouté, « consciente de l’importance de sauver ce patrimoine millénaire au cœur de l’Europe et de la nécessité de le transmettre ».
Parmi ces œuvres, dont le plus grand musée du monde a piloté l’évacuation : cinq icônes byzantines provenant du musée Bohdan et Varvara Khanenko, musée national des arts de Kiev. Elles seront exposées au public à partir du 14 juin et jusqu’au 6 novembre, a précisé à l’AFP Mme des Cars. Onze autres œuvres, « parmi les plus emblématiques et les plus fragiles » du musée ukrainien, sélectionnées en vue d’une collaboration scientifique sur la restauration des œuvres au Louvre, seront hébergées dans les réserves, a détaillé le Louvre.
Au moins 468 sites culturels endommagés
Fin octobre 2022, Mme des Cars avait reçu une délégation ukrainienne de représentants des musées, dont la directrice du musée Khanenko, au moment où l’Unesco avait identifié 240 sites endommagés par la guerre. L’inventaire du ministère de la Culture ukrainien faisait alors état de 468 sites culturels endommagés, détruits ou abîmés, dont 35 musées.
Une roquette était tombée début octobre près du musée Khanenko, soufflant les fenêtres. À l’exception de grands tableaux, les œuvres d’art avaient pour la majorité été « déplacées dans les réserves, où elles sont soumises à des variations de température et à des coupures d’électricité, qui inquiètent nos homologues », a raconté Mme des Cars.
L’opération de sauvetage des 16 œuvres sélectionnées, soutenue financièrement par l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit, a été actée officiellement lors d’un déplacement en Ukraine de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, en février et les œuvres ont été escortées militairement via la Pologne et l’Allemagne début mai. Intitulée « Aux origines de l’image sacrée », l’exposition des icônes byzantines préfigurera l’ouverture en 2027 d’un nouveau département des Arts de Byzance et des Chrétientés en Orient.
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