Le 26 septembre, un juge a levé les scellés sur un acte d’accusation contre le maire de New York, Eric Adams, accusé d’avoir accepté des pots-de-vin et des contributions illégales à sa campagne électorale en provenance de sources étrangères. La résidence du maire de New York a été perquisitionnée plus tôt dans la journée.
M. Adams doit répondre de cinq chefs d’inculpation, dont association de malfaiteurs en vue de commettre une fraude électronique, selon l’acte d’accusation. Il est accusé d’avoir accepté des avantages en provenance d’hommes d’affaires étrangers et un représentant du gouvernement turc qui, selon les autorités, tentaient de l’influencer dans ses décisions.
Adams, qui est le premier maire de New York à être inculpé au pénal pendant son mandat, a publié une déclaration vidéo, le 25 septembre, dans laquelle il nie les allégations des procureurs. Il a indiqué qu’il ne démissionnerait pas, qualifiant les allégations de partiales, « entièrement fausses » et « fondées sur des mensonges ».
Lors d’une conférence de presse tenue le 26 septembre, M. Adams a de nouveau indiqué qu’il ne démissionnerait pas de son poste de maire.
« C’est un jour malheureux. C’est un jour douloureux. Mais malgré tout ça, nous allons enfin révéler pourquoi, pendant dix mois, j’ai enduré cette épreuve. Et j’ai hâte de me défendre », a-t-il déclaré.
Selon l’acte d’accusation, sa campagne a reçu plus de 10 millions de dollars de fonds publics de contrepartie grâce à de fausses certifications.
Adams et des personnes agissant « sous sa direction ont faussement certifié leur conformité aux réglementations applicables en matière de financement des campagnes » malgré l’acceptation par le maire de dons fictifs dans le cadre de ses campagnes, peut-on lire dans l’acte d’accusation. Il est également accusé d’avoir utilisé « la nature cachée de ces contributions illégales pour présenter faussement ses campagnes comme respectueuses de la loi », selon l’acte d’accusation.
Le maire est également accusé d’avoir sollicité et exigé des pots-de-vin, notamment des réductions importantes et des voyages gratuits auprès d’un fonctionnaire turc, selon les procureurs. Le fonctionnaire aurait cherché à obtenir l’aide de M. Adams afin de contourner les réglementations relatives à la mise en service du consulat turc à Manhattan.
Selon l’acte d’accusation, Adams a parfois accepté de payer une « somme symbolique » pour « donner l’impression d’avoir payé un voyage à un prix fortement réduit », écrivent les procureurs. À d’autres occasions, il a demandé à d’autres personnes de « créer de fausses traces écrites, suggérant à tort qu’il avait payé » ou qu’il prévoyait de payer pour des avantages relatifs à des voyages, ont-ils écrit.
M. Adams est accusé d’avoir effacé des messages échangés avec d’autres personnes soupçonnées d’être impliquées dans le système. Dans un cas, il a indiqué à une autre personne qu’il supprimait « toujours » les messages qu’elle lui adressait, selon les procureurs.
En 2021, selon l’acte d’accusation, le représentant du gouvernement turc a fait savoir au maire qu’il était temps de « lui rendre la pareille » en « faisant pression sur le service des incendies de la ville de New York [FDNY] » pour permettre l’ouverture du consulat à Manhattan à temps pour une visite du président turc.
« À l’époque, le bâtiment aurait échoué à une inspection de la FDNY », affirment les procureurs.
Lors d’une conférence de presse télévisée tenue le 26 septembre, le procureur Damien Williams a déclaré que M. Adams avait abusé de la confiance du public, l’accusant de s’être engagé dans un système de corruption « de longue date » remontant à près d’une décennie.
« Il s’agissait d’un plan pluriannuel visant à s’attirer les faveurs d’un politicien new-yorkais en pleine ascension : Eric Adams », a-t-il déclaré, notant que les activités illégales présumées de M. Adams ont commencé en 2016 et ont duré jusqu’en 2021 au moins.
Plus précisément, il a mené une « action officielle corrompue » lorsqu’il aurait fait pression sur le FDNY pour qu’il approuve le consulat turc, a fait remarquer M. Williams.
Depuis un mois, la ville de New York connaît de nombreux bouleversements politiques. Le commissaire de police Edward Caban a démissionné le 12 septembre, une semaine après que des agents du FBI ont saisi son téléphone. Quelques jours plus tard, la conseillère juridique principale de M. Adams a démissionné, déclarant qu’elle ne pouvait « plus servir efficacement » à ce poste.
Le 25 septembre, le chancelier des écoles publiques de la ville, David Banks, a annoncé qu’il prendrait sa retraite à la fin de l’année, quelques semaines après que le New York Times a rapporté que ses téléphones avaient été saisis par des agents fédéraux.
Le week-end dernier, le chef intérimaire de la police de New York, Tom Donlon, a confirmé que ses domiciles avaient été perquisitionnés par des agents fédéraux, bien que l’agence chargée de l’application de la loi n’ait fourni que peu de détails à ce sujet.
Si M. Adams décide de démissionner avant la fin de son premier mandat, le défenseur du peuple de la ville de New York, le démocrate Jumaane Williams, lui succédera en tant que maire par intérim.
Epoch Times a contacté le bureau du maire de New York le 26 septembre pour obtenir des précisions sur ces accusations.
Avec Reuters
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