Selon des documents internes, l’ambitieux métavers de Zuckerberg, de plusieurs milliards de dollars, n’a pas encore suscité le même élan que les plateformes déjà existantes du groupe que sont Facebook et Instagram.
Le métavers du géant technologique, Horizon Worlds, ne répond pas aux attentes. La société mère Meta a revu à la baisse ses prévisions de 500.000 à 280.000 utilisateurs mensuels.
Selon les documents obtenus par le Wall Street Journal, le nombre d’utilisateurs s’élève actuellement à 200.000, soit bien moins que les 3,6 milliards d’utilisateurs actifs de Facebook, Instagram ou WhatsApp.
Les documents internes ont également révélé que de nombreux visiteurs d’Horizon Worlds ne se reconnectaient pas une fois passé le premier mois, et que seuls 9% des mondes de la plateforme avaient été visités par au moins 50 personnes.
Horizon Worlds est un jeu vidéo de réalité virtuelle gratuit qui donne aux utilisateurs la possibilité d’interagir et de s’engager avec d’autres joueurs dans un monde en ligne construit de toutes pièces.
Le jeu mis au point par Meta a été présenté comme une opportunité d’attirer les jeunes, que le géant technologique est en train de perdre au profit d’autres plateformes comme l’application chinoise TikTok.
Cependant, la qualité de ce métavers est régulièrement critiquée, le graphisme par exemple, et son absence apparente d’éléments propres à le distinguer de mondes en ligne plus anciens comme Second Life.
D’autres métavers concurrents font également état de difficultés à attirer des utilisateurs réguliers.
Selon la société de suivi de données DappRadar, le monde virtuel Decentraland, basé sur l’Ethereum, n’a apparemment que 38 utilisateurs en moyenne toutes les 24 heures, tandis que son concurrent, The Sandbox, 522.
Le rapport a contraint Decentraland à se défendre concernant ces chiffres en affirmant qu’il s’agissait de désinformation.
« Certains sites Web ne surveillent que les transactions spécifiques aux contrats intelligents et les présentent ensuite comme les visiteurs uniques quotidiens… ce qui est inexact », a écrit la société sur Twitter.
Un obstacle de taille à franchir
Le professeur Barney Tan, de l’Université de Nouvelle‑Galles du Sud (UNSW), est sceptique quant à la capacité du métavers de Zuckerberg à atteindre un niveau de sophistication à même de fidéliser ses utilisateurs.
« Ses perspectives de succès dépendent de la quantité de fournisseurs de services complémentaires, de co‑développeurs et d’utilisateurs, qu’ils parviendront à attirer dans son écosystème, car Meta ne peut pas tout faire tout seul », a‑t‑il antérieurement signifié par courriel à Epoch Times.
« Ça aide surement que ce soit une grande compagnie comme Meta, le fer de lance d’une transition vers le métavers, mais en même temps, Meta n’a pas la meilleure réputation parmi les entreprises technologiques. »
Beaucoup s’interrogent également sur l’impact d’un métavers si vaste engageant des millions d’utilisateurs. Les spécialistes s’inquiètent de problèmes d’ores et déjà très répandus, tels que le harcèlement en ligne ou la dépendance à Internet, ce nouvel « opium du peuple ».
Jason Miller, le fondateur de l’application de médias sociaux Gettr, a partagé une appréciation similaire.
« C’est un peu une extension de la culture identitaire jusque dans la sphère des ordinateurs », a‑t‑il récemment déclaré à Epoch Times. « Allez, je vais vivre ma vie en ligne et être cette autre personne ou cette autre version de moi‑même. D’ailleurs, je peux acheter des choses quand je suis connecté et rendre ma vie en ligne plus cool et différente. »
« Ce n’est pas la vraie vie, et je pense qu’il y a un certain moment où on est en train de tomber dans du transhumanisme et toutes sortes de choses bizarres. Ce n’est pas vraiment [ce qu’on peut appeler] un grand pas en avant. »
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