Le Mexique renoue avec le culte de la vierge de Guadalupe, défiant le risque de rebond pandémique

Par Epoch Times avec AFP
13 décembre 2021 13:02 Mis à jour: 13 décembre 2021 15:29

Le Mexique a renoué dimanche avec le culte de sa sainte patronne, la vierge de Guadalupe, un des plus grands pèlerinages catholiques au monde, après d’autres rassemblements massifs défiant le risque de rebond épidémique dans l’un des rares grands pays aux frontières ouvertes.

Le gouvernement de la capitale Mexico a indiqué dimanche que la basilique de Guadalupe avait reçu 3,5 millions de visiteurs depuis le 1er décembre jusqu’à dimanche, et que la journée s’était déroulée sans incident.

11 millions de visiteurs en 2019

Les festivités religieuses avaient rassemblé 11 millions de visiteurs en 2019, avant d’être annulées en 2020 à cause de la pandémie.

Entre masques et gel obligatoire, le cérémonial a été modifié par la force d’une pandémie capable de perturber une tradition qui a commencé il y a 490 ans, quand la vierge est apparue en 1531 à un Indien, Juan Diego, sur la colline de Tepeyac.

Des millions de pèlerins visitent la basilique de Guadalupe à Mexico pour honorer les patronne, la Vierge de Guadalupe. Photo Pedro PARDO /AFP via Getty Images.

Les fidèles de la « morenita » (la petite brune) doivent présenter un « schéma complet de vaccination », ce qui est le cas de 65,6 millions de personnes, soit un peu plus de 50% des 128 millions de Mexicains d’après les derniers chiffres officiels.

Contrairement à la cohue des années passées, « maintenant avec cette pandémie, tout le monde s’éloigne les uns des autres et nous nous respectons tous. C’est beaucoup mieux », a déclaré à l’AFP Edgar Bryan, un livreur de gaz de 23 ans.

Ne peuvent pas dormir sur place

En toute logique, ils sont priés de ne pas venir avec des enfants ou des adolescents non vaccinés. Ils ne peuvent pas dormir sur place, ni rester trop longtemps à l’intérieur du sanctuaire.

Les messes sont remplacées par des sermons pré- enregistrés diffusés dès samedi sur YouTube.

Le pèlerinage ouvre la parenthèse des fêtes de fin d’année qui vont durer jusqu’aux rois mages début janvier, sans restriction particulière malgré 235 nouveaux décès et 2.655 nouveaux cas recensés samedi pour un total de 296.672 décès et plus de 3,9 millions de cas depuis mars 2020.

La célébration de l’apparition de la Vierge de Guadalupe au paysan indigène Juan Diego au Mexique en 1531, à la basilique de la Vierge de Guadalupe. Photo Johan ORDONEZ /AFP via Getty Images.

A contrario de la panique dans de nombreuses régions du monde, Mexico n’a pris aucune mesure particulière à l’annonce cette semaine d’un premier cas du variant Omicron sur son territoire.

« Ce ne sont pas des mesures utiles pour contenir les variants »

Le septième pays le plus visité au monde reste l’un des rares dont les « frontières demeurent ouvertes aux voyageurs », comme l’indique les sites internet de ses ambassades.

A part un questionnaire sanitaire, le gouvernement mexicain « n’impose aucune restriction liée à la pandémie », pas même l’obligation de présenter un test PCR négatif. Les voyages non essentiels sont juste déconseillés, à l’appréciation des voyageurs.

Un pèlerin lors de la procession près de la Basilique de Guadalupe à Mexico. Photo Alfredo ESTRELLA /AFP via Getty Images.

« Fermer les frontières et bloquer les personnes ou les biens ne sont pas des mesures utiles pour contenir les variants », répète le sous-secrétaire d’Etat à la Santé Hugo Lopez-Gatell Ramirez, qui mise sur la vaccination « pour réduire les risques d’hospitalisation et de morts ».

L’administration d’un rappel ou d’une troisième dose aux plus de 60 ans a d’ailleurs commencé cette semaine, avec en tête de liste le président de la République Andres Manuel Lopez Obrador.

Le pays reste en « feu vert » sanitaire

Au total, 27 des 32 Etats unis mexicains (le nom officiel du pays) restent en « feu vert » sanitaire, indice de faible risque épidémiologique qui n’implique aucune restriction, à part la trinité port du masque-lavage des mains « sana distancia » (saine distance d’1,5 mètre entre les individus dans les commerces, les restaurants, les transports, les cinémas…).

Comme pour rattraper le temps perdu après de longues et douloureuses périodes de « feux rouges », les rassemblements massifs en plein air se sont succédé depuis un mois et demi: défilé géant pour la Fête des morts début novembre, Grand prix de Formule 1, Féria internationale du livre (FIL) à Guadalajara, discours du président le 1er décembre devant des dizaines de milliers de personnes.

Le sport n’est pas en reste. La finale aller du championnat de football Léon-Atlas s’est joué devant 23.500 personnes jeudi soir.

Mexico a aussi renoué avec la fête des « Sonideros », soit des DJ de quartiers qui animent des sortes de fêtes populaires.

« C’est une discothèque ambulante dans ta rue, qui se remplit comme tu ne peux pas imaginer », s’enthousiasme Mario Alberto Linares, un « sonidero » qui a fait danser samedi dernier un faubourg de Ciudad Lago, un quartier populaire du nord de la ville de Mexico.

Seule la perspective d’un éventuel rebond du virus enraye un peu sa joie de vivre: « On commence à sentir de mauvaises ondes. Je sens qu’ils vont nous laisser travailler jusqu’en janvier et nous enfermer après. J’espère que non, mais on entend des rumeurs ».


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