Le milliardaire et ex-maire de New York Michael Bloomberg s’est lancé dimanche dans la course à la Maison Blanche, relançant avec sa candidature la compétition déjà serrée pour l’investiture démocrate.
« Je suis candidat à la présidentielle pour battre Donald Trump et reconstruire l’Amérique », a déclaré sur son site internet l’homme d’affaires de 77 ans, qui avait ouvertement multiplié ces dernières semaines les préparatifs à son entrée en campagne.
Son immense fortune acquise dans l’information financière -quelque 50 milliards de dollars- fait de lui un prétendant apte à chambouler la course, encore très ouverte avec 18 candidats prêts à défier l’actuel locataire de la Maison Blanche en novembre 2020, sans favori évident.
Les interrogations sur l’âge avancé des candidats
L’entrée en piste de M. Bloomberg ne manquera pas de relancer les interrogations sur l’âge avancé des candidats, avec désormais quatre septuagénaires en lice pour déloger Donald Trump, également septuagénaire, de la Maison Blanche.
L’ancien vice-président Joe Biden, 77 ans, mène la course devant les progressistes Elizabeth Warren, 70 ans, et Bernie Sanders, 78 ans, avec le jeune maire Pete Buttigieg, 37 ans, en quatrième position, selon les sondages nationaux.
M. Bloomberg fait le calcul qu’il peut percer entre Mme Warren et M. Sanders jugés bien trop à gauche par une partie de l’électorat démocrate et M. Biden, affaibli par des interrogations sur son état physique et happé par l’affaire ukrainienne qui vaut à Donald Trump une procédure en destitution.
L’entrée en course de M. Bloomberg n’a pas suscité de réaction immédiate de Donald Trump qui s’est contenté de retweeter des critiques de sympathisants républicains contre l’ex-maire de New York. Très actif dans la lutte contre le changement climatique, contre la prolifération des armes à feu ou pour la santé, Michael Bloomberg avait annoncé en mars qu’il renonçait à se présenter pour, entre autres, ne pas saper les chances de M. Biden.
Un casse-tête déontologique pour l’agence de presse Bloomberg
Son revirement apparaîtrait donc comme un signal clair qu’il doute sérieusement des chances de ce dernier. Sa candidature représente par ailleurs un casse-tête déontologique pour son agence de presse, qui a annoncé qu’elle couvrirait la campagne de son patron, mais qu’elle suspendait les éditoriaux non signés, qui reflétaient les opinions du milliardaire américain.
Fondée en 1990, l’agence Bloomberg News c’est 2.400 journalistes, un fil d’actualités, des magazines, une station de radio, des podcasts, une chaîne de télévision, et une couverture exhaustive de l’actualité politique, avec notamment six journalistes affectés à la Maison Blanche.
« Aucun autre candidat à la présidentielle a jamais possédé un organe de presse de cette taille », a indiqué le rédacteur en chef John Micklethwait dans une note à ses collègues, reconnaissant que cela « ne serait pas facile pour la rédaction ».
Les candidats du camp démocrate sont « décevants »
Questionnée sur la chaîne ABC, la conseillère de la Maison Blanche Kellyanne Conway a jugé que l’entrée de M. Bloomberg dans la course montrait que les candidats du camp démocrate sont « décevants ».
« Nous accueillons tout le monde dans la course », a de son côté indiqué la candidate démocrate Amy Klobuchar sur la chaîne ABC, avant de préciser: « Je ne suis pas sûre que la carte à jouer soit celle de ‘j’ai plus d’argent que le type à la Maison Blanche’, je pense que les gens veulent quelqu’un de différent ».
Neuvième fortune mondiale d’après Forbes, Mike Bloomberg a lancé dimanche une campagne de publicités télévisées de 31 millions de dollars, un record jugé d’avance anti-démocratique par le candidat socialiste Bernie Sanders.
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