S’étant activement engagé dans la lutte contre la criminalité organisée, le ministre colombien de la Défense, Iván Velásquez Gómez, somme l’Europe de jouer un rôle plus actif.
Dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue, la Colombie est le seul pays d’Amérique latine à coopérer de manière officielle avec les services européens, et ce depuis plusieurs années. Le ministre colombien de la Défense souhaite que la forte demande de cocaïne au sein de l’Union européenne soit réduite. C’est ce qu’il a indiqué à Bruxelles le 29 septembre dernier, lors du deuxième dialogue UE-Colombie sur la drogue, relate France Soir.
« Tant qu’il y aura une demande, les gens s’efforceront de produire l’offre »
Pour Iván Velásquez Gómez, l’UE a un rôle crucial à jouer dans la lutte contre les réseaux de trafiquants de drogue. Il lui demande donc d’intensifier ses efforts en changeant d’approche et de stratégie. « Nous faisons notre part, à vous de faire la vôtre », a-t-il déclaré à Bruxelles fin septembre à la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Ylva Johansson, avec laquelle il s’est entretenu, ainsi que le rapporte euronews.
« Ce que nous faisons, c’est travailler pour éviter que la cocaïne ne parvienne sur votre continent », a-t-il expliqué, ajoutant : « Mais dans le même temps, nous aimerions que des mesures soient prises pour que, tout en essayant de contrôler l’offre, les pays consommateurs essaient de contrôler et de réduire la demande, car tant qu’il y aura une demande, les gens s’efforceront de produire l’offre. »
Réclamant un renforcement de la coopération entre Bruxelles et Bogota, le ministre colombien de la Défense a poursuivi : « Nous verrons comment l’offre est produite parce que les trafiquants de drogue ont suffisamment d’opportunités pour vendre leur marchandise et c’est pourquoi ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous pourrons parvenir à une réduction radicale de l’offre et de la demande de drogue, ce qui contribuera à porter ses fruits en termes de répression, d’une part, et de prévention, d’autre part. »
Les gouvernements européens s’inquiètent de l’augmentation de la violence
Ce 29 septembre, les deux acteurs se sont donc mis d’accord pour intensifier le partage d’informations et la communication, afin de lutter plus efficacement contre cette criminalité organisée. Le ministre Velásquez a déclaré vouloir « s’attaquer aux responsables du marché », « affecter leurs finances » et « rechercher l’argent pour démanteler leurs réseaux ». « C’est ce sur quoi nous nous sommes mis d’accord, tant les représentants de l’UE que ceux des pays d’Amérique latine », a-t-il précisé.
Le ministre colombien a indiqué que 510 tonnes de cocaïne ont été saisies, la moitié étaient destinées à l’Europe, précise France Soir. Par ailleurs, quelque 250 millions de dollars de marchandises ont été saisies et 3000 laboratoires détruits.
Les gouvernements européens s’inquiètent avant tout de l’augmentation de la violence et de la corruption liées à ces trafics de drogue. En août dernier, des meurtres se sont en effet produits lors de fusillades liées au trafic de stupéfiants, notamment à Nîmes (France), où un enfant de 10 ans ainsi qu’un jeune âgé de 18 ans ont été tués. La même chose s’est également produite dans d’autres pays européens, notamment à Anvers (Belgique) et à Stockholm (Suède).
Unir nos forces « pour préserver nos rues de la violence liée au trafic de drogue »
Le 26 février dernier, la ministre belge de l’Intérieur Annelies Verlinden, accompagnée de Ylva Johannson, se sont rendues en Équateur et en Colombie. « Que ce soit en Belgique ou en Équateur et en Colombie, les narcotrafiquants opèrent de plus en plus brutalement. La menace du crime organisé s’amplifie dans le monde entier, et la sécurité de nombreuses personnes est compromise. Aucun pays ne peut lutter seul contre cette menace. Il faut un réseau pour combattre un réseau », avait déclaré le 8 Mars 2023 Annelies Verlinden dans un communiqué de presse, mentionnant : « Il est en effet crucial que nous unissions nos forces pour maintenir la drogue hors du port d’Anvers et pour préserver nos rues de la violence liée au trafic de drogue. »
Des accords de coopération ont donc été trouvés, portant sur le renforcement de la sécurité des ports et le scannage des conteneurs, précise France Soir. Par ailleurs, un accord a été trouvé entre la Colombie et Europol, qui est l’agence européenne de police criminelle. Cette dernière permet un échange de renseignements plus facile entre polices nationales en matière de stupéfiants, de terrorisme, de criminalité internationale et de pédocriminalité, au sein de l’UE.
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