Le ministre de la Fonction publique a des trous de mémoire. Il y a moins d’un mois, il avait envoyé par mail aux fonctionnaires un enregistrement vidéo dans lequel il reconnaissait clairement que la réforme des retraites ne les concernait que très peu. Il soutenait qu’il fallait travailler un peu plus longtemps mais qu’ils allaient garder les « spécificités » du régime de retraite du public. Par « spécificités », il faut comprendre… privilèges.
Or, M. Guérini, invité mercredi, 22 février, par Sonia Mabrouk sur Europe 1, soutient que « les agents de la fonction publique ne sont absolument pas avantagés par rapport aux salariés du privé ». Il semblerait donc qu’il ait déjà oublié les « spécificités » du régime spécial des fonctionnaires. L’IREF lui rappelle quelques…différences entre le régime des fonctionnaires et celui du privé. La première est le fait que les fonctionnaires ne bénéficient pas d’une Caisse de retraite. C’est l’Etat, donc les contribuables, qui payent leur retraite et ces engagements de retraite représentent… 2 534 milliards d’euros. Ensuite, contrairement à ce qu’affirme le ministre, les fonctionnaires sont avantagés par rapport au privé : ils peuvent (pour certaines catégories) partir à la retraite dès 52 ans contre 64 ans dans le privé, leur pension est calculée sur les 6 derniers mois de traitement hors certaines primes (contre 25 meilleures années dans le privé) et le niveau est garanti par l’Etat : 75% du dernier traitement indiciaire pour une carrière complète alors qu’il n’y aucune garantie dans le privé… S’il ne s’agit pas d’avantages, alors, comment faut-il les appeler, monsieur le Ministre ?
Article écrit par Nicolas Lecaussin, Directeur de l’IREF. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
L’IREF est un « think tank » libéral et européen fondé en 2002 par des membres de la société civile issus de milieux académiques et professionnels dans le but de développer la recherche indépendante sur des sujets économiques et fiscaux. L’institut est indépendant de tout parti ou organisation politique. Il refuse le financement public.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.