Le musée imaginaire : photos rares de peintures murales trouvées dans des bâtiments abandonnés et oubliés

Par Anna Mason
16 janvier 2025 14:59 Mis à jour: 16 janvier 2025 19:57

La collection de peintures murales du photographe Romain Veillon, trouvées dans des bâtiments abandonnés, est à la fois belle et poignante. Ce Français de 38 ans aime parcourir le monde pour explorer son domaine de prédilection : le patrimoine abandonné.

Si vous lui demandez où se trouvent les propriétés qui abritent ces scènes peintes de manière fantastique, il vous répondra que c’est un secret.

« Je ne peux pas donner le nom exact de la ville où j’ai trouvé ces peintures, car il serait très facile de les retrouver », a déclaré à Epoch Times Romain Veillon, expliquant que les médias sociaux ont rapidement accéléré la diffusion de l’information. « Lorsque les gens découvrent des endroits comme ceux-ci, le vandalisme peut survenir très rapidement. »

Une magnifique villa, oubliée et intacte pendant des décennies, peut devenir pleine de graffitis ou même être incendiée en l’espace de quelques mois après que son emplacement a été révélé en ligne. Malheureusement, Romain Veillon a vu cela se produire à maintes reprises.

(Crédit photo Romain Veillon)
(Crédit photo Romain Veillon)
(Crédit photo Romain Veillon)

Cependant, il révèle que ses photos proviennent de toute l’Europe, principalement d’Italie, berceau de l’art de la Renaissance, où « même les petites fermes de campagne ont leur salle à manger entièrement peinte ».

D’autres photos ont été prises en France, au Portugal, en Croatie et en Espagne. Il a même repéré des fresques dans des bâtiments abandonnés à Tchernobyl.

Ce qui motive cet intérêt de Romain Veillon trouve son origine dans son enfance, lorsque ce Parisien – qui partage aujourd’hui son temps entre Paris et Dublin – a été fasciné par les vieux espaces abandonnés.

Se demander pourquoi un lieu a été quitté, ce qu’il est advenu de ses propriétaires ou ce qui se passait dans ces pièces a donné naissance à un monde imaginaire dans lequel il est devenu un détective et le héros de sa propre aventure. Chaque histoire aurait été différente et c’est ce qu’il aimait et aime encore.

(Crédit photo Romain Veillon)
(Crédit photo Romain Veillon)
(Crédit photo Romain Veillon)

« C’est un souvenir commun à beaucoup d’entre nous », ajoute-t-il, « la découverte d’un ancien manoir ou d’un hôpital abandonné au bout de la rue. Pour moi, c’était l’usine de camions abandonnée de ma grand-mère que j’avais l’habitude d’explorer chaque été. »

Il faut du temps et de la persévérance pour trouver et pénétrer dans des fermes et des villas perdues et envahies par la végétation. Chiens de garde, sols pourris, hauts murs : Romain Veillon a tout vu au cours de ses nombreux voyages photographiques au fil des ans.

Il se souvient d’une ancienne villa dont le point d’entrée était une fenêtre très étroite. Il a mis 30 minutes à la franchir, avant de se rendre compte qu’en bas, il y avait une porte ouverte.

(Crédit photo Romain Veillon)

Une fois à l’intérieur d’une villa italienne, d’un manoir portugais ou d’un château français délabré, l’excitation de trouver un trésor ne s’estompe jamais. En regardant de l’extérieur, on n’aurait jamais pensé, remarque M. Veillon, qu’il y avait là des œuvres d’art d’une telle vitalité. Dans de nombreux cas, la famille qui possédait la maison devait avoir un certain degré de richesse et de goût artistique.

Certaines peintures murales sont simples et ne requièrent pas beaucoup de compétences, tandis que d’autres sont considérées comme des chefs-d’œuvre par Romain Veillon. Un ami proche, qui est artiste, lui a dit que certaines peintures, comme la fresque rouge avec la femme, sont si impressionnantes qu’elles mériteraient de figurer dans un musée.

Si Romain Veillon devait choisir le tableau de la salle qui l’a le plus impressionné, ce serait La Cage aux perroquets bleu pastel, une œuvre qui joue avec les yeux et crée une illusion pour le spectateur.

« On ne le voit pas tout de suite quand on entre dans la pièce, mais après quelques instants, on se rend compte qu’on est dans un trompe-l’œil ; on est censé se trouver au sommet d’une colline, dans une cage entourée de végétation où volent et vivent des perroquets », explique-t-il.

« Vous avez une vue panoramique sur les paysages environnants. Vous pouvez voir les bâtiments à côté et la mer au loin. J’aime cette peinture parce qu’elle nous fait croire que nous sommes dans un endroit complètement différent et qu’elle fait travailler notre imagination. »

(Crédit photo Romain Veillon)
(Crédit photo Romain Veillon)

En voyant les peintures murales, il est submergé par des émotions contradictoires. Outre l’émerveillement, la joie et le privilège de les voir, il éprouve également de la tristesse devant leur beauté déclinante, sachant qu’elles disparaissent peu à peu.

Les causes de leur abandon sont multiples. La région a peut-être perdu son attrait et ses équipements, comme c’est le cas des centres industriels en déclin. Les hôtels peuvent fermer s’ils ne parviennent pas à rester occupés toute l’année. Les cinémas perdent des spectateurs, les églises manquent de fidèles, etc.

« Le temps change tout », fait-il remarquer.

(Crédit photo Romain Veillon)

L’ambiance qui règne dans ces lieux oubliés est étrange, nostalgique et plutôt inquiétante.

« Pour moi, mes photos agissent comme une nouvelle sorte de Memento Mori ; elles sont là pour nous rappeler que tout a une fin et que nous devrions en profiter tant que cela dure », souligne-t-il.

« J’ai eu une chance inouïe de trouver ces palais abandonnés et ces chefs-d’œuvre, car seules quelques personnes ont pu voir ces peintures et je voulais partager leur beauté. C’est pourquoi je voulais vraiment les photographier et créer ce musée imaginaire. »

Découvrez d’autres de ses photographies ci-dessous :

(Crédit photo Romain Veillon)
(Crédit photo Romain Veillon)
(Crédit photo Romain Veillon)
(Crédit photo Romain Veillon)
(Crédit photo Romain Veillon)
(Crédit photo Romain Veillon)
(Crédit photo Romain Veillon)
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