Le New York Times prépare une nouvelle offensive contre la compagnie des arts Shen Yun, basée à New York, et contre la pratique spirituelle du Falun Gong, a appris Epoch Times.
Cela fait près de vingt ans que le Parti communiste chinois (PCC) s’en prend à Shen Yun, dont la mission est de faire revivre la culture chinoise traditionnelle. La société a été fondée en 2006 par des pratiquants du Falun Gong, une pratique de méditation pacifique dont les pratiquants sont sévèrement persécutés par le PCC.
Depuis 25 ans, les pratiquants de Falun Gong ne cessent de mettre en lumière les abus auxquels ils sont confrontés en Chine, notamment l’enlèvement, la torture et même le prélèvement forcé d’organes par le régime chinois, qui tire profit de la vente de leurs organes. Dans ses représentations, Shen Yun dépeint certaines de ces atrocités.
En dehors de la Chine, le PCC a utilisé des tactiques à la fois agressives et discrètes pour réprimer le Falun Gong, qu’il s’agisse d’attaques physiques, de pressions diplomatiques ou de l’infiltration et de l’utilisation d’organisations médiatiques occidentales à ses fins.
Les efforts du New York Times, qui a publié quatre articles ciblant Shen Yun et le Falun Gong depuis le mois d’août, et qui en prépare un autre, semblent s’inscrire dans la droite ligne des efforts de Pékin. Les arguments avancés dans ces articles correspondent également à une stratégie récemment mise en œuvre par le PCC.
Au début de l’année, trois lanceurs d’alerte du PCC ont révélé des informations sur l’intensification des efforts du PCC pour lutter contre le Falun Gong à l’étranger.
Selon les lanceurs d’alerte qui ont fourni des informations détaillées au Falun Dafa Information Center (FDIC), une organisation à but non lucratif qui surveille la persécution du Falun Gong, l’une des pierres angulaires de la campagne consiste à fabriquer le type d’allégations qui déclencherait très probablement une enquête de la part des autorités américaines.
L’année dernière, un Américain d’origine chinoise, qui s’attribue le mérite d’avoir lancé la dernière croisade du New York Times contre Falun Gong, a été localisé par les forces de l’ordre près du campus de Shen Yun. Peu après, le FBI a émis un avertissement aux forces de l’ordre locales, le décrivant comme « potentiellement armé et dangereux ».
L’homme, qui gère également une chaîne YouTube, a été arrêté et est maintenant accusé de possession illégale d’armes à feu.
« C’est moi qui ai présenté les personnes [les anciens artistes de Shen Yun] au New York Times, en particulier pour les premières interviews. Ils ont trouvé d’autres personnes grâce à cela », a-t-il écrit sur X à la suite de la publication d’un article du New York Times sur Shen Yun au début de l’année.
Dans un message sur X, le YouTubeur a décrit les directeurs de Shen Yun comme ses « ennemis » qu’il essayait d’envoyer en prison.
Dans plusieurs messages, il s’est vanté d’avoir déposé des plaintes contre Shen Yun auprès des autorités de l’État de New York afin de déclencher une action en justice contre le groupe artistique. Il a encouragé d’autres personnes à faire de même.
En ce qui concerne l’alignement de la couverture du New York Times avec les lignes directrices du PCC, un porte-parole du journal a déclaré que le reportage sur Shen Yun était « entièrement sous notre propre direction éditoriale ».
Depuis le lancement de la persécution du Falun Gong en 1999, le PCC a développé une approche globale dans la société contre cette croyance. L’utilisation d’agents chinois à l’étranger est une préoccupation croissante pour les États-Unis.
En 2020, le directeur du FBI, Christopher Wray, a déclaré que les dissidents chinois et les « observateurs qui cherchent à dénoncer les violations massives des droits de l’homme en Chine » sont les cibles des opérations du PCC à l’étranger. Au début de l’année, le FBI a arrêté, dans le cadre d’une opération d’infiltration, deux ressortissants chinois qui cherchaient à corrompre un fonctionnaire de l’IRS dans le but de faire révoquer le statut d’organisation à but non lucratif de Shen Yun.
La dernière attaque
Dans leur dernière attaque contre Shen Yun, les co-auteurs du New York Times, Nicole Hong et Michael Rothfeld, semblent avoir l’intention de dénaturer le programme de la Compagnie d’arts du spectacle qui permet aux étudiants du Fei Tian College et de la Fei Tian Academy of the Arts de se produire avec la compagnie dans le cadre de leur stage, a appris Epoch Times.
Ying Chen, vice-présidente de Shen Yun, a déclaré que le New York Times avait confondu le staff des professionnels de Shen Yun avec les élèves des écoles Fei Tian.
« Et il le fait dans une tentative apparente de créer un faux récit sur de supposés problèmes avec le travail des enfants », a déclaré M. Chen à Epoch Times.
« La vérité est la suivante : les étudiants talentueux en arts du spectacle participent aux représentations de Shen Yun dans le cadre de leur stage, qui est un programme établi, légal et transparent, et une opportunité très recherchée par les artistes en devenir ».
En effet, la principale raison pour laquelle les étudiants s’inscrivent dans les écoles est précisément d’avoir la chance de se produire avec Shen Yun, selon des dizaines d’artistes actuels et anciens de Shen Yun, d’étudiants de Fei Tian et de parents interrogés au cours des derniers mois.
« Ce qu’ils ne vous disent pas, c’est que la danse classique chinoise est un art qui doit être appris jeune – certains des meilleurs danseurs au monde sont à la fin de l’adolescence », a déclaré Mme Chen.
« Imaginez que les mineurs ne soient pas autorisés à participer aux Jeux olympiques. Bien sûr, nous pourrions le faire, mais certains des meilleurs athlètes du monde n’auraient pas la chance de réaliser leurs rêves. Il en va de même sur la scène de Shen Yun. »
En ce qui concerne la rémunération, les étudiants de Fei Tian ne sont pas des employés et ne peuvent donc pas recevoir de salaire. S’ils sont sélectionnés pour une tournée avec Shen Yun, ils reçoivent souvent une rémunération, en plus de la prise en charge de leurs frais de tournée. Ces frais comprennent l’hébergement dans des hôtels de qualité, le transport, les repas, les vêtements et même la plupart des activités récréatives, ont expliqué des représentants de Shen Yun à Epoch Times.
Yung Yung Tsuai, qui a dansé avec plusieurs grandes compagnies de danse et enseigné à la Martha Graham School of Contemporary Dance ainsi que dans d’autres établissements d’enseignement supérieur, a déclaré à Epoch Times que pour devenir danseur professionnel, il faut commencer très jeune, « au moins au début de l’adolescence ».
Et c’est un métier exigeant. Pour maîtriser le ballet, par exemple, un élève doit s’entraîner tous les jours pendant six heures. « Il faut des années de travail acharné pour atteindre un niveau professionnel », a-t-elle déclaré.
Outre les rigueurs techniques habituelles, de nombreux artistes de Shen Yun ont tendance à travailler encore plus dur parce qu’ils considèrent leur travail comme une mission personnelle. Ceux qui ont parlé à Epoch Times ont trouvé déconcertant que le New York Times utilise cela contre eux.
La Fei Tian Academy et l’université sont toutes deux des écoles privées confessionnelles. Les étudiants actuels et anciens ont expliqué que dévoiler la persécution du Falun Gong était un facteur de motivation pour rejoindre les écoles dans l’espoir de se produire avec Shen Yun.
« Nous avons l’occasion de participer à cette grande mission qui consiste à faire revivre la culture traditionnelle. En outre, en tant que pratiquante du Falun Gong, je peux dire aux gens, à travers mon art, la vérité sur ce qui se passe en Chine », a déclaré Alice Liu, percussionniste de Shen Yun, à Epoch Times.
Pourtant, les journalistes du New York Times Hong et Rothfeld ont fait tout leur possible pour décrire la conviction spirituelle des artistes comme un lavage de cerveau, dans leurs reportages du début de l’année. Dans un rapport publié en août, le Centre d’information sur le Falun Dafa a qualifié le portrait dressé par le journal de démonstration « d’ignorance religieuse, d’intolérance et de parti pris explicite ».
« Soyons clairs sur ce qui se passe réellement ici : nous sommes un groupe spirituel qui s’est lancé dans une entreprise enracinée dans notre foi », a déclaré Mme Chen.
« Nous sommes une communauté très unie qui aime ce qu’elle fait et qui est profondément comblée par une vie de dur labeur et de recherche constante de développement spirituel, et pourtant le New York Times nous attaque et nous diabolise ».
« Pourquoi ? Il n’y a qu’une seule réponse claire : Pékin considère notre programme, qui présente la Chine avant le communisme, comme une menace existentielle. C’est ce qui se passe réellement ici ».
Pour leurs précédents articles, Hong et Rothfeld se sont largement appuyés sur un petit groupe d’anciens artistes de Shen Yun mécontents. Et les auteurs ont omis de divulguer des informations essentielles sur les personnes qu’ils avaient interrogées.
« Au moins trois des six anciens artistes de Shen Yun photographiés et cités à plusieurs reprises dans l’article du New York Times ont des liens non divulgués avec l’Académie de danse de Pékin (BDA) – une organisation d’État chinoise, qui est un instrument de la campagne mondiale du PCC contre Shen Yun », indique le rapport de la FDIC.
Plusieurs anciens artistes de Shen Yun qui ont reçu des demandes d’interview de Mme Hong ont déclaré avoir eu l’impression qu’elle avait déjà l’intention de rédiger un article négatif avant même d’entendre ce qu’ils avaient à dire. Certains ont refusé d’être interviewés et ont préféré lui envoyer leurs réponses par courrier électronique, qui ont ensuite été publiées par le FDIC. Mme Hong et son coauteur, M. Rothfeld, ont omis la plupart de ces réponses dans leurs articles.
Questions sur les liens avec la Chine
Le père de Mme Hong, l’une des auteurs des articles du New York Times contre le Falun Gong, semble avoir des liens avec des groupes affiliés au PCC, d’après les informations accessibles au public. Il nie ces liens.
Selon un profil en ligne, la province de Zhejiang a désigné George Hong en 2006 comme l’un des « dix universitaires étrangers exceptionnels » au service de la Chine.
Le profil de 2008 a été publié (lien d’archive) par la Zhejiang Federation of Returned Overseas Chinese (ZFROC) (Fédération du Zhejiang des Chinois d’outre-mer rapatriés, ndlr), qui relève de la All-China Federation of Returned Overseas Chinese (Fédération chinoise des Chinois d’outre-mer rapatriés), laquelle, à son tour, « agit comme un lien et un intermédiaire essentiels entre le Parti, le gouvernement et la vaste communauté des Chinois de retour à l’étranger, leurs parents et leurs compatriotes à l’étranger », conformément à sa charte. Le profil a attiré l’attention en ligne après la publication des articles de sa fille ciblant Shen Yun et le Falun Gong, et a depuis été supprimé.
Le profil indique également qu’il est directeur honoraire à l’étranger de la Western Returned Scholars Association (WRSA) (Association des étudiants de retour de l’Ouest, ndlr).
Interrogé sur ces liens, George Hong les a niés avec véhémence. Il s’est montré particulièrement ferme au sujet de la WRSA. « Je n’ai jamais été membre de cette organisation et je n’y ai jamais été affilié à quelque titre que ce soit », a-t-il déclaré par courrier électronique à Epoch Times.
Il n’a pas répondu, à l’heure de la publication, aux questions de suivi concernant les divergences entre ses dénégations et les informations sur ses références disponibles en ligne.
La WRSA est dirigée directement par le Secrétariat du Comité central du PCC et est sous la « direction du Département du travail du Front uni du Comité central du PCC », selon le réseau de groupes de réflexion China-CEEC basé en Chine.
Le département du Front uni est le principal organe responsable de la gestion des opérations d’influence du régime à l’étranger, aux côtés du ministère de la Sécurité de l’État du PCC. Depuis des décennies, le dirigeant actuel du PCC prononce un discours liminaire à la WRSA, comme l’ont fait Jiang Zemin, Hu Jintao et Xi Jinping.
« Toute suggestion ou insinuation selon laquelle je suis un agent du Parti communiste chinois ou que je travaille pour une entité du Front uni est fausse et diffamatoire », a déclaré George Hong.
Depuis 2016, George Hong dirige le département de recherche de l’université Fordham, ce qui le rend responsable de l’administration des projets de recherche et des subventions. En 2019, il a prononcé un discours sur « la collaboration et la croissance du financement de la recherche entre les établissements d’enseignement supérieur chinois et américains » à l’université West Chester de Pennsylvanie.
En 2020, il donne une conférence dans le cadre d’un forum en ligne sur le thème « Pourquoi les relations sino-américaines se sont-elles soudainement détériorées ces dernières années ? » et sur la question de savoir s’il y a « encore de la place pour l’effort humain afin de mettre fin à cette détérioration. »
Il a suggéré que la Chine avait abandonné trop tôt sa tactique consistant à « dissimuler sa force et à attendre le bon moment » et a recommandé de suivre de près les sondages sur la perception de la Chine par les Américains.
« Nous pourrons alors étudier comment prévenir les fluctuations de l’opinion publique américaine et comment l’améliorer », a-t-il déclaré.
George Hong a déclaré à Epoch Times qu’il n’avait joué aucun rôle dans le reportage du New York Times sur Shen Yun.
La culture traditionnelle en ligne de mire
Le contrôle de la culture chinoise a joué un rôle déterminant dans la mainmise du régime chinois sur le pouvoir, comme en témoigne la décennie passée à détruire plus de 5000 ans de culture et de tradition lors de la Révolution culturelle, entre les années 60 et 70.
Shen Yun est perçu par le PCC comme une menace parce qu’il met en valeur la culture traditionnelle chinoise non influencée par le communisme.
La campagne de pression du PCC s’est intensifiée au fur et à mesure que la popularité de Shen Yun s’est accrue – huit compagnies en tournée se produisent chaque année devant un public d’environ un million de personnes dans le monde entier.
Selon une directive du PCC obtenue par Epoch Times, le régime considère le campus de Shen Yun dans le nord de l’État de New York, appelé Dragon Springs, comme un « quartier général » des activités menées par les pratiquants de Falun Gong pour contrer la persécution.
Le document appelle à « élaborer une stratégie systématique pour attaquer » le quartier général du Falun Gong.
Un autre document demande aux fonctionnaires de co-opter des professions spécifiques dans sa campagne de répression transnationale contre le Falun Gong, en appelant à la mobilisation de « personnes favorables à la Chine, telles que des experts, des universitaires, des journalistes … qui ont une plus grande influence aux États-Unis et dans les pays occidentaux pour parler en notre faveur, et s’efforcer de faire en sorte que davantage de médias étrangers publient des rapports qui nous soient favorables ».
Selon certains experts, la représentation par Shen Yun d’une vision inspirante de la Chine sans le parti communiste est intolérable pour le régime.
« Une fois que le lien martelé entre la ‘Chine’ et le parti est découplé, la prétention insistante du régime à être le seul gardien et porte-parole légitime de la civilisation et de la culture chinoises est sapée » , a écrit Yuefeng Wu, chercheur en histoire de l’art et doctorant à l’université Johns Hopkins, dans une tribune publiée dans The Hill au début de l’année.
Certaines pièces de danse de Shen Yun décrivent directement la persécution du Falun Gong, sensibilisant ainsi les spectateurs du monde entier aux abus du PCC. Selon certains experts, la question du Falun Gong est un test de référence pour déterminer l’attitude d’une personne à l’égard du PCC.
Le New York Times peut être disposé à critiquer les violations des droits de l’homme commises par le PCC au Tibet ou au Xinjiang « mais il ne le ferait jamais à propos du Falun Gong parce que cela offenserait vraiment le PCC », selon Trevor Loudon, un expert des régimes communistes.
« Le PCC en ferait une crise », a-t-il déclaré à Epoch Times.
Selon un rapport du FDIC publié en mars de cette année, le New York Times a publié plus de 200 articles sur la question ouïghoure, plus de 300 sur le Tibet et seulement 17 sur le Falun Gong, entre 2009 et 2023. Le rapport note que depuis 2016, la publication n’a « publié aucun article sur les violations des droits des pratiquants du Falun Gong […] alors même que ces violations se poursuivent à grande échelle ».
Lorsqu’elle couvre le Falun Gong, la majorité des articles donnent une image négative ou inexacte du Falun Gong et s’appuient largement sur les déclarations du PCC, les responsables mêmes de la persécution.
En particulier, le New York Times est resté pratiquement silencieux sur la question du prélèvement forcé d’organes, au cours duquel les prisonniers de conscience du Falun Gong sont tués pour leurs organes. En dépit d’un grand nombre de preuves internationales, y compris les conclusions d’un tribunal indépendant en 2019, le New York Times, dans un article publié au début de l’année, a cherché à rejeter la question, affirmant qu’il n’y avait aucune preuve que les pratiquants du Falun Gong étaient systématiquement tués pour leurs organes en Chine.
Le rapport de la FDIC fait remonter une grande partie des informations problématiques, à une rencontre en 2001 entre Arthur Sulzberger Jr, alors éditeur du New York Times, et Jiang Zemin, alors dirigeant du PCC, qui a personnellement lancé la campagne d’ « éradication » du Falun Gong. À la tête d’une délégation de rédacteurs et d’éditeurs du journal, Sulzberger Jr. a négocié avec le PCC le déblocage du site web du journal en Chine. Quelques jours après la publication d’une interview flatteuse de Jiang, le site avait été débloqué.
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