Une première en trois décennie. D’après les chiffres publiés par le Center for Disease Control and Prevention ce 17 juillet, le nombre de personnes décédées d’overdoses aux États-Unis a baissé en 2018.
Le gouvernement estime que 68.557 personnes sont mortes de surdoses en 2018, contre 72.224 en 2017. Cette chute est attribuable à la réduction du nombre d’overdoses provoquées par les opioïdes délivrés sur ordonnance.
Cependant, les décès par overdoses de Fentanyl et de cocaïne continuent de grimper en flèche.
« Les dernières données provisoires sur les décès par overdose montrent que les efforts conjugués des États-Unis pour réduire les troubles liés à la consommation d’opioïdes et à la toxicomanie donnent de bons résultats », a déclaré dans un communiqué Alex Azar, secrétaire à la Santé et aux Services sociaux. « Des vies sont sauvées, et nous commençons à gagner la bataille de cette crise sanitaire ».
Il reste beaucoup de chemin à parcourir malgré cette première victoire. « Cette crise s’est développée sur deux décennies et elle ne sera pas résolue du jour au lendemain », a t-il ajouté.
Les plus fortes baisses d’une année sur l’autre ont été enregistrées dans les États de la Pennsylvanie, de l’Ohio, de l’Iowa, du Maine, de l’Alaska et du Dakota du Sud. Le nombre de décès par overdose a cependant augmenté dans 17 États, incluant tous les États situés à la frontière sud-ouest du Mexique, passage privilégié des drogues illicites acheminées aux États-Unis.
Le président Donald Trump a fait campagne en promettant de s’attaquer à la crise des opioïdes. Son gouvernement a engagé un projet de loi prévoyant une enveloppe de 3,3 milliards de dollars attribuée aux centres de traitement de la toxicomanie dispersés à travers le pays.
M. Trump a évoqué la baisse du nombre de décès par overdose lors d’un rassemblement « Make America Great Again » en Caroline du Nord le 18 juillet. Le nombre de décès par overdose a chuté dans l’État de 2.509 en 2017 à 2.300 en 2018.
« Nous avons pris des mesures historiques pour lutter contre l’épidémie d’opioïdes, a affirmé Trump. « Celle-ci s’est endiguée. C’est la première fois que cela arrive. En Caroline du Nord, on est loin d’en avoir fini. C’est un gros problème ». D’après le président américain, ces premiers chiffres sont une victoire face à une épidémie grimpant « au rythme d’une fusée ».
Bien que les décès liés aux opioïdes sur ordonnance et à l’héroïne aient diminué, les overdoses de Fentanyl et de cocaïne continuent d’augmenter. Le Center for Disease Control and Prevention (DCD) décrit le Fentanyl comme une drogue synthétique 50 fois plus puissante que l’héroïne et 100 fois plus puissante que la morphine.
Il peut s’écouler des mois avant les premiers tests toxicologiques dans le cadre d’une enquête sur un décès impliquant des drogues. La CDC devrait présenter des données plus complètes plus tard cette année.
L’épidémie actuelle d’overdoses a été la plus meurtrière dans l’histoire des États-Unis, et a connu une trajectoire fulgurante. De 2014 à 2017, le nombre de décès par overdose a bondi de 5.000 ou plus chaque année.
Les experts retracent les origines de l’épidémie à 1995 et au début de la commercialisation de l’Oxycontin, analgésique délivré sur ordonnance. Il était censé être plus sûr et plus efficace que les autres opioïdes médicalement acceptés, mais certains patients sont devenus accros et le mode de consommation de ces comprimés, (écrasés puis reniflés ou injectés) a également changé la donne sur les risques encourus.
Peu à peu, beaucoup de patients se sont tournés vers des drogues de rue moins chères comme l’héroïne et le Fentanyl. En 2015, l’héroïne a commencé à causer plus de décès que les analgésiques délivrés sur ordonnance ou autres drogues. En 2016, le Fentanyl et ses proches cousins sont devenus le premier des fléaux meurtriers des États-Unis. D’après les premières données compilées par le CDC, en 2018, ces produits ont été impliqués dans environ 46 % des décès par overdose déclarés.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.