Le nouveau président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy (Parti républicain–Californie) a révélé jeudi qu’il était ouvert à l’idée d’annuler l’une ou les deux mises en accusation (« impeachment ») de l’ancien président Donald Trump.
Interrogé sur la possibilité d’invalider les destitutions lors d’une conférence de presse tenue le 12 janvier au Capitole, Kevin McCarthy a répondu qu’il « devrait examiner » la situation, en disant : « Je comprends pourquoi les députés veulent défendre cela. »
« Notre première priorité est de remettre notre économie sur les rails, de sécuriser nos frontières, de rendre nos rues à nouveau sûres, de donner aux parents la possibilité d’avoir leur mot à dire dans l’éducation de leurs enfants, et de tenir réellement le gouvernement pour responsable », a‑t‑il ajouté. « Mais je comprends pourquoi certains veulent le faire, et nous l’examinerons. »
Trump a été mis en accusation pour la première fois par la Chambre en décembre 2019 à propos d’un appel téléphonique passé avec Zelensky. Il a été accusé d’abus de pouvoir pour avoir « fait pression » sur le président ukrainien afin qu’il enquête sur un adversaire politique (Biden, Burisma, etc.), et d’obstruction au Congrès, mais a finalement été acquitté de ces accusations par le Sénat.
En 2021, Trump à de nouveau été mis en accusation pour « incitation à l’insurrection » à la suite de l’intrusion au Capitole le 6 janvier. Là encore, il a été acquitté.
Tentatives d’annulations antérieures
L’année dernière, Markwayne Mullin (Parti républicain–Oklahoma), alors député, a mené les tentatives des républicains de la Chambre des représentants pour invalider le dossier de destitution de Trump, en présentant en mars une résolution visant à annuler sa destitution en 2019.
« Donc, ce que nous faisons avec la résolution, c’est simplement de dire : ‘Eh ! Écoutez, le Congrès a fait une erreur’ », déclarait alors Markwayne Mullin (devenu sénateur depuis). « Nous avons mis en accusation un président en vertu de l’article 1, section 2, ce qui n’aurait jamais dû se produire. »
En mai, Mullin a fait suivre le premier projet de loi d’une deuxième résolution visant à supprimer la destitution de Trump en 2021. Ce projet de loi (pdf), invoquant les irrégularités de l’élection de 2020 et la nature précipitée de la mise en accusation, estimait que les procédures n’avaient pas réussi à prouver que l’ancien président avait commis « de hauts crimes et délits » ou participé à une insurrection.
Bien que les deux résolutions de Mullin aient recueilli un certain soutien républicain, aucune n’a été examinée par la Chambre contrôlée par les démocrates.
« Impeachment Hoax#2 »
Pour sa part, Donald Trump a affirmé que les mises en accusation et les poursuites pénales engagées par la commission spéciale le 6 janvier n’étaient que des tentatives partisanes visant à le « mettre sur la touche » et à l’empêcher d’exercer éventuellement un nouveau mandat présidentiel.
Le 19 décembre, alors que la commission du 6 janvier a statué que le département de la Justice devait le poursuivre, Donald Trump a écrit : « Les fausses accusations formulées par la très partisane commission spéciale du 6 janvier ont déjà été soumises, poursuivies et jugées sous la forme de l’Impeachment Hoax # 2. »
En février 2020, après son premier acquittement par le Sénat, Trump a été interrogé par des journalistes sur la possibilité d’une future annulation.
« C’est une très bonne question », a‑t‑il répondu. « Devraient‑ils annuler l’impeachment à la Chambre ? Ils le devraient, car c’était une machination. C’était une machination politique totale. »
À l’époque, c’est McCarthy qui a lancé l’idée, promettant d’invalider l’impeachment si le Parti républicain reprenait le contrôle de la Chambre et qu’il devenait le « speaker » (président de la Chambre).
« Je ne pense pas que cela devrait rester dans les livres », déclarait alors McCarthy.
Malgré l’opposition de plusieurs républicains, McCarthy a atteint son objectif de devenir le président de la Chambre, avec le soutien de Trump, la semaine dernière.
Après une semaine litigieuse de négociations entre les partis, McCarthy a obtenu le poste de speaker lors du 15e vote, attribuant sa victoire au soutien de l’ancien président.
« Je tiens à remercier tout particulièrement le président Trump », a‑t‑il déclaré aux journalistes le 7 janvier. « Je ne pense pas que quiconque doive douter de son influence. Il était avec moi depuis le début. »
Seuls deux autres présidents dans l’histoire des États‑Unis ont été formellement destitués par le Congrès : Andrew Johnson et Bill Clinton. Richard Nixon a également fait face à des enquêtes de destitution, mais il a démissionné avant qu’un vote puisse avoir lieu.
Comme Trump, ni Johnson ni Clinton n’ont été condamnés par le Sénat.
Aucun président ou autre élu n’a jamais vu sa mise en accusation supprimée, bien qu’en 1837, le Sénat ait annulé la censure du président de l’époque, Andrew Jackson, pour son projet de retirer les fonds publics de la Bank of America.
Epoch Times a contacté les bureaux de l’ancien président Donald Trump et du chef de la minorité de la Chambre des représentants Hakeem Jeffries (Parti démocrate–New‑York) pour une demande de commentaire.
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