Le nouveau président libanais nomme le président de la Cour internationale au poste de Premier ministre, mettant ainsi le Hezbollah à l’écart

La nomination de Nawaf Salam par le président Aoun marque un changement important dans le paysage politique, réduisant potentiellement l'influence du groupe terroriste Hezbollah

16 janvier 2025 14:33 Mis à jour: 16 janvier 2025 19:06

Le président libanais nouvellement élu, Joseph Aoun, a désigné Nawaf Salam, l’actuel président de la Cour internationale de justice (CIJ), comme premier ministre du pays.

Cette décision a été annoncée le 13 janvier, quelques jours seulement après l’élection de M. Aoun à la présidence, et représente un coup dur pour le Hezbollah, soutenu par l’Iran.

Selon Reuters, M. Salam, diplomate et juriste libanais, a obtenu le soutien de 84 législateurs sur 128, ce qui témoigne d’un large soutien de la part des différentes factions politiques.

Cette nomination souligne un changement important dans la dynamique du pouvoir au Liban, en particulier à la lumière de la diminution de l’influence du Hezbollah à la suite d’une guerre dévastatrice avec Israël l’année dernière et de la chute de son allié syrien, Bashar al-Assad.

L’organisation terroriste Hezbollah est un groupe chiite libanais soutenu par l’Iran qui participe à la politique libanaise tout en maintenant une présence militaire significative.

Selon le Congressional Research Service, le Hezbollah détient 13 des 128 sièges du parlement libanais et fait partie du gouvernement depuis 2005, détenant actuellement deux sièges au sein du gouvernement intérimaire. Tout en bénéficiant d’un soutien populaire grâce à son réseau de services sociaux, le Hezbollah a également utilisé son influence politique pour entraver les processus gouvernementaux, notamment en bloquant les efforts visant à élire un président depuis octobre 2022.

Nawaf Salam, qui occupe le poste de 27e président de la CIJ depuis le 6 février 2024, se trouve désormais à l’intersection de dynamiques juridiques et politiques internationales complexes.

La décision de Joseph Aoun de nommer M. Salam a reçu le soutien des factions chrétiennes et druzes, ainsi que d’éminents députés musulmans sunnites. Elle s’est toutefois heurtée à la résistance du Hezbollah et de son allié chiite, le mouvement Amal, qui n’a désigné personne pour le poste. Ce manque de participation soulève des inquiétudes quant à d’éventuels clivages sectaires si ces groupes restent en dehors du cabinet.

Le système unique de partage du pouvoir au Liban, conçu pour équilibrer les diverses communautés religieuses du pays, veut que le président soit toujours un chrétien maronite, que le Premier ministre soit toujours un musulman sunnite et que le président du parlement soit toujours un musulman chiite.

Mohammed Raad, législateur du Hezbollah, a exprimé sa déception face à cette décision, déclarant que les opposants du groupe travaillaient à la « fragmentation et à l’exclusion », selon Reuters.

Il a déclaré que tout gouvernement en désaccord avec la coexistence manquerait de légitimité, tout en assurant que le Hezbollah agirait avec calme et sagesse « par souci de l’intérêt national ».

La nomination de M. Salam intervient à un moment critique pour le Liban, qui est aux prises avec une grave crise économique et les conséquences des récents conflits.

L’expérience de M. Salam en tant que diplomate et son rôle actuel à la CIJ pourraient s’avérer précieux pour naviguer dans le paysage politique et les relations internationales complexes du Liban. Son élection à la présidence de la CIJ en 2024 a fait de lui le premier juge libanais à occuper ce poste, ce qui ajoute à ses références en tant que figure respectée du droit international.

Les États-Unis et l’Arabie saoudite ont manifesté leur soutien à M. Aoun, signalant un regain potentiel de leur influence dans un pays où l’Iran et le Hezbollah ont longtemps tenu le haut du pavé.

Jackson Richman a contribué à la rédaction de cet article.

Avec Reuters

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