Le PCC craint que les crimes commis à l’encontre d’un groupe religieux persécuté ne sonnent le glas du Parti

Les responsables du PCC craignent que les États-Unis n'enquêtent sur les crimes du régime, en particulier les assassinats pour prélever des organes en Chine, principalement sur les pratiquants du Falun Gong

Par Petr Svab
11 janvier 2025 15:53 Mis à jour: 11 janvier 2025 15:53

Selon une source bien placée au sein de l’appareil de sécurité du Parti, de hauts fonctionnaires du Parti communiste chinois (PCC) craignent que, si les crimes qu’ils commettent contre leur propre peuple sont pleinement révélés, les répercussions à l’échelle nationale et internationale pourraient affaiblir le régime, voire le renverser.

Les responsables sont particulièrement préoccupés du fait que leurs crimes de torture ainsi que l’assassinat de pratiquants du Falun Gong pour leurs organes soient exposés à l’échelle internationale, a déclaré la source à Epoch Times.

Les modalités de ces crimes sont tellement « inhumaines », a-t-il déclaré, que s’ils sont portés à la connaissance du grand public, ils donneront lieu à des appels généralisés à rendre des comptes. Les hauts responsables du PCC pourraient faire l’objet d’enquêtes officielles, de poursuites et de procès internationaux, ce qui déstabiliserait le régime au niveau national.

« Ce qui pourrait conduire non seulement à l’effondrement du Parti et de la nation, mais aussi à la poursuite de tous les principaux dirigeants du PCC », a-t-il poursuivi, notamment le dirigeant du PCC Xi Jinping « devant un tribunal international ».

La source a accès à des informations provenant des plus hauts échelons de l’appareil de sécurité du PCC. Elle a déjà fourni des informations crédibles.

Les rapports de torture dans les prisons et les camps de travail chinois ont augmenté en 1999 avec le début de la persécution du Falun Gong, un groupe religieux que le régime a décidé d’« éradiquer » lorsque des enquêtes gouvernementales ont révélé que quelque 70 millions de personnes avaient adopté cette pratique spirituelle, dépassant ainsi le nombre de membres du PCC.

Le régime a emprisonné des millions de personnes dans sa campagne de persécution, et les décès avérés se sont rapidement comptés par milliers.

À peu près à la même époque, l’industrie chinoise de la transplantation a explosé. Dans un pays culturellement réticent au don d’organes, l’offre d’organes s’est soudain révélée surabondante, les hôpitaux proposant des délais d’attente d’une semaine seulement.

À partir de 2006, plusieurs lanceurs d’alerte se sont manifestés pour témoigner que le régime tuait des prisonniers de conscience, principalement des pratiquants de Falun Gong, afin d’alimenter le lucratif commerce d’organes sanctionné par l’État.

Bien que ces crimes aient attiré l’attention des médias, ils n’ont jamais fait l’objet d’une enquête officielle menée par un gouvernement important, du moins pas avec des résultats rendus publics.

Ces dernières années, cependant, il semble que la digue se soit rompue, les crimes étant mentionnés dans des résolutions du Congrès et des rapports du département d’État américains.

En 2019, le China Tribunal, un tribunal civil du Royaume-Uni, a conclu « au-delà de tout doute raisonnable » que « le prélèvement forcé d’organes est pratiqué depuis des années à travers la Chine à une échelle significative et que les pratiquants du Falun Gong constituent l’une des sources – et probablement la principale – d’approvisionnement en organes ».

Le président du tribunal, Geoffrey Nice, prononce le discours d’ouverture lors de la première journée d’audience du « tribunal ouïghour », un groupe d’avocats et d’experts en droits de l’homme basés au Royaume-Uni qui enquêtent sur les abus présumés commis contre les Ouïghours en Chine, à Londres, le 4 juin 2021. (TOLGA AKMEN/AFP via Getty Images)

Le 27 mars 2023, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté à une écrasante majorité la loi « Stop Forced Organ Harvesting Act of 2023 » (H.R.1154), qui constitue le premier texte législatif comportant de véritables mesures punitives visant à mettre un terme aux atrocités de prélèvement d’organes perpétrées par le PCC.

Selon la source, les dirigeants du PCC considèrent que ces développements sont plus importants que les sanctions économiques, car un ralentissement économique ne les affecte pas personnellement dans l’immédiat.

« Ce que le PCC craint le plus, c’est que le gouvernement américain soutienne pleinement le Falun Gong et lance des enquêtes sur la persécution du Falun Gong par le PCC en Chine ; c’est le talon d’Achille du PCC », a déclaré la source.

Cette question est d’autant plus urgente pour le PCC que la politique étrangère américaine à l’égard de la Chine est devenue plus dure, depuis la première administration Trump et jusqu’à l’administration Biden.

« Dans le passé, les relations sino-américaines se résumaient principalement à des conflits économiques. Mais avec tous les changements intervenus dans la situation mondiale, il s’agit désormais d’une confrontation directe entre la Chine et les États-Unis, ou plutôt d’une lutte pour la première place, d’une lutte à mort », a souligné la source. « À ce stade, le PCC ne peut pas se permettre de laisser ce point faible aux mains des Américains. »

La guerre juridique

Le PCC ne se contentera pas de rester les bras croisés et d’attendre qu’un désastre se produise, a suggéré la source. Au contraire, le régime met en œuvre un plan pour empêcher que la question du Falun Gong n’atteigne une ampleur critique.

Le plan vise à discréditer le Falun Gong à l’étranger et à saper ainsi la crédibilité des preuves contre le PCC en Chine, a-t-il poursuivi, en désignant la guerre juridique comme la tactique principale. En utilisant cette tactique, les entités et les individus associés au Falun Gong font l’objet de poursuites judiciaires tandis que les agences gouvernementales sont incitées à mener des enquêtes.

Des plans similaires ont été révélés par plusieurs agents du PCC qui se sont manifestés au cours des six derniers mois.

Le régime utilise des agents infiltrés pour orchestrer les attaques, tout en s’efforçant d’influencer des personnes qui travaillent au sein du gouvernement américain afin qu’elles contribuent à l’effort, a expliqué la source.

« Certains accords ont été conclus entre de hauts responsables du PCC et certains responsables américains, qui aident le PCC à réprimer le Falun Gong aux États-Unis en échange d’avantages spécifiques octroyés par le PCC, dont les détails ne sont pas encore clairs », a révélé la source.

Epoch Times n’a pas pu vérifier cette affirmation en toute indépendance.

L’objectif, a-t-il suggéré, était que les autorités américaines fassent le sale boulot du PCC, en lui donnant une patine de crédibilité et, en fin de compte, en lui permettant de se tirer d’affaire.

« Une fois que le gouvernement américain aura discrédité le Falun Gong, toutes les atrocités commises en Chine resteront impunies et il sera impossible d’attirer l’attention de la communauté internationale sur ces questions, et encore moins de poursuivre les responsables », a-t-il estimé.

Une pression incessante et ininterrompue

Les pratiquants du Falun Gong ont activement sensibilisé le public aux violations des droits de l’homme commises par le PCC. Ils ont également défié le PCC sur le plan culturel, principalement par l’intermédiaire de la compagnie Shen Yun Performing Arts, basée à New York, qui présente dans le monde entier des spectacles de danse classique chinoise acclamés sous le slogan « La Chine d’avant le communisme ».

Au cours des dernières années, Shen Yun, et plus généralement le Falun Gong, ont été constamment harcelés aux États-Unis, notamment par des alertes à la bombe, des menaces de fusillade de masse, du harcèlement sur les réseaux sociaux, des usurpations d’identité, des poursuites judiciaires, des diffamations dans les médias et même des agressions physiques.

« Ils sont soumis à une pression incessante et ininterrompue », a souligné Nicholas Eftimiades, vétéran de la CIA, du département d’État et de l’agence de renseignement de la défense, et expert en matière d’opérations du PCC à l’étranger.

« Le Falun Gong fait face à un front à plusieurs niveaux, contre la Chine. C’est une guerre sur plusieurs registres », a-t-il indiqué à Epoch Times.

Au cours des dernières années, un ressortissant américain, qui a vécu en Chine pendant des années et qui entretient depuis longtemps des relations commerciales avec ce pays, a intenté à plusieurs reprises des actions en justice pour atteinte à l’environnement contre le campus de Shen Yun, situé dans le nord de l’État de New York. La dernière en date a été rejetée par un juge fédéral en septembre, cette fois « avec préjudice », de sorte qu’elle ne peut plus être déposée à nouveau.

Des pratiquants du Falun Gong reconstituent le paiement illégal pour des organes humains à Washington le 19 avril 2016. (Jim Watson/AFP via Getty Images)

En juillet, deux Américains d’origine chinoise, John Chen et Lin Feng, ont plaidé coupable d’avoir agi en tant qu’agents chinois, après avoir tenté de corrompre un agent du fisc afin qu’il ouvre une enquête sur Shen Yun en s’appuyant sur des allégations infondées.

M. Lin a déclaré au FBI que lui et M. Chen surveillaient également la communauté du Falun Gong dans le comté d’Orange, dans l’État de New York, où se trouve le campus de Shen Yun, afin de recueillir des informations pour une action en justice relative à l’environnement destinée à entraver la croissance de la communauté du Falun Gong dans la région, selon les documents de la cour.

En novembre, Shen Yun a fait l’objet d’un nouveau procès, intenté par un ancien artiste qui a quitté la compagnie il y a environ cinq ans. Certains passages de la plainte semblent avoir été tirés d’un article du New York Times qui attaquait Shen Yun.

Le New York Times a publié au moins neuf articles attaquant Shen Yun au cours des six derniers mois, et l’ancien artiste a été l’une des principales sources de ces allégations. L’auteure principale des articles, la journaliste Nicole Hong, a déclaré dans une interview accordée à son journal qu’elle et son collègue, Michael Rothfeld, ont commencé à travailler sur les articles après qu’un « informateur » les ait approchés avec des informations supposées sur le « fonctionnement interne » de Shen Yun et les ait mis en contact avec un ex-artiste.

Entre-temps, un Américain d’origine chinoise qui attaque fréquemment Shen Yun et le Falun Gong sur les médias sociaux a publiquement revendiqué le mérite d’avoir fourni certaines sources pour les articles. Selon un rapport du Centre d’information sur le Falun Dafa, une organisation à but non lucratif qui lutte contre la persécution du Falun Gong, cette même personne a été identifiée au début de l’année par des lanceurs d’alerte affiliés au PCC comme étant un instrument utilisé par le régime afin de mener une campagne de diffamation contre le Falun Gong.

L’homme a également tenu des propos menaçants à l’égard du personnel de Shen Yun et, en 2023, le FBI a émis un avertissement à l’intention des forces de l’ordre locales indiquant qu’il était « probablement armé et dangereux » après avoir été repéré près du campus de Shen Yun.

L’homme a ensuite été arrêté et inculpé de possession illégale d’armes à feu.

L’année dernière, il s’est vanté en ligne d’avoir alerté les autorités fédérales au sujet de Shen Yun et a exhorté d’autres personnes à faire de même.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.