Cette année encore, l’examen d’entrée à l’université organisé par le ministère de l’éducation du régime communiste chinois comprend des citations de Xi Jinping comme sujet de composition.
C’est la deuxième fois depuis cinq ans que les paroles du président figurent dans l’un des examens d’entrée à l’université les plus difficiles au monde, également connu sous le nom de Gaokao.
Les experts expliquent que le Parti communiste chinois (PCC) a très peur de ne pas pouvoir contrôler les pensées des jeunes Chinois et que ses méthodes de lavage de cerveau, semblables à celles de la révolution culturelle, sont devenues inefficaces.
Les examens nationaux d’entrée à l’université ont eu lieu les 7 et 8 juin.
Deux expressions idiomatiques de Xi Jinping ont été incluses dans l’exercice de rédaction. La première d’entre elles est : « Éteindre les lampes des autres ne rendra pas les vôtres plus lumineuses ; bloquer le chemin des autres ne vous fera pas aller plus loin ». Ces propos ont été tenu le 15 mars dernier lors d’une réunion entre le PCC et ce qu’il appele les « partis politiques mondiaux » à Pékin.
L’autre expression qu’il fallait étudier est la suivante : « Une seule fleur ne fait pas le printemps, mais cent fleurs qui s’épanouissent ensemble rendent le jardin plein de printemps. S’il n’y a qu’une seule sorte de fleur dans le monde, aussi belle soit-elle, elle reste monotone. » Cette phrase est extraite du discours qu’il a prononcé lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence annuelle du Forum de Boao pour l’Asie en 2013, et qu’il a également répété dans le cadre du dialogue avec les « partis politiques mondiaux ».
L’examen national, en plus d’inclure les expressions idiomatiques du président chinois, l’a également félicité d’avoir « exprimé des vérités générales dans un langage vivant ».
Li Yuanhua, universitaire basé en Australie et ancien professeur à l’Université normale de Pékin, a participé à l’élaboration des examens nationaux d’entrée à l’université à l’époque où il vivait en Chine. Il a déclaré à Epoch Times le 8 juin que le fait d’utiliser les citations de Xi Jinping était un choix politique délicat qui ne relève pas de la simple initiative des universitaires chargés de l’élaboration des questions. Il y voit une consigne émanant des hautes autorités du PCC.
« Ils ont déterré la méthode du contrôle de la pensée de l’époque de Mao et ils la ressortent aujourd’hui », déplore-t-il.
Contre-productif dans le monde contemporain
Tseng Chien-Yuan, président de la Taiwan Chinese Democratic College Association et de l’Asian Public Cultural Association, a expliqué à Epoch Times le 8 juin que pour le PCC la loyauté envers un dirigeant politique spécifique fait partie intégrante du contenu des examens nationaux.
« Si vous considérez les remarques de [Xi Jinping] comme faisant partie du contenu de l’examen national, cela veut dire qu’il y a des réponses standard à fournir. Si les étudiants ont des opinions différentes, seront-elles sanctionnées, se verront-ils refuser des points lors de la notation ? Pourtant, ils ont peut-être les idées du futur qui mèneront la prochaine génération », a déclaré M. Tseng.
En 2018, des citations de Xi Jinping ont été utilisées dans les questions de dissertation lors de l’examen d’entrée à l’université en Chine, toujours dans le but de mettre en avant la « Pensée de Xi Jinping ».
À la fin de l’année dernière, le « mouvement de la page blanche » contre les confinements du COVID-19 a éclaté dans tout le pays. Un grand nombre de participants étaient des jeunes gens instruits, notamment des étudiants. Dans les rues des grandes villes, certains manifestants ont scandé le slogan « À bas le Parti communiste ! À bas Xi Jinping ! »
Selon M. Tseng, cela montre que les politiques éducatives qui visent à orienter les étudiants vers le PCC ne marchent pas. En ce qui concerne le matériel pédagogique obligatoire, « les étudiants mettront toute cette propagande au rebut une fois l’examen terminé », ironise-t-il.
Wang He, commentateur des affaires chinoises basé aux États-Unis, a expliqué à Epoch Times que la plupart des Chinois sont écœurés par les pratiques de la révolution culturelle de Mao Zedong. « Les actions des autorités [du PCC] n’ont fait qu’accélérer cette nouvelle attitude face à l’ensemble de la situation politique en Chine. Par conséquent, dans les slogans que les gens scandent actuellement, ils associent le renversement de Xi Jinping avec le renversement du PCC ».
Ning Haizhong et Luo Ya ont contribué à cet article.
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