La persécution par le Parti communiste chinois (PCC) à l’encontre de tous ceux qui s’écartent de l’orthodoxie communiste est exhaustive, sévère et implacable.
Ceux qui résistent au Parti de quelque façon que ce soit sont perçus comme des ennemis de l’État et des menaces pour la sécurité nationale. Mais bien-sûr, la véritable signification de cette expression est celle que le Parti veut bien lui donner sur le moment. Depuis 1949, ces « menaces » incluent les minorités ethniques, ceux qui pratiquent des religions non validées par l’État (voire même les anciennes traditions chinoises d’avant l’avènement du régime communiste) et quiconque s’oppose publiquement au Parti (ou en privé et qui se fait attraper).
La persécution des minorités par le Parti communiste chinois a commencé au Tibet en 1950 et s’est étendue à toute la Chine au fil des ans, devenant de plus en plus brutale, sophistiquée et barbare. La coercition se traduit par des tortures physiques et psychologiques, des camps de concentration, le travail forcé et les prélèvements d’organes.
Le cadre juridique chinois qui légitime ces actions a également évolué au fil des décennies. Par exemple, l’article 300 du code pénal chinois vise les mouvements confessionnels et les religions. Mais les définitions sont vagues, ce qui permet à Pékin de poursuivre (c’est-à-dire persécuter) toute personne qu’il juge enfreindre cette disposition, notamment le Falun Gong, les groupes religieux minoritaires ou même les fidèles des religions établies, comme les Catholiques toujours attachés au Saint-Siège.
Une loi chinoise sur la sécurité nationale adoptée en 2020 pour régir la descente de Hong Kong libre dans l’abîme du communisme fournit également un cadre juridique légitimant la possibilité d’enquêter, de poursuivre, de réprimer, de harceler et même d’infliger des lésions corporelles aux dissidents des communautés chinoises à l’étranger. Le droit chinois a évolué pour soutenir ce que Freedom House a décrit dans un rapport de 2021 comme « la campagne de répression transnationale la plus sophistiquée, la plus globale et la plus complète au monde ».
La répression transnationale se caractérise par des tentatives constantes et croissantes de la part du PCC d’étendre son contrôle extraterritorial en dehors de Chine. Sont visés, la diaspora chinoise vivant à l’étranger et les membres des communautés minoritaires, en particulier « des minorités ethniques et religieuses multiples, des dissidents politiques, des militants des droits de l’homme, des journalistes et d’anciens collaborateurs accusés de corruption », peut-on lire dans le rapport.
Ces tactiques s’appuient sur « des attaques directes comme les extraditions, la cooptation d’autres pays pour arrêter et renvoyer des exilés, la restriction de la liberté de mouvements, les menaces à distance, les logiciels espions et la coercition par procuration », estime Freedom House.
À la fin de l’année 2022, selon Safeguard Defenders, la Chine disposait de plus de 100 postes de police dans 53 pays à travers le monde pour aider à coordonner et à faciliter ces actions dans le cadre de la loi communiste chinoise.
Le PCC voudrait faire croire à tous les Chinois – et au monde entier, d’ailleurs – que l’histoire de la Chine a commencé en 1949. L’histoire du peuple chinois avant 1949 est anécdotique aux yeux du Parti, à moins que cette histoire ne puisse être révisée puis transmise aux masses et ainsi servir à renforcer la domination soi-disant inévitable, logique et légitime du Parti sur toutes les activités des Chinois, où qu’ils vivent et travaillent.
L’orthodoxie du Parti consiste à mettre en œuvre un totalitarisme « aux caractéristiques chinoises ». Le Parti, guidé par Xi Jinping et ses apparatchiks, applique une dialectique marxiste et veut éliminer toutes les traditions culturelles historiques, spirituelles, mystiques, religieuses, métaphysiques et morales de la Chine au profit d’une société physique et matérielle tangible qui peut être microgérée par des algorithmes communistes. L’objectif ultime est de faire de tous les citoyens chinois les équivalents fonctionnels du « nouvel homme soviétique » (avec des caractéristiques chinoises) qui acceptent et suivent docilement et passivement toutes les politiques et tous les diktats émanant du régime, aussi bizarres soient-ils.
Le « nouvel homme soviétique » est un concept émanant des communistes russes pour « renouveler » l’humanité, et s’inscrit dans des idéaux socialistes qui visent à transformer les êtres humains en de simples rouages d’un monde futur dystopique, loin de tout lien avec Dieu.
Le PCC cherche à faire ce que les Soviétiques n’ont pas réussi à faire, un « nouvel homme chinois » par le biais de contrôles sociaux automatisés et de systèmes de surveillance qui analysent comment les citoyens chinois se comportent à l’égard des politiques du régime.
Leur persévérance acharnée viendra-t-elle à bout de la nature humaine fondamentale, ou bien le « nouvel homme chinois » sera-t-il finalement rejeté comme une autre lubie communiste ?
Cibler le Falun Gong et Shen Yun
Fidèle à sa tradition, le PCC a pris pour cible le Falun Gong en le soumettant à un génocide culturel.
Le Parti veut éliminer le groupe spirituel du Falun Gong en Chine et à l’étranger, et tous les groupes de la diaspora chinoise qui ne se conforment pas à l’orthodoxie et qui, comme la compagnie Shen Yun Performing Arts, ont l’intention de préserver et d’honorer la culture chinoise traditionnelle, celle qui existait avant 1949. Après tout, le Falun Gong et Shen Yun sont des menaces directes à la création du « nouvel homme chinois » et au contrôle totalitaire du Parti sur la Chine.
Le Falun Gong, ou Falun Dafa, a été présenté au public chinois en 1992. Il encourage ses pratiquants à respecter les principes moraux de vérité, compassion et tolérance. En 1999, selon les estimations officielles, plus de 70 millions de Chinois avaient adopté cette pratique.
Craignant que la popularité croissante du Falun Gong ne constitue une menace pour son pouvoir, le PCC a lancé une campagne de persécution brutale contre le groupe en juillet 1999, sous la direction de Jiang Zemin, le chef du PCC de l’époque. Depuis lors, des millions de pratiquants ont été enlevés et détenus arbitrairement dans des prisons, des camps de travail et d’autres établissements. Selon le Centre d’information sur le Falun Dafa, des centaines de milliers d’entre eux ont été torturés pendant leur incarcération.
En juillet, ils ont publié une déclaration marquant le 25e anniversaire de la persécution du Falun Gong, notant que ces dernières années, le PCC « a redoublé d’efforts pour surveiller, détenir, emprisonner et ‘transformer’ les pratiquants du Falun Gong en Chine et pour surveiller, harceler, réduire au silence et calomnier les pratiquants dans le monde entier ».
« Le nombre de pratiquants du Falun Gong décédés suite aux persécutions a été porté à 5069 en mai 2024, bien que le chiffre réel dépasse probablement cette estimation compte tenu de la censure exercée par le régime », peut-on lire dans le rapport 2024 du Centre.
Le rapport contient cette phrase stupéfiante : « Les pratiquants du Falun Gong ont été, et continuent d’être, tués afin de prélever leurs organes ».
En 2019, le China Tribunal, un tribunal populaire indépendant basé à Londres, a en effet établi que le régime chinois prélevait de force des organes sur des prisonniers d’opinion depuis des années « à grande échelle », les pratiquants du Falun Gong constituant la « principale source » d’organes humains.
Ce sont les pires violations des droits de l’homme, et elles doivent être condamnées par tous les peuples civilisés du monde !
Malgré une campagne de persécution implacable, le PCC n’a pas été en mesure de faire disparaître le Falun Gong en Chine. C’est pourquoi, comme l’a rapporté Epoch Times au début du mois, Xi Jinping a tenu une réunion secrète en 2022 pour élaborer une nouvelle stratégie visant à cibler plus efficacement le Falun Gong dans le monde entier.
La nouvelle stratégie consiste à donner à la Commission centrale des Affaires politiques et juridiques le pouvoir de coordonner l’ensemble de l’application de la législation chinoise au niveau national et international. Le ministère de la Sécurité publique (l’agence chinoise chargée de l’application de la loi) s’est vu confier de nouvelles responsabilités pour les actions nationales, tandis que le ministère de la Sécurité d’État (la principale agence d’espionnage chinoise) a été chargé des actions menées à l’étranger contre le Falun Gong.
Réflexions finales
Le résultat obtenu par cette nouvelle stratégie de lutte contre le Falun Gong à l’étranger s’est traduit par une intensification des attaques du régime via les réseaux sociaux à l’encontre des pratiquants, par des activités d’espionnage au sein des communautés chinoises à l’étranger et par des opérations d’influence menées par les médias étrangers destinées à réprimer le Falun Gong.
Parallèlement, la compagnie Shen Yun Performing Arts (fondée par des pratiquants de Falun Gong) a également fait l’objet de tactiques de répression transnationales croissantes après la réunion stratégique secrète dirigée par Xi Jinping contre Falun Gong.
Cette question sera examinée dans la seconde partie de cette série.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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