Après avoir déclenché une forte réaction à l’intérieur et à l’extérieur du pays, le régime chinois a supprimé des messages sur les médias sociaux se moquant de la crise indienne du Covid-19. Interrogé par les médias étrangers, le ministère des Affaires étrangères du régime a tenté de détourner l’attention de ces messages.
Le 1er mai, la Commission centrale des affaires politiques et juridiques du Parti communiste chinois (PCC) a publié sur son compte officiel Sina Weibo « China Changan Net » une photo d’un récent lancement spatial chinois à côté d’une photo de bûchers indiens de crémation de personnes décédées du Covid-19. La légende est : « Allumer un feu en Chine par opposition à allumer un feu en Inde », avec un hashtag indiquant que les nouveaux cas quotidiens de Covid-19 en Inde ont dépassé les 400 000.
Ce post a suscité la colère des internautes en Chine et à l’étranger, qui ont dénoncé l’organe du régime pour son « manque total d’humanité ». L’ambassade d’Inde en Chine a protesté contre le post Weibo de « China Changan Net », qui a ensuite été supprimé.
Les comptes officiels du ministère de la Sécurité publique du PCC ont également publié des comparaisons similaires le 30 avril. Après la réaction des internautes chinois, les messages ont été supprimés dans la nuit du 1er mai.
Cai Xia, qui a autrefois enseigné à l’École centrale du Parti communiste chinois et qui est aujourd’hui une critique virulente du régime communiste établie aux États-Unis, a critiqué ces messages sur Twitter. Elle a déclaré que, bien que les messages aient été supprimés par le régime chinois, ils sont toujours remis en ligne par des internautes qui les condamnent pour leur manque d’humanité. Elle a comparé le commentaire encourageant de l’ambassade indienne lors de l’envoi d’aide en Chine en février 2020, alors que l’épidémie faisait rage en Chine, avec les moqueries du PCC lorsque les Indiens souffraient. « Ils n’ont pas caché leur nature maléfique anti-humaine », a-t-elle constaté.
Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions accrues entre la Chine et l’Inde depuis le conflit de l’été dernier à la frontière de l’Himalaya. Il s’agit également de la dernière en date d’un long défilé de déclarations controversées faites par des responsables et des porte-parole du PCC attaquant d’autres pays dans le cadre de son approche diplomatique agressive connue sous le nom de « guerre des loups ».
Les internautes chinois ont également critiqué le message : « En tant que Weibo officiel du Comité politique et juridique chinois, vos remarques sont vraiment embarrassantes. N’avez-vous pas un minimum de bienveillance humaine ? »
D’autres ont dit avoir signalé le post à Weibo pour « promotion de la haine » et « discrimination régionale ».
Un autre internaute a déclaré : « China Changan Net ne représente pas le peuple chinois. J’espère que le peuple indien sera libéré du Covid-19 le plus tôt possible. »
Le 2 mai, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré, en réponse à une demande de commentaire de Bloomberg : « Nous espérons que tout le monde prête attention au fait que le gouvernement chinois et l’opinion publique dominante soutiennent la lutte de l’Inde contre l’épidémie », et a promis d’envoyer davantage de fournitures à l’Inde dans les jours à venir.
La semaine dernière, lorsqu’une vague massive de Covid-19 a commencé en Inde, la compagnie aérienne chinoise Sichuan Airlines a suspendu ses vols de fret vers l’Inde, alors que d’autres pays ont envoyé des vols chargés de fournitures médicales.
En juin dernier, les militaires chinois et indiens ont connu les conflits frontaliers les plus graves depuis 45 ans, faisant des dizaines de morts et de blessés des deux côtés.
Selon les données de l’université Johns Hopkins, l’Inde compte 20,2 millions de cas, ce qui la place en deuxième position derrière les États-Unis, et compte actuellement plus de 222 400 décès au 4 mai.
Des recherches sur la propagation du Covid-19 à Wuhan, en Chine, ont montré que 6,92 % de la population avait été infectée par le virus du PCC. Sur la base de ce taux d’infection, 622 800 à 968 800 personnes pourraient avoir été infectées par le virus du PCC jusqu’en avril 2020 dans la seule ville de Wuhan. Cette étude publiée dans The Lancet le 18 mars a révélé que les véritables données sur le nombre de Chinois infectés par le Covid-19 diffèrent des divulgations du régime chinois.
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