Le Pentagone va réduire la présence des troupes américaines en Syrie

L'armée américaine est intervenue en Syrie au début des années 2010, dans le contexte de la guerre civile et face à la montée en puissance de Daech

Par Ryan Morgan
20 avril 2025 20:06 Mis à jour: 21 avril 2025 01:31

Le Pentagone se prépare à réduire la présence militaire américaine en Syrie dans les semaines à venir, citant les récents succès contre le groupe terroriste Daech.

Le 18 avril, le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, a annoncé ce que le Département de la Défense qualifie de consolidation planifiée des forces américaines en Syrie. M. Parnell a fait savoir que le Secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, avait ordonné ce plan de réduction des forces.

L’armée américaine s’est engagée en Syrie au début des années 2010, en pleine guerre civile et face à la montée en puissance de Daech, une organisation terroriste salafiste sunnite internationalement désignée qui, à son apogée, avait proclamé un califat territorial s’étendant sur l’est de la Syrie et l’ouest de l’Irak.

Les États-Unis avaient soutenu des groupes rebelles qui luttaient pour chasser le président syrien Bachar al-Assad du pouvoir, mais ils ont officiellement engagé des troupes en Syrie en 2014 pour une mission plus restreinte visant à stopper Daech. Cet effort de lutte contre Daech a été baptisé Opération Inherent Resolve (résolution inhérente).

« Cette consolidation reflète les étapes significatives que nous avons franchies pour affaiblir l’attrait et la capacité opérationnelle de Daech à l’échelle régionale et mondiale », a indiqué M. Parnell. « Ce processus délibéré et fondé sur des conditions ramènera la présence des États-Unis en Syrie à moins d’un millier de soldats américains dans les mois à venir. »

Epoch Times a contacté le Pentagone pour obtenir plus de détails sur le retrait des troupes et le calendrier de ce processus, mais n’a pas reçu de réponse à l’heure de la publication.

Le porte-parole en chef du Pentagone, Sean Parnell, s’exprime lors d’une conférence de presse au Pentagone le 17 mars 2025 à Arlington, en Virginie. (Alex Wong/Getty Images)

Pendant des années, le Pentagone a régulièrement indiqué qu’environ 900 soldats américains étaient restés en Syrie dans le cadre de l’opération Inherent Resolve. En décembre 2024, le secrétaire de presse du Pentagone de l’époque, le général de division de l’armée de l’air, Pat Ryder, a reconnu que la présence réelle des troupes américaines en Syrie s’était élargie à environ 2000 personnes.

Pour expliquer cette divergence, M. Ryder a expliqué à l’époque qu’environ 900 soldats constituaient le noyau dur de l’armée américaine en Syrie, mais que ce noyau dur avait été renforcé par des rotations à court terme de troupes supplémentaires.

L’armée américaine a renforcé ses troupes dans l’ensemble du Moyen-Orient depuis les attaques du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.

M. Parnell a assuré que les forces américaines resteraient vigilantes alors qu’elles réduisent leur présence en Syrie.

« Alors que cette consolidation est en cours, conformément à l’engagement du président Trump en faveur de la paix par la force, le Commandement central des États-Unis restera prêt à poursuivre les frappes contre les restes de Daech en Syrie. Nous travaillerons également en étroite collaboration avec des partenaires de la Coalition capables et désireux de maintenir la pression sur Daech et de répondre à toute autre menace terroriste qui se présente », a-t-il poursuivi.

Le chef du groupe islamiste syrien Hayat Tahrir al-Cham (HTS), qui a dirigé une offensive rebelle éclair arrachant Damas au contrôle du gouvernement, Ahmed Hussein al-Charaa, s’adresse à la foule dans la célèbre mosquée des Omeyyades de la capitale, le 8 décembre 2024. (ABDULAZIZ KETAZ/AFP via Getty Images)

Arrivée au pouvoir d’un groupe rebelle en Syrie

Alors que M. Parnell annonçait un succès continu dans la lutte contre Daech en Syrie, le pays est en pleine mutation depuis l’automne dernier. Fin novembre 2024, une coalition de groupes rebelles syriens, dirigée par Hayat Tahrir al-Cham, a lancé une offensive surprise qui a dispersé les forces d’Assad et poussé le président syrien à fuir le pays et à abandonner sa prétention au pouvoir.

Hayat Tahrir al-Cham est une autre faction islamiste sunnite qui a des racines dans al Nosra, une ramification syrienne d’Al-Qaïda. Les États-Unis continuent de désigner Hayat Tahrir al-Cham comme une organisation terroriste étrangère, bien que le groupe ait cherché à se réaffirmer comme une force plus modérée en Syrie depuis la prise de la capitale Damas en décembre.

Ahmed Hussein al-Charaa, le chef de Hayat Tahrir al-Cham, a abandonné son nom de guerre Abou Mohammed al-Joulani peu après la prise de pouvoir de son groupe. M. Charaa s’est depuis positionné en tant que président intérimaire de la Syrie, et nombre de ses associés de Hayat Tahrir al-Cham ont occupé d’autres postes au sein d’un gouvernement intérimaire nouvellement déclaré.

Malgré son passé, le gouvernement américain avait accordé une certaine marge de manœuvre à M. Charaa depuis décembre. L’administration sortante de Joe Biden a retiré une prime de 10 millions de dollars contre le chef de Hayat Tahrir al-Cham et a envoyé la secrétaire d’État adjointe aux affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, pour le rencontrer.

L’administration Trump a continué à donner une marge de manœuvre à M. Charaa et a offert son soutien en mars à un plan visant à intégrer les Forces démocratiques syriennes, soutenues par les États-Unis, dans le nouveau gouvernement syrien.

Depuis la chute d’Assad, les forces israéliennes ont également étendu leur contrôle sur le plateau du Golan et d’autres parties du sud-ouest de la Syrie. Cette semaine, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé que les forces israéliennes resteraient indéfiniment dans les zones de sécurité qu’elles ont établies en Syrie, au Liban et dans la bande de Gaza au cours des 18 derniers mois.

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