Le photographe René Robert, mort de froid dans les rues de Paris, dans l’indifférence des passants

Par Emmanuelle Bourdy
26 janvier 2022 18:30 Mis à jour: 26 janvier 2022 18:30

Le photographe René Robert est décédé dans l’indifférence la plus totale, après être resté plusieurs heures dans le froid, à la suite d’une chute dans une rue passante de Paris. C’est un sans domicile fixe qui a finalement alerté les secours. Il a été emmené à l’hôpital dans un état d’« urgence absolue ».

Le photographe internationalement reconnu René Robert est décédé, ce mercredi 19 janvier 2022, après avoir chuté sur le trottoir la veille au soir. L’homme de 84 ans était sorti après dîner, ce mardi 18 janvier, aux alentours de 21 h 30, rapporte Actu Paris. Il se trouvait dans son quartier parisien de République, rue de Turbigo, lorsqu’il a été victime d’un malaise.

« Comment a-t-on pu en arriver là ? »

C’est après plusieurs heures passés sur le trottoir, inconscient, que le photographe de flamenco a été pris en charge par les secours, un sans domicile fixe ayant donné l’alerte vers 5 h 30 du matin. Mais il était trop tard. René Robert était en état d’hypothermie extrême lorsque les secours l’ont transporté à l’hôpital. Il est décédé peu de temps après.

Sa mort a ému au plus haut point le journaliste Michel Mompontet et ses lecteurs. « Quand un humain est couché sur le trottoir, aussi pressé que nous soyons, vérifions son état, arrêtons-nous un instant », a-t-il déclaré, choqué par cette « mort atroce », dont il espère au moins qu’elle servira à quelque chose. « La rue de Turbigo. Le plein Paris, la ville lumière, les bars, les restos. L’humanité, si inhumaine, et cette question, comment a-t-on pu en arriver là ? », s’est encore interrogé le journaliste.

« René, c’était la gentillesse et la discrétion incarnées »

Musique Alhambra a rendu hommage à René Robert, stipulant qu’il était « LE photographe du flamenco ». « Nous le retrouvions dans les salles de spectacles à Paris. Il arpentait discrètement les lieux avec son appareil argentique sous le bras. À l’issue des spectacles, il allait souvent retrouver les artistes dans les coulisses et conversait avec eux, il les connaissait bien car il avait suivi la carrière de beaucoup », a encore indiqué le média spécialisé dans l’actualité du flamenco, qui a également vanté son « talent » tout autant que « ses qualités humaines ». « René, c’était la gentillesse et la discrétion incarnées. C’était un ami fidèle et sincère », a écrit Isabelle Jacq Gamboena.

Le photographe avait publié Flamencos, la rage ou la grâce en 1993, le livre étant composé de 250 photographies.


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