Le porte-avions français Charles-de-Gaulle a appareillé lundi de Toulon, après huit mois de travaux et plusieurs essais en mer, pour six semaines d’opérations en Méditerranée dont deux où il sera placé sous contrôle opérationnel de l’Otan, une première.
Le fleuron de la flotte militaire française, avec ses avions de chasse Rafale Marine, a quitté le port du sud-est de la France. Il est escorté dans ses navigations par un sous-marin nucléaire d’attaque, des frégates spécialisées et un ravitailleur, le tout constituant le « groupe aéronaval » français, le plus gros d’Europe.
Le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle quitte Toulon pour une mission sous commandement de l’Otan ⤵️@LCI pic.twitter.com/8AwA4OtYP8
— Faire #Ensemble (@FaireEnsemblefr) April 22, 2024
Le réinvestissement de la France dans l’Otan
Du 26 avril au 10 mai, il participera à la mission Akila de l’Otan regroupant des bâtiments de plusieurs nations (États-Unis, Grèce, Espagne, Portugal, Italie) sous le commandement de l’état-major maritime StrikforNato (Naval Striking and Support Forces NATO, Forces navales de frappe et de soutien de l’OTAN, en français), comptant quinze nations dont la France, et dirigée par un vice-amiral américain.
Cela montre le réinvestissement de la France dans l’Otan depuis le retour de la menace russe, en parallèle de son désengagement militaire en Afrique.
Le vice-amiral français Didier Maleterre, numéro deux du commandement maritime de l’Otan, avait souligné lors de l’annonce de cette mission que la France pouvait en « un claquement de doigt récupérer le commandement national en cours d’opérations si nécessaire ».
Mais des voix avaient critiqué l’annonce du placement du porte-avions sous contrôle de l’alliance. Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a ainsi dénoncé sur X (ex-Twitter) le 12 avril une « vassalisation affichée » de la France.
Le porte-avions Charles de Gaulle passe sous commandement OTAN. Tristesse. Vassalisation affichée.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) April 12, 2024
« Il ne faut pas céder au mensonge », avait rétorqué sur le même réseau le ministre des Armées Sébastien Lecornu, assurant que « la France ne perd jamais le commandement de ses forces placées sous pavillon de l’Otan ». « Notre porte-avions sera le fer de lance de cette mission conduite avec nos alliés. Nous sommes les seuls Européens capables de déployer un groupe aéronaval de cette envergure », avait-il ajouté.
L’objectif de cette mission pour l’OTAN vise à « renforcer sa posture défensive et dissuasive, contribuer à la sécurité collective et soutenir les opérations visant à favoriser la stabilité régionale », précise le vice-amiral Didier Maleterre. Techniquement, cela permet de construire une interopérabilité, c’est à dire une « confiance mutuelle à partir d’un savoir-faire commun ».
Le 25 avril, à la veille de son passage sous le contrôle opérationnel de l’Otan, le porte-avions accueillera également pour la première fois à son bord la conférence des 32 ambassadeurs des pays membres de l’alliance.
Avec cette mission, le Charles-de-Gaulle, qui embarque 1900 membres d’équipage et 40 aéronefs, reprend les opérations après sa période d’indisponibilité pour entretien intermédiaire (IEI) débutée en mai 2023, avec huit mois de travaux pour « entretenir et moderniser ses capacités », selon le ministère, et des essais en mer.
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