Plusieurs enquêtes ont placé le pouvoir d’achat et l’immigration en tête des priorités des Français lors des élections européennes. Selon un sondage IPSOS, réalisé pour France Télévisions, Radio France, France24/RFI, Public Sénat/LCP Assemblée Nationale, publié le 10 juin, les électeurs ont placé le pouvoir d’achat en tête de leurs préoccupations (45%), devant l’immigration (43%), la protection de l’environnement (27%), le système de santé (26%), la guerre en Ukraine (19%), l’agriculture (15%) et la situation à Gaza (6%).
Des tendances que l’on retrouve dans un sondage CSA réalisé début juin pour CNews, Europe 1, et le JDD où le pouvoir d’achat (39%) domine dans les préoccupations des Français, suivi par l’immigration (36%), l’environnement (31%), l’insécurité (27%), la santé (19%) et les inégalités sociales (15%).
Même écho dans un sondage Ifop-Fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio paru fin mai, le pouvoir d’achat est la préoccupation principale des Français pour ces élections (57%), suivi de l’immigration (38%), du système de santé (38%), de l’environnement (34%), de la sécurité des personnes et des biens (26%).
Réelles ou ressenties, ces deux préoccupations font l’objet de débats selon les bords politiques, alors qu’elles ont percuté le quotidien des Français ces dernières années et ces derniers mois.
La dégradation du pouvoir d’achat
Selon un sondage Elabe pour BFMTV du 10 juin, le pouvoir d’achat et l’inflation sont citées en priorité par les électeurs de La France insoumise et du Parti socialiste, en deuxième par ceux du Rassemblement national, d’Europe Écologie-Les Verts, des Républicains et de Renaissance, comme préoccupation des Français.
Selon l’Institut Montaigne, le pouvoir d’achat est la résultante du niveau des salaires et des retraites à 31%, du poids des dépenses fixes (le logement, les factures d’électricité, l’essence) à 24%, du prix des achats du quotidien (alimentation, etc.) à 23%, suivi par les impôts et les taxes à 14%, et la multiplication des modes de consommations à 8%. Les postes de dépenses qui ont le plus augmenté ces derniers mois sont l’alimentation (76 %), le chauffage (64 %) et les déplacements (62 %).
Pourtant, selon Les Échos, entre 2019 et 2023, le pouvoir d’achat aurait progressé de 5,7 % dans l’Hexagone, un pouvoir d’achat calculé dans la base des revenus du patrimoine. Mais, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), si les revenus du patrimoine (placements, épargnes…) ont bien augmenté sur la période, les salaires réels n’ont pas suivi l’inflation, avec une perte de pouvoir d’achat estimée à 2,6%, entre 2019 et 2023, selon l’observatoire.
Pour les Français, ces pertes de pouvoir d’achat semblent bien plus importantes. Si l’on remonte à 2015, les prix de l’énergie ont augmenté de 60% et les prix de l’alimentation de 32%, selon le site France Inflation. L’explosion des prix alimentaires, de l’énergie et du pétrole s’est durement ressentie dans le portefeuille des Français qui ont vu leurs dépenses fixes du quotidien augmenter, alors que le niveau des salaires et des retraites n’ont pas suivi.
Le ralentissement économique de la France, l’augmentation des impôts et la triste place du pays le plus taxé au monde ne sont pas là pour donner confiance en l’avenir, à l’heure où l’orientation des dépenses de l’État est interrogée et que plusieurs services publics majeurs manquent de moyens malgré des prélèvements record des Français.
Au sujet du lien entre l’immigration et l’insécurité
D’après un sondage de l’institut CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD, 68% des Français établissent un lien entre insécurité et immigration en France.
Interrogé par Le Figaro fin mai sur le lien entre l’immigration et la délinquance, Nicolas Sarkozy répondait : « Qui peut sérieusement affirmer qu’il n’y en a pas ? a-t-il déclaré. Cela ne veut pas dire naturellement qu’un étranger est un délinquant. Mais bien sûr que le lien est évident. Le nombre des étrangers dans nos prisons et la part qu’ils prennent dans la délinquance en général sont sans appel. Le nier n’est rien d’autre qu’un nouveau déni de réalité. »
En décembre 2020, on apprenait dans le rapport annuel sur « les vols et violences dans les réseaux de transports en commun en 2019 » du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), du ministère de l’Intérieur, qu’en Île-de-France, 93% des vols sans violence sont le fait d’étrangers, contre 64% dans le reste de la France. 35% des vols violents sont commis par des étrangers en région parisienne, pour 66% sur le reste du territoire. Selon le rapport, 63% agressions sexuelles sont commises par des étrangers en Île-de-France contre 32% sur le reste du territoire, 34% des coups et blessures sur le territoire francilien, contre 19% en-dehors.
Inversement, selon le rapport du ministère de l’Intérieur, les victimes de vols sans violence sont en Île-de-France à 64% de nationalité française, 68% pour les victimes de vols violents, 79% pour les victimes de coups et blessures, et 87% pour les victimes d’agressions sexuelles. Ailleurs sur le territoire, le pourcentage des victimes de nationalité française sont respectivement de 82, 84, 89, et 95% des victimes pour les faits mentionnés plus haut.
Si ces statistiques indiquent que les immigrés sont surreprésentés dans les faits de délinquance, des études, comme celle réalisée par l’ancien Défenseur des droits, Jacques Toubon, ou encore celle du Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales, un organe directement rattaché au Premier ministre, montrent que ces chiffres sont basés sur des biais. Selon leurs rapports, les « minorités visibles issues de l’immigration» sont «davantage contrôlées par la police, et donc arrêtées » et une fois devant le tribunal, « à profil égal et délit égal, les étrangers ont plus de risques d’être condamnés, et les peines dont ils écopent sont plus longues ».
La succession récente des faits divers de meurtres, de tentatives de meurtres et d’agressions sexuelles commis par des migrants illégaux sous OQTF est aussi l’une des raisons pour lesquelles l’immigration est l’une des préoccupations majeures pour les Français craignant pour leur sécurité physique et celle de leur proche.
Dans ce contexte de perte ressentie ou réelle du pouvoir d’achat et de la sécurité, les Français ont montré lors des européennes leur désapprobation de la politique d’Emmanuel Macron et ont tourné leur vote vers le RN promettant de remettre de l’ordre dans le pays, de protéger les Français et de leur redonner du pouvoir d’achat dans l’avenir.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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