Le prélèvement forcé d’organes témoigne des violations persistantes des droits de l’homme commises par le régime chinois

Les pratiquants du Falun Gong font partie des personnes ciblées par les autorités du régime chinois pour le prélèvement forcé d'organes

Par Jacob Burg
7 mars 2025 00:02 Mis à jour: 7 mars 2025 00:02

NAPLES, Floride – La campagne de prélèvement forcé d’organes sur des prisonniers de conscience menée par le Parti communiste chinois illustre les violations des droits de l’homme que les régimes communistes continuent de commettre au XXIe siècle.

Lors de la conférence « Victimes du communisme » organisée par la faculté de droit Ave Maria le 18 février, Cynthia Sun a présenté un exposé intitulé « Le manuel de Pékin pour la persécution religieuse à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine ». Son exposé a révélé comment le régime chinois défie sa propre constitution en arrêtant des pratiquants religieux, en les emprisonnant et en les torturant, et en soumettant certains d’entre eux à des prélèvements d’organes forcés.

« Les pratiquants sont systématiquement arrêtés, détenus et condamnés à de longues peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à plus de 20 ans en raison de leur foi, et ce dans toutes les provinces de Chine », a indiqué Mme Sun, chercheuse principale au Centre d’information sur le Falun Dafa et membre de la Fondation First Freedom.

Steven Mosher, auteur de « Le diable et la Chine communiste », a expliqué lors de son intervention comment le communisme est apparu en Chine avant de provoquer la mort de dizaines de millions de personnes.

Prélèvement forcé d’organes

Les pratiquants du Falun Gong font partie des personnes ciblées par le Parti communiste chinois (PCC) pour le prélèvement forcé d’organes.

Le Falun Gong, également appelé Falun Dafa, est une pratique de méditation spirituelle fondée sur les principes de vérité, compassion et tolérance. Le Falun Gong a été présenté au public au début des années 1990 et a gagné en popularité, avec environ 100 millions de pratiquants à l’époque, a rappelé Mme Sun.

Se sentant menacés par la popularité du Falun Gong, le PCC et son dirigeant de l’époque, Jiang Zemin, ont lancé une campagne d’élimination systématique en juillet 1999. Depuis lors, des millions de pratiquants ont été détenus dans des prisons, des camps de travail et d’autres établissements, et des centaines de milliers d’entre eux ont été torturés pendant leur incarcération, selon le Centre d’information sur le Falun Dafa.

Mme Sun a décrit six méthodes principales de persécution sociale et religieuse en Chine : les détentions massives et les peines sévères, la surveillance numérique et la répression par les technologies de pointe, les décès, la torture et le travail forcé, le prélèvement forcé d’organes, la répression transnationale et l’influence malveillante.

« L’année dernière, au moins 2864 pratiquants [de Falun Gong] ont été harcelés par la police, que ce soit à leur domicile ou en public », a ajouté Mme Sun.

D’après elle, 2828 personnes ont été détenues arbitrairement. Mme Sun a souligné que ces arrestations étaient anticonstitutionnelles, puisque la constitution chinoise autorise techniquement la pratique religieuse, une loi que le PCC défie.

« Le processus de détention est souvent brutal, les pratiquants subissant des violences et des abus psychologiques visant à les forcer à renoncer à leur foi – voilà la finalité », a-t-elle poursuivi.

Mme Sun a décrit deux des nombreux cas de pratiquants du Falun Gong détenus par le PCC.

Pang Xun, ancien animateur de la radio populaire du Sichuan, a été battu à mort dans la prison de Leshan Jiazhou le 2 décembre 2022, après que les autorités chinoises l’ont arrêté pour avoir distribué des tracts dans un parc. L’un des amis proches de M. Pang a rendu publique sa mort en publiant une vidéo sur le réseau social X, alors connu sous le nom de Twitter, qui montrait des ecchymoses et des marques sur le cadavre de M. Pang.

« C’est en fait l’une des rares séquences qui ont pu être diffusées en dehors de la Chine grâce aux réseaux privés virtuels (VPN) », a précisé Mme Sun.

Les autorités ont affirmé que M. Pang était mort d’une hyperthyroïdie, mais sa famille et ses amis ont assuré qu’il était en bonne santé avant sa détention.

Cynthia Sun, chercheuse principale au Centre d’information sur le Falun Dafa et membre de la Fondation First Freedom, s’exprime lors de la conférence « Victimes du communisme » organisée par la faculté de droit Ave Maria à Naples, en Floride, le 18 février 2025. (Jacob Burg/Epoch Times)

L’autre cas concernait le prélèvement forcé d’organes sur un pratiquant de Falun Gong vivant, Cheng Peiming.

Lors de plusieurs événements publics et d’entretiens avec Epoch Times en 2024, M. Cheng a raconté son expérience éprouvante d’ablation d’une partie de ses poumons et de son foie pendant sa détention par le PCC.

Des policiers ont maintenu M. Cheng sur un lit pendant que des médecins l’anesthésiaient de force en vue d’une intervention chirurgicale. Lorsqu’il s’est réveillé, il était enchaîné au lit et portait une cicatrice de près de 15 cm de long sur le côté de son torse.

Après que les médecins l’ont préparé pour une nouvelle opération, il a réussi à s’échapper de l’hôpital au petit matin, pour finalement quitter la Chine et arriver aux États-Unis en 2020.

Selon Mme Sun, certains experts estiment que l’industrie de la transplantation d’organes du régime chinois s’est développée pour atteindre environ un milliard de dollars, et de nombreuses personnes sont sur une liste d’attente pour un organe.

« L’industrie chinoise de la transplantation se targue de délais d’attente étrangement courts [de] deux semaines seulement pour certains organes, ce qui laisse supposer l’existence d’une vaste banque d’organes ou d’une offre à la demande », a souligné Mme Sun.

D’après Mme Sun, en juin 2021, des experts indépendants des Nations unies « ont exprimé leur inquiétude quant au fait que les prisonniers de conscience sont soumis de force à des tests sanguins et à des examens d’organes tels que des échographies et des radiographies, alors que les autres prisonniers ne sont pas obligés de subir de tels examens ».

« Les résultats des examens seraient enregistrés dans une base de données de sources d’organes vivants facilitant l’attribution des organes. »

Le communisme en Chine

Le communisme est né en Chine lorsque le PCC a été fondé en 1921 à Shanghai.

Après la guerre civile chinoise, Mao Zedong a pris le contrôle du PCC et a mené une révolution avant d’assumer la direction de la Chine en 1947. Mao a mis en place des politiques telles que le Grand Bond en avant et la Révolution culturelle, qui ont entraîné la mort de dizaines de millions de personnes dans le pays.

Si le nombre exact de morts attribués à la politique de Mao varie entre 45 et 80 millions selon les sources, il dépasse celui des victimes des régimes totalitaires d’Adolf Hitler et de Joseph Staline.

« Le Parti communiste chinois est la plus grande machine à tuer de l’histoire de l’humanité », a déclaré M. Mosher, président de l’Institut de recherche sur la population, lors de la conférence.

Steven Mosher, président de l’Institut de recherche sur la population, s’exprime lors de la conférence « Victimes du communisme » organisée par la faculté de droit Ave Maria à Naples, en Floride, le 18 février 2025. (Jacob Burg/Epoch Times)

Dans son exposé sur la montée du communisme en Chine, M. Mosher a expliqué que le Grand Bond en avant de Mao a conduit à une « famine artificielle », conséquence de la tentative obstinée du dirigeant de dépasser la production industrielle du Royaume-Uni avec une population traditionnellement tournée vers l’agriculture. Selon diverses sources, entre 23 et 55 millions de personnes sont mortes de faim.

Cependant, même après la mort de Mao en 1976, le PCC a mis en place d’autres politiques qui allaient nuire à la Chine pendant des décennies, a noté M. Mosher, en particulier la « politique de l’enfant unique ».

« Quel meilleur moyen de superviser la population que de prendre le contrôle de sa fertilité. »

Annoncée pour la première fois en 1979, cette politique était une tentative du PCC de contrôler la population afin de stimuler la croissance économique dans le cadre d’une économie planifiée, selon un rapport de l’Institut Brookings. À l’époque, la Chine était confrontée à d’importantes pénuries de capitaux, de ressources naturelles et de biens de consommation.

D’après M. Mosher, certaines femmes ont été arrêtées dès leur deuxième ou troisième grossesse et ont été contraintes d’avorter, les avortements tardifs étant pratiqués par césarienne.

« Les femmes ont été ouvertes comme des boîtes de conserve. »

Les conséquences sont stupéfiantes : la population âgée de Chine diminue et vieillit plus vite que le nombre de naissances, et de nombreux adultes en âge de travailler qui auraient fondé une famille il y a quelques dizaines d’années s’occupent de leurs parents âgés. Cette politique a empêché 400 millions de naissances, selon les propres données du PCC.

« La population chinoise vieillit et meurt plus rapidement que n’importe quelle autre population ne l’a jamais fait. »

L’une des caractéristiques les plus pernicieuses de la « politique de l’enfant unique » fut la discrimination sexuelle à la naissance, a expliqué M. Mosher. Les garçons étaient souvent plus valorisés que les filles, car ils pouvaient rester à la maison pour s’occuper des aînés et travailler pour la famille, tandis que les filles finissaient par se marier et s’installaient dans la famille de leur mari. C’est pourquoi certaines mères avortaient lorsqu’elles attendaient des filles ou les abandonnaient après la naissance.

L’Institut Brookings estime que la Chine compte aujourd’hui entre 20 et 40 millions d’hommes en surplus, ce qui signifie que même si le PCC encourage désormais les jeunes adultes à se marier et à avoir trois enfants, il n’y a plus assez de femmes pour que tous les hommes puissent fonder leur propre famille.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.