Le président argentin Javier Milei accuse les Nations unies d’hypocrisie en matière de droits de l’homme

Javier Milei reproche aux Nations unies d'avoir inclus des États autoritaires tels que Cuba et le Venezuela dans ses principaux organes de défense des droits de l'homme

Par Owen Evans
28 septembre 2024 02:12 Mis à jour: 20 octobre 2024 22:10

Dans son premier discours à l’ONU, le président argentin Javier Milei a accusé l’organisation internationale d’hypocrisie en matière de droits de l’homme et de favoriser les régimes autoritaires.

« Je suis ici pour vous avertir que nous sommes à la fin d’un cycle, que le collectivisme et les postures morales de l’agenda woke sont entrés en collision avec la réalité », a déclaré M. Milei aux Nations unies le 24 septembre à New York.

Javier Milei a particulièrement critiqué le Conseil des droits de l’homme pour avoir accordé l’adhésion à des pays comme Cuba et le Venezuela, qui ont tous deux, selon lui, de mauvais antécédents en matière de droits de l’homme.

« Dictatures sanglantes »

« Dans cette même maison, qui prétend défendre les droits de l’homme, nous avons permis l’accès au Conseil des droits de l’homme à des dictatures sanglantes telles que Cuba et le Venezuela, sans le moindre reproche », a-t-il déclaré.

Ces deux pays ont siégé plusieurs fois au Conseil malgré les critiques internationales répétées concernant leurs pratiques nationales en matière de droits de l’homme.

Cuba, un État socialiste à parti unique dirigé par le Parti communiste cubain, est actuellement membre du Conseil aux côtés de pays comme le Burundi et la Chine, qui ont également fait l’objet d’un examen international concernant leurs pratiques en matière de droits de l’homme.

M. Milei a également porté son attention sur le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, un organe des Nations unies chargé de surveiller les progrès réalisés en matière de droits des femmes dans le monde.

Des pays comme l’Arabie saoudite, l’Iran et l’Afghanistan ont participé à des conversations internationales sur les droits des femmes bien qu’ils aient des politiques qui punissent les femmes pour avoir enfreint des codes vestimentaires stricts ou qui limitent leurs libertés.

« Dans cet organe, qui prétend défendre les droits des femmes, nous avons autorisé l’accès au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes à des pays qui punissent leurs femmes parce qu’elles montrent leur peau », a déclaré M. Milei.

Javier Milei, alors candidat à la présidence, soulève une tronçonneuse lors d’un meeting de campagne à Buenos Aires, en Argentine, le 25 septembre 2023. (Tomas Cuesta/Getty Images)

Epoch Times a contacté l’ONU pour commentaires, mais n’a pas reçu de réponse avant l’heure de publication.

Sur son site Web, l’organisation déclare que « l’idée que tous les êtres humains – sans distinction de race, de sexe, de nationalité, d’appartenance ethnique, de langue, de religion ou de toute autre condition – ont le droit de jouir des droits de l’homme s’inscrit au cœur même des Nations Unies ».

Les Nations unies affirment s’efforcer « d’intégrer les droits de l’homme dans le fonctionnement du système onusien » et « [collaborer] étroitement avec les gouvernements sur le terrain pour identifier, mettre en évidence et élaborer des réponses aux défis en matière de droits de l’homme ».

Par exemple, au début de l’année, l’organisation a déclaré que la Chine avait encore « de nombreuses lois et politiques problématiques » au Xinjiang, deux ans après que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a signalé de graves violations commises par le Parti communiste chinois à l’encontre du peuple ouïghour.

Javier Milei

Javier Milei, un anarcho-capitaliste autoproclamé, a été investi président de l’Argentine l’année dernière après avoir battu Sergio Massa, ministre de l’Économie de l’administration socialiste d’Alberto Fernández, en promettant de s’attaquer à l’économie inflationniste du pays en dollarisant le peso et en réduisant à leur minimum les dépenses publiques.

Selon la Fondation pour l’éducation économique (Foundation for Economic Education), en Argentine, six millions de personnes travaillent dans le secteur privé et paient des impôts pour financer vingt millions de fonctionnaires et de retraités. Depuis sa victoire, M. Milei a annoncé son intention de licencier au moins 70.000 employés de l’État, selon les estimations.

Javier Milei a déclaré que l’ONU avait abandonné son objectif fondateur, « née de l’horreur de la guerre la plus sanglante de l’histoire mondiale, ayant pour objectif principal de veiller à ce que [cette histoire] ne se reproduise jamais ».

Cependant, l’organisation se serait aujourd’hui « transformée en un Léviathan à plusieurs tentacules qui prétend décider non seulement de ce que chaque État-nation doit faire, mais aussi de la manière dont tous les citoyens du monde doivent vivre », a-t-il ajouté.

Agenda 2030

Dans son discours à l’ONU, M. Milei s’en est également pris aux objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030, une initiative mondiale visant une croissance économique durable et la protection de l’environnement.

Certains rapports de l’ONU soutenant les ODD appellent à une réduction équitable de l’échelle de production. Le langage utilisé se réfère au concept de la « décroissance », une théorie considérée autrefois comme radicale visant la décroissance de l’économie afin de préserver les ressources mondiales.

M. Milei a déclaré que, bien que cette théorie soit « bien intentionnée dans ses objectifs », elle n’est « rien de plus qu’un programme gouvernemental supranational à tendance socialiste ».

« Si l’Agenda 2030 est un échec, comme le reconnaissent ses propres promoteurs, nous devrions nous demander s’il ne s’agit pas d’un programme mal conçu au départ », a-t-il déclaré.

Javier Milei a déclaré que son propre pays, l’Argentine, qui « connaît actuellement un profond processus de changement, a décidé d’embrasser les idées de liberté ».

« Selon ces concepts, tous les citoyens naissent libres et égaux devant la loi, ils ont des droits inaliénables accordés par le Créateur, parmi lesquels le droit à la vie, à la liberté et à la propriété », a-t-il déclaré.

« L’Argentine ne soutiendra aucune politique qui implique la restriction des libertés individuelles, du commerce ou la violation des droits naturels des individus. »

Lors d’une allocution spéciale prononcée à l’occasion de la réunion annuelle du Forum économique mondial 2024, à Davos, en Suisse, M. Milei a déclaré : « Ne vous laissez pas intimider par la caste politique ou par les parasites qui vivent aux crochets de l’État. »

« Ne cédez pas à une classe politique qui ne cherche qu’à rester au pouvoir et à conserver ses privilèges. Vous êtes des bienfaiteurs sociaux. Vous êtes des héros. Vous êtes les créateurs de la période de prospérité la plus extraordinaire que nous ayons jamais connue. »

Avec Reuters

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