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Le président d’Amnesty France refuse de qualifier le Hamas de groupe «terroriste»

novembre 6, 2023 19:20, Last Updated: novembre 7, 2023 11:29
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Sur la Chaîne parlementaire LCP, le Président d’Amnesty International France, Jean-Claude Samouiller, n’a pas choisi de qualifier le Hamas de groupe « terroriste » lui préférant la qualification de « groupe armé palestinien », qu’il estime être plus « précise ».

Dans une récente note interne, la direction de l’Agence France-Presse (AFP) a demandé à ses journalistes de ne pas mentionner le terme « terroriste » pour désigner le groupe islamiste palestinien du Hamas. Amnesty International France, et plus précisément son président, ne souhaite pas non plus utiliser ce terme et en a expliqué la raison sur LCP ce 2 novembre.

« Groupe palestinien armé coupable de crime de guerre »

« Les attaques du Hamas le 7 octobre – exécuter des civils, mutiler des civils, les prendre en otage – ce sont des crimes de guerre au regard du droit international, parce que les deux belligérants, que ce soit une armée régulière ou que ce soit un groupe armé, […] sont soumis au droit international humanitaire », a d’abord signifié le président de l’ONG Amnesty France, Jean-Claude Samouiller.

« Nous n’employons pas le terme de terroriste, nous employons le terme de groupe armé, palestinien en l’occurrence. Pourquoi on n’emploie pas le terme de terroriste, parce qu’il n’est pas reconnu au droit international », a-t-il poursuivi, avant d’ajouter : « Et si un jour on veut que la justice passe, il faut que l’on qualifie les choses précisément, et nous, nous les qualifions précisément : ‘groupe palestinien armé coupable de crime de guerre’. » Il a également mentionné que la notion de terrorisme dépend « de chaque État, de chaque groupement d’États », martelant de nouveau : « Donc soyons précis, basons-nous sur les termes du droit international. »

« Le Hamas est inscrit sur la liste européenne des entités terroristes »

Des personnalités politiques se sont aussitôt offusquées de tel propos, à commencer par l’eurodéputée Renaissance Natalie Loiseau, qui a écrit sur X : « Le terme terroriste ‘pas reconnu en droit international’ ??? Pardon ??? » s’est-elle agacée avant de préciser que le Hamas était « inscrit sur la liste européenne des entités terroristes ». L’Union européenne reconnaît le Hamas comme étant une « organisation terroriste ».

Ces propos ont également fait réagir l’ancien député Benjamin Griveaux sur X (anciennement Twitter). « Jean-Claude Samouiller se noie dans des éléments de langage à vomir », a-t-il déploré, assurant ensuite : « Et par ailleurs, il ment. » Pour justifier cette affirmation, Benjamin Griveaux a accompagné son message d’une copie d’un document d’Amnesty France datant de 2015, dans lequel le terme « terroriste » avait été utilisé pour désigner le groupe Boko Haram, qui est un groupe salafiste et jihadiste présent en Afrique de l’Ouest.

« Tous les gouvernements autoritaires du monde utilisent le mot pour parler de leurs opposants »

De même qu’Amnesty France, l’Agence France-Presse (AFP) a elle aussi banni certains mots de son vocabulaire. Fin octobre 2023, dans une note interne, la direction de l’AFP a en effet demandé à ses journalistes de suivre plusieurs « consignes éditoriales » concernant « la couverture de la guerre entre Israël et le Hamas ». Parmi ces consignes, ne plus employer les termes « islamistes du Hamas » ou le mot « terroriste » pour désigner les hommes du groupe palestinien du Hamas, mais parler de « combattants du Hamas ». De même, le Hamas doit être mentionné comme un « mouvement islamiste palestinien ». La direction de l’AFP a toutefois autorisé ses rédacteurs à mentionner que « les États-Unis, l’Union européenne et Israël », eux, qualifient de « terroriste » l’organisation palestinienne.

Le mot « terroriste » a « perdu son sens », a par ailleurs expliqué au Figaro le directeur de l’information de l’AFP, Phil Chetwynd, estimant en effet que « tous les gouvernements autoritaires du monde utilisent le mot pour parler de leurs opposants ».

La Représentation israélienne auprès des Nations unies à Genève avait quant à elle pointé dans un courriel envoyé aux journalistes le fait que le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme n’avait pas utilisé le terme « terrorisme » pour désigner le « massacre sans précédent d’innocents Israéliens », commis par le Hamas le 7 octobre dernier, relatait Euronews ce 10 octobre. Elle avait ajouté qu’Israël avait « parfaitement le droit de se défendre contre une telle brutalité », réagissant au rappel du Haut-Commissaire stipulant que le siège total de la bande de Gaza annoncé le 9 octobre par le ministre israélien de la Défense était « interdit » par le droit international humanitaire.

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