ASIE / PACIFIQUE

Le président des Philippines se dit « très préoccupé » après l’arrestation de nouveaux espions chinois présumés

Le chef d'état-major de l'armée philippine, le général Romeo Brawner Jr, a qualifié les cinq espions chinois présumés de "partie émergée de l'iceberg"
février 2, 2025 21:52, Last Updated: février 2, 2025 21:52
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Le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a fait part de ses inquiétudes concernant une série d’affaires d’espionnage impliquant des ressortissants chinois, une situation qui a laissé les responsables de Manille en état d’alerte maximale.

« Nous sommes très préoccupés par le fait que quiconque puisse mener de telles opérations d’espionnage contre notre armée », a déclaré M. Marcos aux journalistes le 31 janvier.

Ses remarques ont été formulées au lendemain de l’arrestation, par les services de renseignement et les forces de l’ordre, de cinq ressortissants chinois dans la dernière affaire d’espionnage en date. Ces suspects auraient utilisé des caméras et des drones de qualité militaire pour surveiller des installations sensibles de la défense philippine.

Ces individus, qui se seraient fait passer pour des acheteurs de produits de la mer, se sont promenés à Puerto Princesa, une ville de l’île occidentale de Palawan située face à la mer de Chine méridionale contestée. Toutefois, selon le Bureau national d’enquête, le service de renseignement a affirmé que ces individus s’étaient fréquemment rendus dans la baie d’Ulugan, à Palawan, où ils « effectuaient une surveillance et une reconnaissance aériennes » et « recueillaient des renseignements par imagerie » sur un détachement naval situé à Barangay Bahile, dans la zone sud-ouest de la baie.

Les autorités ont retrouvé chez les suspects du matériel contenant des images et des photos de ports, de stations de garde-côtes et de navires, mais aussi d’embarcations navales et de docks.

Le conseiller à la Sécurité nationale, Eduardo Ano, a qualifié les activités du groupe de « graves préoccupations qui justifient une réponse ferme et coordonnée ».

« Cette opération souligne également la nécessité d’une vigilance continue et de mesures proactives de contre-espionnage pour détecter et perturber toute tentative d’espionnage à l’intérieur de nos frontières », a déclaré M. Ano dans un communiqué le 31 janvier.

Les suspects ont été identifiés comme étant Cai Shaohuang, Cheng Hai Tao, Wu Cheng Ting, Wang Yong Yi et Wu Chin Ren, tous associés à deux organisations civiles : le groupe de volontaires Qiaoxing des Philippines et l’association sino-philippine de promotion de la paix et de l’amitié.

Ces arrestations ont eu lieu les 24 et 25 janvier, une semaine seulement après l’arrestation d’un ingénieur chinois pour espionnage. Identifié sous le nom de Deng Yuanqing, cet homme de 39 ans aurait surveillé des infrastructures critiques à Manille, notamment des installations militaires, sous couvert de mener des recherches pour le compte d’une entreprise de voitures autonomes. Deux Philippins soupçonnés d’être les complices de M. Deng ont également été arrêtés le 17 janvier.

Le chef d’état-major de l’armée philippine, le général Romeo Brawner Jr., a confirmé lors d’une conférence de presse le 30 janvier que les deux affaires d’espionnage étaient liées.

Lorsqu’on lui a demandé si ces activités étaient parrainées par des acteurs étatiques chinois, M. Brawner a répondu : « Nous ne pouvons pas conclure que c’est le cas. Ce sur quoi nous nous concentrons, c’est sur l’acte lui-même. »

Il a qualifié l’arrestation des cinq espions présumés de « partie émergée de l’iceberg ».

« Ils sont de plus en plus nombreux », a déclaré M. Brawner. « La raison pour laquelle nous publions ces informations […] est que nous voulons que les membres philippins de la société soient conscients de ce qui se passe, afin qu’ils puissent nous aider à surveiller et à signaler toute activité suspecte qu’ils pensent être liée à l’espionnage », a-t-il ajouté.

« Nous sommes en train de rassembler des renseignements sur ces autres activités », a précisé M. Brawner.

Cette série d’affaires d’espionnage intervient dans un contexte d’escalade des tensions entre Manille et Pékin au sujet des revendications territoriales qui se chevauchent en mer de Chine méridionale. Alors que le parti communiste chinois adopte une position plus agressive pour faire valoir ses revendications, les confrontations entre les forces chinoises et philippines sont devenues violentes au cours des derniers mois, faisant craindre un conflit plus vaste susceptible de perturber le commerce international.

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