Le président polonais demande à ce que les livraisons de gaz russe à l’Europe ne soient jamais rétablies

S'exprimant lors du Forum économique mondial de Davos, Andrzej Duda a déclaré que les gazoducs devraient être « démantelés » même si la paix est conclue entre Moscou et Kiev

Par Guy Birchall
28 janvier 2025 01:48 Mis à jour: 30 janvier 2025 00:33

Le président polonais Andrzej Duda a déclaré que les livraisons de gaz russe à l’Europe occidentale ne devraient jamais être rétablies.

Selon lui, le continent ne devrait même pas envisager de rouvrir les gazoducs en provenance de l’Est, même si un accord de paix est conclu entre Moscou et Kiev pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

S’exprimant lors du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, M. Duda a déclaré que les deux gazoducs Nord Stream devraient être « démantelés ».

Il a déclaré à la BBC : « Ce gazoduc représente une très grande menace pour l’Ukraine, la Pologne, la Slovaquie, mais aussi pour d’autres pays d’Europe centrale. »

« C’est une menace du point de vue de l’énergie, du point de vue militaire, mais c’est aussi une énorme menace économique parce que cela signifie une domination de la Russie sur l’Europe au niveau économique. »

Polish President Andrzej Duda (L) and Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy depart a joint news conference in Warsaw, Poland, on Jan. 15, 2025. (Sergei Gapon/AFP via Getty Images)
Le président polonais Andrzej Duda (à g.) et le président ukrainien Volodymyr Zelensky quittent une conférence de presse conjointe à Varsovie, Pologne, le 15 janvier 2025. (Sergei Gapon/AFP via Getty Images)

Les gazoducs Nord Stream ont été construits par Gazprom, le géant de l’énergie dont le Kremlin est le propriétaire majoritaire, et relient la Russie au nord de l’Allemagne.

Nord Stream 1 a été fermé en 2022 et Nord Stream 2 n’a jamais pu être utilisé suite à la guerre d’invasion de l’Ukraine par les forces de Moscou.

Les deux réseaux ont été endommagés par des explosions en septembre 2022 lors d’un incident controversé qui a d’abord été imputé à la Russie, avant que les enquêtes menées par les autorités danoises, allemandes et suédoises ne révèlent que le principal suspect serait un ressortissant ukrainien.

Depuis, l’Allemagne a considérablement réduit ses importations de gaz naturel russe et a conclu des accords avec la Norvège, le plus grand producteur de gaz européen. Toutefois, d’autres pays de l’UE, comme la Hongrie, restent tributaires du gaz acheminé depuis Moscou.

Les commentaires de M. Duda précèdent les déclarations de Kaja Kallas, chef de la politique étrangère de l’Union européenne, qui a annoncé que l’Union renouvellerait ses sanctions contre la Russie le 27 janvier, après que la Hongrie a signalé qu’elle ne bloquerait plus cette mesure en échange de garanties européennes en matière de sécurité énergétique.

« L’Europe tient ses promesses : les ministres des Affaires étrangères de l’UE viennent de se mettre d’accord pour prolonger à nouveau les sanctions contre la Russie », a écrit Kaja Kallas dans un message publié sur la plateforme X.

« Cela continuera à priver Moscou de revenus pour financer sa guerre. La Russie doit payer pour les dommages qu’elle cause ».

Des responsables d’autres pays de l’UE avaient prévenu que si les sanctions imposées au Kremlin n’étaient pas reconduites en l’état, les conséquences seraient considérables, notamment en ce qui concerne le déblocage des avoirs russes en Europe, actuellement utilisés pour aider le gouvernement de Kiev.

Les bénéfices tirés de ces avoirs gelés servent à financer un prêt de 50 milliards de dollars à l’Ukraine, soutenu par le G7.

Les sanctions qui doivent être maintenues comprennent l’intégralité des interdictions commerciales et le gel des avoirs de la banque centrale de Russie.

Conformément à la législation, le bloc doit voter à l’unanimité le renouvellement de ces restrictions tous les six mois. La date prochaine de reconduction est fixée au 31 janvier.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait d’abord appelé à des consultations avec le gouvernement américain avant une décision de renouvellement.

Cependant, l’administration du président américain Donald Trump a jusqu’à présent indiqué qu’elle souhaitait continuer à faire pression sur le président russe Vladimir Poutine pour qu’il entame des négociations de paix.

M. Orban s’est ensuite plaint que l’Ukraine ait mis fin à un accord qui permettait d’acheminer du gaz russe vers la Hongrie.

Toutefois, Budapest, qui entretient des liens politiques plus étroits avec Moscou que le reste de l’UE, a indiqué le 27 janvier qu’elle était prête à approuver le maintien des sanctions lors de la réunion à Bruxelles.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a déclaré sur Facebook : « La Commission européenne s’est engagée à protéger les gazoducs et oléoducs menant aux États membres de l’Union européenne. »

Lors d’une réunion des ambassadeurs de l’UE dans la matinée du 27 janvier, la Commission a présenté une déclaration indiquant qu’elle était « prête à poursuivre les discussions avec l’Ukraine sur l’approvisionnement de l’Europe par le biais du système de gazoducs en Ukraine ».

La déclaration indique également que la Commission européenne est prête à impliquer la Hongrie et la Slovaquie dans le processus.

« La Commission prendra contact avec l’Ukraine pour lui demander des garanties concernant le maintien des transferts de pétrole par oléoduc vers l’UE », précise la déclaration.

Avec Reuters

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