Au cours de la pandémie de Covid-19, les ordonnances d’ivermectine et d’hydroxychloroquine ont connu une hausse significative par rapport à leurs niveaux prépandémiques, selon une récente étude.
Des chercheurs de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) et d’autres institutions ont révélé que plus de 3 millions d’ordonnances d’ivermectine et d’hydroxychloroquine ont été délivrées au cours de la pandémie, totalisant un montant d’environ 272 millions de dollars (262 millions d’euros), selon un communiqué de presse publié le 20 février.
« La distribution d’ivermectine par les pharmacies américaines a connu une hausse de près de 1000 % par rapport aux niveaux prépandémiques », peut-on lire dans l’étude.
L’étude, parue dans le journal Health Affairs, rapporte que l’usage de ces deux médicaments était trois fois plus élevé chez les personnes de 65 ans et plus que chez les personnes de 18 à 64 ans. Les patients âgés de 65 ans et plus représentaient 25 % des adultes de l’étude, mais ils représentaient plus de 59 % et 68 % des personnes consommant l’ivermectine et l’hydroxychloroquine respectivement, en lien avec le Covid-19.
En mars 2020, au début de la pandémie aux États-Unis, l’hydroxychloroquine a connu un pic d’ordonnance et d’utilisation, atteignant un niveau 133 % supérieur aux taux prépandémiques, selon le communiqué de presse de l’UCLA.
Tout au long de 2020 et 2021, la consommation de l’ivermectine a augmenté de façon spectaculaire, ont constaté les chercheurs. En août 2021, les ordonnances de ce médicament ont été multipliées par 10 par rapport à leur niveau d’avant la pandémie.
Cependant, lorsque des médicaments spécifiques au Covid-19, comme le Paxlovid de Pfizer, sont devenus plus largement accessibles, les prescriptions d’hydroxychloroquine et d’ivermectine ont chuté d’environ 93 %. Cette baisse s’est produite entre le 1er mars 2022 et le 30 juin 2023, notent-ils.
« L’utilisation de l’ivermectine était plus élevée chez les personnes vivant dans les quartiers les plus vulnérables socialement, et elle était nettement plus élevée dans le sud des États-Unis », ont-ils déclaré.
Toutefois, la « disponibilité limitée des médicaments contre le Covid-19 ne semble pas être la cause » de ce que les chercheurs appellent la « grande variation géographique de la prescription d’ivermectine », tel qu’observé dans le sud du pays.
John Mafi, auteur principal de l’étude et professeur associé à l’UCLA, a déclaré que ces résultats « soulignent le besoin urgent de réformes politiques pour combattre la désinformation et la méfiance envers les institutions scientifiques ». Il a souligné que « l’élimination de l’influence démesurée de l’industrie sur le gouvernement, l’amélioration de la transparence concernant l’incertitude scientifique et l’affectation de fonds publics aux essais cliniques de nouveaux médicaments constituent un bon point de départ ».
La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a déclaré qu’elle n’avait pas autorisé l’utilisation de l’ivermectine contre le Covid-19 et qu’elle avait reçu plusieurs signalements faisant état de personnes ayant consommé cette substance destinée aux animaux. L’agence a affirmé n’avoir reçu aucune preuve suggérant que l’ivermectine, un médicament antiparasitaire approuvé, est efficace contre le Covid-19.
Cependant, certaines études ont révélé des effets bénéfiques de l’ivermectine sur des personnes ayant pris ce médicament contre le Covid-19. Une étude a notamment mis en évidence une réduction « considérable » du nombre de décès liés au virus.
En 2020, la FDA a mis en garde contre la consommation de l’hydroxychloroquine, un médicament contre le paludisme, pour traiter le Covid-19 hors hôpital ou dans le cadre d’essais cliniques. Elle a déclaré avoir révoqué l’autorisation d’utilisation d’urgence du médicament, de même que celle de la chloroquine, pour traiter le Covid-19 chez certaines personnes hospitalisées.
Au moins une étude, publiée en août 2020, démontrait que le médicament avait diminué le taux de décès aux États-Unis, tandis qu’une enquête antérieure vantait son efficacité.
Dans l’article de l’UCLA, les chercheurs ont examiné les données provenant de 8,1 millions de bénéficiaires assurés dans tous les États-Unis pour analyser les coûts et l’utilisation des deux médicaments pendant les trois premières années de la pandémie de Covid-19.
Selon leur recherche, « environ 3.037.751 ordonnances d’hydroxychloroquine et d’ivermectine liées au Covid-19, correspondant à des coûts estimés à 271.559.207 dollars (261.680.759 euros), ont été délivrées dans des établissements de soins ambulatoires aux États-Unis tout au long de l’état d’urgence de santé publique ». L’étude a bénéficié du soutien financier de la Commonwealth Foundation et des Instituts nationaux de la santé (National Institutes of Health).
Les conclusions ont été publiées quelques jours seulement après le serment de Robert F. Kennedy Jr. à titre de nouveau ministre de la Santé des États-Unis.
Parmi les reproches adressés à la FDA, M. Kennedy a écrit l’année dernière que l’agence était « partiale à l’égard de nombreux médicaments génériques ou peu coûteux », comme l’ivermectine, et a suggéré que de grandes sociétés pharmaceutiques étaient impliquées dans les processus décisionnels de la FDA.
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