Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré le 2 mars que l’Europe devait continuer à fournir des fonds à l’Ukraine pour lui permettre de maintenir sa position pendant les négociations de paix, tout en s’engageant à financer des exportations à hauteur d’environ 2 milliards de dollars pour fournir à l’Ukraine 5000 missiles de défense antiaérienne.
M. Starmer a organisé un sommet sur la sécurité à Londres le 2 mars avec d’autres dirigeants européens et mondiaux, alors que la Grande-Bretagne, la France et l’Ukraine travaillent sur un plan de cessez-le-feu à présenter aux États-Unis pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
M. Starmer a souligné qu’en dépit de l’échec des négociations à la Maison-Blanche le 28 février, les États-Unis restent un allié important pour la Grande-Bretagne.
« Les États-Unis sont un allié fiable du Royaume-Uni depuis de très nombreuses décennies et continuent de l’être », a-t-il déclaré. « Il n’y a pas deux pays aussi étroitement alignés que nos deux pays. »
Il a précisé qu’il travaillait sur un plan de paix pour l’Ukraine destiné à recevoir le soutien des États-Unis et a averti que l’Europe devait faire le gros du travail pour se défendre.
Le sommet des dirigeants organisé par le Premier ministre Keir Starmer le 2 mars contraste avec la rencontre du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche le 28 février, au cours de laquelle le président américain Donald Trump l’a réprimandé pour ne pas être prêt pour la paix et ne pas être reconnaissant du soutien de l’Amérique dans la défense de son pays contre l’invasion russe qui dure depuis trois ans.
M. Starmer a déclaré qu’il s’efforçait de rétablir les discussions de paix et qu’il utilisait la rupture du 28 février comme une occasion de renouer le dialogue avec M. Trump, M. Zelensky et le président français Emmanuel Macron plutôt que d’« intensifier la rhétorique ».
« Nous avons convenu que le Royaume-Uni, ainsi que la France et peut-être un ou deux autres pays, travailleront avec l’Ukraine sur un plan pour arrêter les combats, puis nous discuterons de ce plan avec les États-Unis », a déclaré M. Starmer à la BBC, ajoutant que lui et M. Macron ont tous deux parlé à M. Trump depuis la rencontre de ce dernier avec M. Zelensky.
Lors du sommet, les dirigeants européens ont discuté de la nécessité de renforcer les défenses du continent pour défendre l’Ukraine, et notamment de la création d’une force militaire européenne qui serait envoyée dans ce pays déchiré par la guerre afin de consolider un cessez-le-feu. M. Starmer a laissé entendre que cette force militaire comprendrait une « coalition de volontaires ».
Bien qu’il ne fasse pas confiance au président russe Vladimir Poutine, M. Starmer a déclaré qu’il accordait toute sa confiance au président Trump.
« Est-ce que je crois Donald Trump quand il dit qu’il veut une paix durable ? La réponse à cette question est ‘oui’ », a-t-il déclaré.
M. Starmer a ajouté que les « discussions intenses » visant à obtenir une garantie de sécurité des États-Unis sont l’une des trois composantes d’une paix durable.
« S’il doit y avoir un accord, s’il doit y avoir un arrêt des combats, alors cet accord doit être défendu, car la pire des issues est qu’il y ait une pause temporaire, puis que Poutine revienne », a déclaré M. Starmer. « Cela s’est déjà produit par le passé. Je pense que c’est un risque réel, et c’est pourquoi nous devons nous assurer que s’il y a un accord, ce sera un accord durable, et non une pause temporaire. »
Le sommet, qui se tiendra à Lancaster House, un manoir vieux de 200 ans situé près du palais de Buckingham, réunira également les dirigeants de la France, de l’Allemagne, du Danemark, de l’Italie, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Pologne, de l’Espagne, du Canada, de la Finlande, de la Suède, de la République tchèque et de la Roumanie.
Parmi les autres participants figurent le ministre turc des Affaires étrangères, le secrétaire général de l’OTAN et les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen.
M. Zelensky a reçu le soutien des dirigeants européens après la réunion litigieuse du 28 février à la Maison-Blanche, au cours de laquelle un accord sur les terres rares a été abandonné et où M. Trump a proposé à M. Zelensky de revenir lorsqu’il serait prêt pour la paix.
Après l’arrivée du président ukrainien en Grande-Bretagne le 1er mars, M. Starmer l’a accueilli en lui donnant une accolade.
« Comme vous l’avez entendu dans les acclamations dans la rue, vous avez le soutien total de tout le Royaume-Uni », a déclaré M. Starmer. « Nous sommes à vos côtés, aux côtés de l’Ukraine, aussi longtemps qu’il le faudra. »
M. Starmer s’est également engagé à porter les dépenses militaires du pays à 2,5 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici à 2027. D’autres pays européens pourraient lui emboîter le pas.
Le 1er mars, le Premier ministre tchèque Petr Fiala a déclaré que les pays européens devaient augmenter leurs dépenses militaires pour atteindre au moins 3 % de leur PIB, alors que le continent est confronté à un test historique pour se défendre.
« Si nous n’augmentons pas nos efforts assez rapidement et laissons l’agresseur dicter ses conditions, nous ne nous en sortirons pas bien », a-t-il déclaré.
En appelant à l’unité de ses voisins européens, M. Macron s’est prononcé en faveur d’une augmentation des dépenses de défense, après avoir déclaré qu’il était légitime que les États-Unis réorientent leurs priorités militaires vers la Chine et l’Asie.
« Nous aurions dû nous réveiller plus tôt », a déclaré M. Macron. « Je dis depuis des années que nous avons besoin d’une Europe plus souveraine, plus unie, plus indépendante. »
Avec Associated Press
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