Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, est arrivé en Inde vendredi pour une visite de deux jours où se tiendront les premières rencontres bilatérales entre New Delhi et l’administration Biden, qui partagent des inquiétudes à l’égard de l’activisme chinois dans la région Asie-Pacifique.
A l’occasion de cette visite, M. Austin rencontrera le Premier ministre Narendra Modi, ainsi que le ministre des Affaires étrangères S. Jaishankar, le ministre de la Défense Rajnath Singh et Ajit Doval, conseiller en matière de sécurité nationale, selon un haut responsable américain.
L’Inde est une alliée clé des États-Unis dans la région et cette visite survient tout juste après les premiers entretiens glaciaux qui se sont tenus jeudi entre le secrétaire d’État américain Antony Blinken et de hauts responsables chinois en Alaska.
Thrilled to be here in India. The breadth of cooperation between our two nations reflects the significance of our major defense partnership, as we work together to address the most pressing challenges facing the Indo-Pacific region. pic.twitter.com/0wA88ERrDn
— Secretary of Defense Lloyd J. Austin III (@SecDef) March 19, 2021
Peu avant, MM. Blinken et Lloyd s’étaient rendus au Japon et en Corée du Sud, deux autres alliés-clés, où le secrétaire d’Etat avaient mis en garde la Chine contre toute tentative de « coercition » et de « déstabilisation » de la région.
La semaine dernière, s’était tenu un sommet virtuel entre le président américain et les Premiers ministres australien, indien et japonais, une initiative commune pour produire un milliard de vaccins contre le Covid-19 en Inde d’ici 2022, considérée comme la première étape de son offensive diplomatique contre la Chine.
C’était la première fois que le « Quad », cette alliance informelle née dans les années 2000 pour contrebalancer la montée en puissance chinoise et relancée par Donald Trump, se réunissait au plus haut niveau.
Quad tightens rare-earth cooperation to counter China – Nikkei Asia https://t.co/vGNDpKA1Qp
— LARRY LE,RPH MBA (@STERLING9798) March 17, 2021
Le président américain, le Japonais Yoshihide Suga, l’Indien Narendra Modi et l’Australien Scott Morrison se sont alors promis dans une déclaration commune d’institutionnaliser ce format avec un premier sommet « en personne » avant la fin de l’année.
Les relations entre les États-Unis et l’Inde ont longtemps été épineuses, mais les craintes communes à l’égard de la Chine les ont rapprochés sous Modi et Donald Trump.
L’Inde « partenaire de défense majeur »
En 2016, les États-Unis ont désigné l’Inde « partenaire de défense majeur » et les deux pays ont depuis signé une série d’accords facilitant le transfert d’armements de pointe et approfondissant la coopération militaire.
Les entreprises de défense américaines ont signé des accords de plusieurs milliards de dollars pour fournir du matériel militaire, dont des hélicoptères pour de 250 milliards de dollars, dans le cadre de la modernisation des forces armées indiennes.
Cependant, la Russie reste le plus grand fournisseur d’armement de l’Inde. Modi a conclu en 2018 avec le président Vladimir Poutine un accord de 5,4 milliards de dollars pour l’achat du système de défense antimissile S-400 de Moscou.
L’accord tombe sous le coup d’un embargo américain sur les ventes d’armes russes et l’Inde négocie depuis des années pour éviter les sanctions, comme cela s’est produit avec la Turquie, alliée de l’OTAN, lorsqu’elle a commandé le S-400.
Intérêts stratégiques communs
« Le partenariat est basé sur les intérêts stratégiques communs que nous avons avec l’Inde, le soutient et la coopération que nous partageons pour renforcer l’ordre international », a déclaré un haut responsable du ministère américain de la Défense aux journalistes accompagnant le chef du Pentagone.
Mais M. Austin pourrait également soulever la question des droits de l’homme en Inde, le responsable qualifiant cette question de « partie importante de la politique étrangère et de défense de l’administration Biden ».
Cette visite si peu de temps après l’entrée en fonction de M. Biden « témoigne de la priorité que Washington accorde à New Delhi », a déclaré à l’AFP Manoj Joshi, spécialiste de géopolitique, membre de l’Observer Research Foundation, think tank indien. « Notre relation avec les Etats-Unis sur le plan militaire s’est énormément améliorée et les Etats-Unis nous ont aidés dans notre confrontation avec la Chine ».
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