Des associations ont appelé vendredi la Première ministre Élisabeth Borne à prendre des « mesures concrètes et décisives » pour soutenir le secteur associatif « en danger de mort » face à « l’inflation et à la hausse de la demande ».
« Le secteur associatif est le poumon de la France. Il est le premier employeur privé de notre pays et représente 1,8 million d’emplois », écrivent les signataires, dont Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), revendiquant 870 associations, dans une lettre publiée par Libération vendredi.
« Au quotidien, nous distribuons des millions de repas, aidons des jeunes à se projeter dans leur avenir et nos aînés à mieux l’appréhender, (…) luttons contre le harcèlement et les violences faites aux enfants en milieu scolaire et extrascolaire, prenons en charge des victimes de violences intrafamiliales et conjugales », indiquent les signataires (les associations Aïda, Laurette Fugain, l’Armée du salut, le Collège citoyen de France, la Maison des Femmes de Saint-Denis…).
Une précarité jamais rencontrée
« Le jour, nous accompagnons une précarité que jamais nous n’avions rencontrée jusqu’à présent. La nuit, nous nous demandons avec quelles ressources nous allons pouvoir continuer », écrivent-ils. « Comment sommes-nous censés aider efficacement celles et ceux que l’inflation frappe de plein fouet si nous-mêmes ne sommes pas soutenus ? », demandent-ils.
Ils réclament des « mesures concrètes » comme « l’exonération des charges Urssaf sans rattrapage », des « aides spécifiques à l’emploi du secteur associatif », l’attribution de « Conventions pluriannuelles d’objectifs (CPO) pour permettre aux associations de bénéficier d’une visibilité à plus d’un an sur leurs soutiens ». « Vous avez le pouvoir de faire en sorte que le milieu associatif ne disparaisse pas. Agissez », concluent-elles à l’adresse de Mme Borne.
En alerte
À Matignon, on se dit « vigilant sur la situation des associations », qui seront reçues « avant la fin du mois de septembre par la secrétaire d’État chargée de la jeunesse Prisca Thevenot ». Les associations de lutte contre la pauvreté ont alerté cette semaine sur leurs difficultés à répondre à la forte hausse de demandes d’aide, dans le sillage des Restos du Cœur qui ont décidé de réduire le nombre de personnes accueillies. Des associations d’aide aux femmes victimes de violences ont aussi alerté sur leurs difficultés financières face à la hausse du nombre de femmes à aider, certaines devant fermer des places d’hébergement.
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