Alors que le secteur de la restauration est touché par la pénurie de main d’œuvre depuis plusieurs années, des employeurs ont décidé d’embaucher de la main d’œuvre étrangère. L’UMIH (Union des métiers et industries de la restauration) a donc signé un accord cadre avec la Tunisie, afin de faire venir des travailleurs saisonniers.
Les restaurateurs peinent à trouver des salariés pendant la saison estivale. Pour cette raison, ils sont contraints de réduire leurs horaires de travail. Mais ils se sont également tournés du côté des travailleurs étrangers, pour tenter de résoudre ce problème.
Accord cadre avec la Tunisie
Si dans le monde de la restauration, de nombreux salariés reprochent notamment les horaires (en découpé, y compris le week-end), ou encore des salaires trop faibles, sur ce dernier point, Franck Chaumes, président de l’UMIH en Gironde, est en désaccord. « Certes il y a des années, il y a eu des mauvaises pratiques dans le secteur, et on n’a pas assez écouté les salariés. Mais aujourd’hui, on a revalorisé les salaires de façon indécente », précise-t-il à France 3 Nouvelle-Aquitaine. Il ajoute que les salariés sont payés plus que le smic hôtelier, qui est selon lui, « déjà très haut ».
Pour pallier cette pénurie, l’UMIH a signé un accord cadre avec l’État tunisien, ce mercredi 29 juin. Franck Chaumes indique à France 3 que celui-ci devrait permettre d’ « envoyer du personnel, qui disposera de permis pour travailler pendant une période définie, et qui sera ou non, renouvelé ». Mais cet accord ne sera pas opérationnel avant « l’hiver prochain, puis pour l’été 2023 », prévient-il. « Il y a une masse de personnes là-bas qui a une forte envie de venir travailler chez nous », poursuit-il, déplorant : « C’est un peu dommage car on a quand même du monde chez nous mais bon… »
D’énormes difficultés administratives
Outre cet accord, il y a également la question des travailleurs étrangers qui se trouvent déjà sur le sol français. Franck Chaumes signale le cas de travailleurs étrangers pourtant « très compétents », mais ayant présenté de faux-papiers. Dans de tels cas, il est plus simple pour l’employeur de se séparer de son salarié, plutôt que de faire des demandes de régularisation, car celles-ci « prennent trop de temps » et « lorsqu’on a besoin de quelqu’un, on en a besoin immédiatement, on ne peut pas se permettre de prendre le risque d’attendre », mentionne-t-il.
Gabrielle Gramont, membre de la fédération Etorkinekin qui recense les associations d’aide aux migrants, est également de cet avis. Elle regrette que les démarches de régularisation soient « assez difficiles ». De ce fait, il arrive que certains employeurs déclarent un travailleur sous une fausse identité, « car ils ont besoin de personnel, ou parce qu’ils ont envie de soutenir leurs employés. Mais cela les place en situation d’illégalité », alerte-t-elle. Ils encourent en effet des sanctions pouvant même aller jusqu’à l’emprisonnement.
Un groupe de réflexion créé autour de la régularisation par le travail
Gabrielle Gramont indique encore à France 3 que ce « blocage » est « difficile à comprendre », car « d’un côté, il y a des personnes condamnées à la clandestinité, à vivre dans la misère », et de l’autre « il y a un véritable besoin qui est exprimé par les employeurs, qui sont prêts à embaucher ».
Elle précise néanmoins travailler « avec des syndicats de salariés et d’employeurs pour que la préfecture se saisisse du problème et qu’il y ait enfin des avancées ». « Nous, on voudrait que, dès qu’il y a une promesse d’embauche ou un contrat de travail, une carte donnant autorisation de travailler soit automatiquement délivrée. Cela éviterait à l’employeur de devoir faire toutes ces démarches individuellement », conclut-elle.
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